Fou-Kien, 7 mars 1836.
Monsieur et très cher Confrère,
La grâce de N. S. soit toujours avec nous.
Je suis arrivé au Foukien depuis 15 jours. Avant d’aller plus loin il faut que je jette un regard en arrière et retourne en esprit à Macao pour m’entretenir un moment avec vous.
Notre trajet a duré deux longs mois ou neuf semaines bien pleines. S’il n’a pas été prompt, il a du moins été, grâce à Dieu, fort heureux. Vous aurez appris par M. Le Grégeois1 et M. Gabet comment le 21 décembre vers les 11 heures du soir, au milieu de profondes ténèbres et d’un silence non moins profond, nous nous embarquâmes sur cette jonque fokinoise, sanctifiée par le passage de tant d’autres missionnaires qu’elle a conduits avant nous aux champs du Seigneur. Quoique le chargement de nos effets se fit avec la plus grande précipitation, il ne se trouva à dire que ma pipe et mon éventail, que vous aviez donnés à quelqu’un de la petite barque, et qui durent vous revenir. Nous passâmes le reste de la nuit à l’ancre dans la rade même de Macao. Le lendemain, nous poussâmes jusqu’au-delà de Linting, où nous fîmes une station de deux jours, pour préluder à bien d’autres que nous devions faire dans la suite. Les deux plus longues ont été de huit ou dix jours. L’une fut occasionnée par des vents contraires trop forts. L’autre qui eut lieu à Nan-Gao, tint à d’autres causes : les maîtres de la barque qui ont là des parents, voulaient les voir à loisir et l’on devait ensuite laver l’extérieur de la barque. Pour faciliter cette opération, on la tira jusque sur le bord du rivage, afin de profiter du moment du reflux de la marée qui la laissait acculée sur le sable.
Il y a des chrétiens dans cette île. Elle se trouve aux frontières des provinces de Kouang-tong et du Fokien ; relevant partie de l’une et partie de l’autre, elle a deux mandarins. Nos officiers connaissant particulièrement le mandarin fokinois, dont la mère est chrétienne, quoiqu’il soit lui-même païen, n’ont pas manqué de lui faire, selon leur coutume, une visite dans sa maison, ni lui de la leur rendre à bord. Il vint donc, un jour et accompagné de ses satellites. Mais on eut soin de nous fermer dans notre étroite alcôve, ensevelis sous le matelas et la couverture ; ce qui s’est fait dans bien d’autres circonstances moins solennelles. De là nous pûmes entendre parler et rire le mandarin pendant près d’une heure.
C’était plutôt à cause de son cortège qu’à cause de lui que nous nous cachions ; il a déjà vu des missionnaires et il n’est pas mal intentionné à leur égard.
Au départ comme à l’arrivée, il reçut les honneurs d’usage, c.-à-d. un roulement de cymbales. Nous lui dûmes un drapeau sur lequel il était écrit que notre barque avait été visitée par lui. Lorsque nous entrions après cela dans quelque port ou que quelque barque mandarine accourait vers nous pour nous demander raison, nous arborions cette bannière de salut et on nous laissait tranquilles.
Je vous ai dit que nous avions été plusieurs fois mis en réclusion : c’est lorsque des étrangers venaient à notre navire pour vendre ou pour tout autre cause. Le courrier du Fokien prenait alors son bonnet de lettré et, pendant que son second expédiait les affaires au-dehors, pour plus de sûreté, il s’asseyait devant la porte de ma cachette. Les précautions étaient plus grandes que le danger ; mais il était toujours bon de les prendre.
Nous avons été parfaitement contents de ce courrier. Je vous assure qu’il m’a beaucoup édifié. C’est un excellent chrétien, un homme d’une douceur extraordinaire et d’une rare prudence dans ses paroles, ne disant jamais un mot déplacé ou capable de faire de la peine à personne. Aussi tout l’équipage le respecte et l’aime comme un bon père.
Nous avons constamment navigué à la vue des terres, comme vous pensez bien, suivant tous les détours des côtes, nous enfonçant dans tous ces petits golfes qu’elles présentent si fréquemment, faisant plus que tripler la route par ces zigzags et ceux nécessités par la mousson contraire, ne marchant presque jamais la nuit et souvent pas même le jour, avançant toujours lentement et reculant quelquefois après plusieurs heures de marche pour retourner au port qu’on avait quitté le matin ou même à celui qu’on avait quitté la veille.
Ici un port, c’est tout simplement un abri au pied d’une montagne, à côté d’une île, en face d’un village, où des caravanes de navires chinois viennent camper le soir. Car, par crainte des pirates, ils aiment à voyager en nombreuse compagnie. Quand ils veulent partir, ils se donnent mutuellement le signal et comptent les voix en hissant une petite voile, qu’ils replient à mesure qu’ils changent d’avis. Ils partent donc ensemble, et vont en file, imitant le continuel virement et revirement de bord les uns des autres. Ayant les mêmes koangs ou étapes, ils arrivent à peu près à la fois au rendez-vous commun, où ils se groupent avec assez peu de précaution.
Une fois, notre barque alla heurter du front contre le flanc d’une autre, qui éprouva seule une légère avarie. Plus tard nous devions avoir notre revanche : car, un autre jour, une barque vint accrocher la corde de notre ancre, d’où l’on eut bien de la peine à la débarrasser.
Malgré ce voisinage, c’est sur le pont qu’à l’entrée de la nuit, nous allions réciter notre chapelet, à l’exemple des chefs de barque, qui, comme la bonne mère de famille, dans nos villages de France, semblaient se délasser de leurs fatigues, en concluant leurs occupations de la journée par la récitation du rosaire. Les matelots les imitaient aussi, et j’ai quelquefois entendu celui qui veillait chanter le sien tout bas. Ainsi tandis que les barques païennes qui nous environnaient, faisaient descendre à la mer la flamme des papiers superstitieux, la nôtre faisait monter vers le Seigneur du Ciel l’encens pur de la vraie foi.
Quoique nous n’ayons voyagé, ni comme marins, ni comme observateurs, et que nous fussions d’ailleurs rigoureusement consignés dans la cellule, toutes les fois qu’il n’était pas prudent d’en sortir, il nous a été facile de nous faire une idée du littoral méridional de la Chine. La côte n’est qu’une suite d’angles rentrants ou saillants, qui ouvrent dans toute sa longueur d’excellents ports naturels. La province de Kouang-tong est généralement bordée par des montagnes hautes et arides que rien ne sépare de la mer, si ce n’est parfois quelques plages et monceaux de sable, sur lesquels les eaux ont jadis séjourné.
Les barques païennes, en passant, font des sacrifices à plusieurs de ces montagnes, et sur un grand nombre s’élève une colonne supertitieuse que l’on aperçoit de très loin.
La Chine est bien mieux défendue par de tels remparts que par ces petites forteresses qui se trouvent sur certains points avancés dans la mer. Pour des maisons, on n’en rencontre pas ; seulement, par-ci par-là, quelques cabanes de pêcheurs encore plus modestes que les burons du Liauran. Les côtes du Fokien sont plus aplaties ; la culture des terres et de nombreuses habitations lui donnent un air de vie qui plaît et qui récrée l’œil du voyageur.
La mer ne nous a pas offert un aspect moins vivant. Sans parler des navires qui vont et viennent en sens divers pour le commerce, elle est couverte en certains endroits d’innombrables barques de pécheurs. Quand on en aperçoit les mâts au bout de l’horizon, on dirait une longue palissade qui doit fermer le passage : les pieux ne vous ont paru ni plus épais ni plus nombreux dans une jeune vigne des coteaux du Quercy. Mais en s’en approchant, on les trouve dispersées et assez éloignées les unes des autres. On n’est plus étonné après cela d’entendre dire que cinq millions de Chinois habitent les eaux de la mer que nous avons parcourue. Habitent les eaux est bien le mot ; puisque comme vous savez, elles sont l’unique élément des pêcheurs chinois. Ils n’en sortent pas même à la fin du jour, pour aller comme les pêcheurs de Java illuminer le rivage par des feux nocturnes. Ils reposent dans cette barque dans laquelle ils ont travaillé. C’est là qu’est toute la famille ; c’est là qu’ils naissent, qu’ils vivent et qu’ils meurent. Toutefois ce n’est pas la mer qui leur sert de cimetière, mais bien le flanc de la montagne.
En général ces barques sont de grandeur moyenne. Il y a des pêcheurs qui se servent d’un autre genre d’embarcation, dont la vue m’a fait trouver du luxe dans la pirogue du Malais, de quoi je ne m’étais pas encore douté.
Vous voyez à peu de distance de vous, mais loin de la terre un ou deux hommes que vous croiriez danser sur les eaux. En passant auprès, vous découvrez qu’ils ont sous les pieds une espèce de radeau ou de claie composée de quatre ou cinq branches de bambou, suivant le mouvement de la vague qui la porte et qui souvent la couvre sans la submerger. Il faut avouer qu’il y a des hommes qui font dépendre de bien peu de chose cette pauvre vie, à laquelle ils rapportent cependant tout.
Les parages que nous avons traversés sont parsemés de gros rochers et d’une multitude d’îles, la plupart désertes et stériles. On nous en a fait remarquer une de laquelle les Chinois tirent des pierres précieuses et que pour cette raison ils honorent d’un culte particulier. C’est à côté d’une île appelée Hai-chan que nous avons été surpris par le commencement de l’année chinoise, le 17 février, 1er jour de la lune de mars. On s’arrêta pour célébrer une fête si chère à tous les Chinois. Dès la veille, elle fut annoncée sur toutes les barques par le bruit des pétards et des cymbales. Cette musique se fit entendre encore plus le jour de la solennité, qu’on passa, ainsi qu’une partie de la nuit, à se régaler et à s’amuser. Quoiqu’il y eût cinq païens sur notre barque, tout s’y passa sans mélange de superstitions.
Le courrier de Chan-tong nous avait engagés à offrir sur nos provisions quelques petits présents aux officiers. Ils y parurent très sensibles : à chaque mot que nous leur disions et à chaque chose que nous leur présentions, ils répétaient en descendant la gamme : ha ! ha ! ha ! ha ! to sie, to sie, to sie, to sie. A leur tour, ils s’étaient proposé de nous traiter ce jour-là ; mais la circonstance du jour des Cendres nous fournit une légitime excuse pour les remercier.
Nous avons pu régulièrement observer les jeûnes et l’abstinence. Nous avons toujours dirigé notre ménage comme nous l’avons entendu. Avant le Carême, nous nous contentions de faire un repas vers les neuf heures du matin et un autre vers les sept heures du soir, pour avoir plus de temps à donner à l’étude du chinois qui a été notre occupation habituelle et à peu près exclusive.
Encore un mot de notre voyage et terminons-en vite l’histoire. Car vous pourriez bien être aussi impatient de voir la fin de celle-ci que nous l’avons été de voir la fin de celui-là.
Le but de notre navigation se trouvait à l’extrémité orientale du Fokien, non loin de Founing, ville de premier ordre. La carte vous montre à gauche de cette ville un bras de mer qui se prolonge dans les terres jusqu’à l’embouchure d’un fleuve dont il reçoit les eaux. Le 22 février, après nous être détachés de tous les autres navires, nous nous sommes engagés dans ce bras de mer, poussés par un bon vent. Les deux côtes nous présentèrent les points de vue les plus pittoresques dont nous eussions encore joui et nous prouvèrent que ce n’est pas sans raison que les Chinois disent : Montagnes et eaux chan-chouei, pour signifier paysage. Le golfe se termine par un bassin qui a quatre ou cinq lieues de long et deux ou trois de large et dans lequel on entre par un passage assez étroit. Il est entouré de collines, au bas desquelles on voit des villages en grand nombre, ce qui reproduisait à mes yeux les beaux sites de votre Limagne.
Enfin arriva le moment tant désiré. Vers les 6 heures du soir, nous jetâmes l’ancre pour la dernière fois. Après avoir attendu quelque temps la marée pour remonter le fleuve, nous nous acheminâmes sur une petite barque et par une nuit obscure vers la demeure du Vicaire Apostolique du Fokien, accompagnés de son courrier et cachés encore sous notre couverture. Car nous avions à passer devant une douane. La vigilance des douaniers ne fut pas en défaut, mais satisfaits par les réponses données au « Qui vive », ils nous firent grâce de la visite.
Après une heure environ de route par eau, nous débarquâmes pour en faire à peu près autant par terre. Dieu qui nous avait accordé jusque-là une protection spéciale, voulut bien, au moment même où nous mettions le pied sur le sol chinois, opérer en notre faveur un nouveau miracle de Providence. En sortant de la barque nous nous élançâmes avec joie sur une jetée, entourée d’eau que l’obscurité de la nuit empêchait de voir. Mon cher compagnon de voyage, M. Delamare fit un pas de trop et le voilà à se débattre dans un gouffre où un an auparavant un homme s’était noyé. Jugez de mon saisissement. Je me mets à l’appeler pour qu’il sache de quel côté il doit se tourner. Il revient presque aussitôt s’accrocher au mur où il grimpe en même temps que je le tire par les habits heureusement hors. Il courut tout le danger, mais toute la peur fut de mon côté. Il n’y eut d’autre mal que trois ou quatre petites blessures que nous reçûmes tous les deux à une main en nous cramponnant à des pierres aiguës. Béni soit le Seigneur dont nous avons vu de si près la miséricordieuse assistance ! Pourrions-nous après cela manquer de courage et de confiance ? Deus, protector vitae meae, a quo trepidabo ?
Vous savez avec quelle bonté M. de Tabestan2 reçoit les missionnaires. Il nous a accueillis et n’a cessé de nous traiter avec cette amplitude de cœur, qui en quelque sorte fait oublier à l’hôte l’hospitalité même, en lui persuadant qu’il est en famille. Malgré son grand âge, nous l’avons trouvé jouissant d’une santé parfaite et prêchant avec force à un peuple nombreux, qui se presse autour de lui pour entendre la parole de Dieu. Il n’a pas encore sacré son coadjuteur3.
Votre lettre et vos petits présents lui ont fait grand plaisir. Il vous estime d’une manière toute particulière ; il aime aussi beaucoup M. Laribe, dont il m’a plusieurs fois loué la prudence. En parlant du confrère chinois4 que nous avons perdu l’année dernière, dans le Kiangsi, il m’a dit qu’il était instruit et que c’était un bon prêtre. Comme il habite la Chine depuis plus d’un demi-siècle, il a connu beaucoup de missionnaires et entr’autres plusieurs de nos anciens confrères. Il a vu arriver à Macao MM. Clet5, Pené6 et Lamiot7 et passer à Canton, se rendant à Pékin, MM. Richenet8 et Dumazel9. Il m’a demandé des nouvelles de M. N. T. H. P[ère], M. le Supérieur général. Toutes celles que nous avons pu lui donner sur l’état de la Religion en France, l’état du Clergé, des Séminaires, des communautés religieuses, l’œuvre de la Propagation de la Foi, etc. l’ont vivement intéressé. Il a appris avec une joie sensible, qu’une nouvelle Congrégation évangélisait déjà les îles de l’Océanie. Il dit comme tant d’autres que notre patrie a reçu le don des bonnes œuvres et que la Providence l’a destinée à faire beaucoup de bien dans le monde.
La résidence de Mgr Carpena10 est à Thing-theau, village de 1500 habitants dont les deux tiers chrétiens. La florissante église du Fokien se compose de quarante mille chrétiens ; plus de trente mille se trouvent dans le district d’une ville du 3e ordre, appelée Fou-gan. On conçoit par là qu’il y a des localités même considérables, où tout est chrétien et beaucoup où les païens sont en minorité. Aussi dans ces districts, les chrétiens marchent la tête levée sans rien craindre ; ils y ont sept ou huit grandes églises ouvertes à tout le monde, bien connues des mandarins, ainsi que les deux Séminaires. Quand dans un grand bourg, le soir, on chante le rosaire, dans toutes les familles, les montagnes et les vallées d’alentour en retentissent. C’est admirable, on ne s’en ferait jamais une idée en Europe.
Trois ou quatre mille pêcheurs se réunissent tous les ans, avec leurs barques et se divisent en trois bandes, pour l’administration. Cela ne se fait pas non plus en secret.
Dans ces pays-ci, il y a souvent des paysans possédés du démon, ils demandent à recevoir le baptême, et ils sont délivrés. Un chrétien de cette province vient d’être nommé mandarin, pour le Tchékiang ; il paraît que cette charge n’est pas incompatible avec les devoirs d’un bon chrétien pourvu qu’on ait assez de foi et de caractère pour les remplir.
J’ai eu occasion de voir plusieurs des RR. PP. Dominicains ; ils m’ont apparu de près tels que je me les étais représentés de loin, c.-à-d. pleins de doctrine et de vertus. Ils sont sept ou huit européens, ils ont un égal nombre de prêtres indigènes. N’étant pas éloignés les uns des autres, ils ont la consolation de se voir de temps en temps ; ils peuvent aussi souvent qu’ils veulent se consulter et se communiquer leurs lumières. Ce qui n’est pas un petit avantage.
Allons, mon très cher Confrère, il faut que je vous fasse de nouveau mes adieux. C’est demain que nous devons partir pour le Kiang-Si. Je suis venu aujourd’hui jusqu’au séminaire qui se trouvait sur la route ; M. Delamare y était depuis trois jours. Mgr, le Vicaire Apostolique et les courriers ont décidé que nous irions ensemble. Nous ferons la route à pied, au moins en grande partie.
Nous voilà plus que jamais abandonnés entre les mains de la Providence.
Oh ! qu’on est heureux quand on est réduit à ne pouvoir rien attendre que de Dieu seul ! Je me recommande à vos prières et à celles de tous les membres de votre communauté, que j’embrasse, en particulièrement MM. Danicourt et Tchiou ; plus particulièrement encore celui dont je suis le très humble et obéissant serviteur et affectionné confrère,
J.G. Perboyre ind. p. d. l. m.
— Veuillez m’acquitter chez M. Le Grégeois, M. Humpierre11, les RR. PP. Espagnols, et surtout ne m’oubliez pas chez les MM. de Saint-Joseph. Je n’écris pas en France pour le moment. Je compte sur votre complaisance pour y suppléer quand vous écrirez à Paris ; vous savez combien nos bons supérieurs tiennent à recevoir souvent de nos nouvelles.
Lettre 73. — Maison-Mère, original 58.
- Legrégeois (Pierre-Louis), M.E., né aux Iles, commune de Saint-Germain-du-Crioult, Calvados, le 6 août 1801 ; entré aux Miss. Etrangères le 6 juin 1826 ; fut ordonné prêtre le 22 décembre 1826 ; partit pour Macao le 27 février 1828 ; nommé procureur en titre en 1830 ; rappelé en France en 1842 ; décédé à Paris le 16 avril 1866. (A. Launay, Mémorial, II p. 386).
- Tabestan pour Sebasten = Sébaste de Laodicée.
- Ce fut seulement le 9 septembre 1841, à Lin-keou dans le Ning-té hsien, que Mgr Carpena sacra son Coadjuteur, Michel Carderon, évêque de Bodona.
- Il s’agit de M. Tcheng (Antoine), C.M., prêtre, né en 1778 ; reçu au séminaire à Pékin le 8 mars 1805, y fit les vœux le 9 mars 1807 ; fut ordonné prêtre en 1809. Missionnaire au Hou-pé, puis au Kiang-si. Décédé à San-k’iao (Jœi-tcheou-fou) le 22 mai 1835.
- Bx Clet (Jean-François-Régis) C.M., prêtre ; né à Grenoble, le 19 août 1748 ; reçu au séminaire à Lyon le 6 mars 1769 ; y fit les vœux le 18 mars 1771 ; fut ordonné prêtre le 27 mars 1773 ; arrivé à Macao le 15 octobre 1791. Missionnaire au Kiang-si en 1792, au Hou-pé et Ho-nan en 1793. Martyrisé à Ou-tch’ang fou le 18 février 1820. Béatifié le 27 mai 1900.
- Pesné (Augustin-Louis), C.M., prêtre, né à Bois-la-Ville, diocèse de Toul, le 28 août 1767 ; reçu au séminaire à Paris le 14 octobre 1786 ; y fit les vœux le 15 octobre 1788 ; arrivé le 15 octobre 1791 à Macao, où il fut ordonné prêtre. Missionnaire au Hou-pé. Décédé à Tch’a-yuen-keou le 27 juillet 1795.
- Lamiot (Louis-François-Marie), C.M., prêtre, né à Bours, Pas-de-Calais, le 21 septembre 1767 ; reçu au séminaire à Paris le 27 novembre 1784 ; y fit les vœux le 25 juin 1787 ; arrivé le 15 octobre 1791 à Macao, où il fut ordonné prêtre. Missionnaire à Pékin, supérieur de la mission française en 1812 ; obligé de quitter Pékin en 1819, à cause de ses rapports avec le Bx Clet, il installa le séminaire de la Congrégation à Macao, où il est décédé le 5 juin 1831.
- Richenet, voir Lettre 40, note 2
- Dumazel (Lazare-Marius), C.M., prêtre, né à Roussillon près d’Apt, Vaucluse, le 13 novembre 1769 ; reçu au séminaire à Lyon le 16 février 1785 ; fit les vœux le 19 novembre 1787 ; arrivé à Macao le 16 février 1801. Missionnaire au Hou-pé, décédé à Chang-tsinpao le 15 décembre 1818.
- Mgr Carpena Diaz (Roch-Joseph), O.P., né à Iecla, diocèse de Carthagène en Espagne, le 18 août 1760 ; dominicain en 1778 ; arrivé au Fou-k’ien en novembre 1791 ; vicaire provincial en 1800 ; élu évêque de Sébaste et coadjuteur de Mgr Calvo en 1802, sacré à Macao au mois d’octobre de la même année ; succède le 15 octobre 1812. Ce fut un évêque savant, prudent et charitable ; il eut à souffrir de nombreuses persécutions pendant lesquelles « frequenter fuit absconditus in speluncis et siti consumptus ». Le 18 avril 1836, il renonça à sa juridiction sur les provinces du Tché-kiang et du Kiang-si en faveur des Lazaristes, ce qui fut reconnu depuis par le S. C. de la Propagande. Plein d’années et de mérites, il s’endormit dans le Seigneur le 30 décembre 1849, à 89 ans, à Ning-té, étant le doyen des évêques et de tous les missionnaires.
- M. Humpierre = Umpierre, procureur de la Propagande à Macao.