En 1666, pour la première fois, l’Eglise célèbre la fête de saint François de Sales, canonisé l’année précédente. La vénération de saint Vincent pour l’évêque de Genève était telle que, quand il parlait de lui, il l’appelait toujours « n otre bienheureux Père ». C’est au mois de décembre 1618 que saint Vincent rencontra le fondateur de la Visitation, quand il vint installer ses Filles à Paris. Son séjour s’y prolongea jusqu’au 13 septembre 1619. Une admirable amitié se tissa alors entre les deux hommes de Dieu. Quand il fallut trouver un aumônier pour les Visitandines de Paris, saint François de Sales et sainte Chantal, d’un commun accord, proposèrent Monsieur Vincent à l’approbation du cardinal de Retz, évêque de Paris. A la mort de François, le 28 décembre 1622, Monsieur Vincent fut un de ceux qui demandèrent au Pape la béatification de l’évêque de Genève, et il apporta son témoignage au procès canonique, le 17 avril 1628. De sa déposition, dont le texte latin occupe une vingtaine de pages de l’édition de M. Coste, on peut retenir cette belle déclaration : « En repassant dans mon esprit les paroles du Serviteur de Dieu, j’en éprouvai une telle admiration que j’étais porté à voir en lui l’homme qui a le mieux reproduit le Fils de Dieu vivant sur terre »1.
En 1804, à Paris , mort de la Mère Marie-Antoinette Deleau. Elle avait été élue Supérieure générale des Filles de la Charité, le 24 mai 1790. Le 18 août 1792, un décret supprimait les Communautés religieuses. Mais, Soeur Deleau avait, dès le 7 avril 1792, donné à ses quatre mille trois cents filles de France une sage ligne de conduite : «N’abandonnez pas le service des pauvres à moins d’y être forcées ; et, dans ce but, faites tout ce qui ne sera pas en opposition avec la religion et avec votre conscience .» Les Filles de la Charité abandonnèrent leur costume, mais pas leurs pauvres. Sept de nos Soeurs ont subi le martyre pour la Foi : deux à Angers ; quatre à Arras ; une à Dax. Dans plus de vingt villes, elles ont été emprisonnées et dans dix-huit, expulsées. En trois paroisses de Paris, elles ont été maltraitées ainsi que dans quatre villes de province. Héroïquement souvent, ailleurs, elles ont continué à servir les Pauvres.
Pendant ce temps, la Soeur Deleau loua, à Paris, une maison, rue des Maçons-Sorbonne (actuellement rue Champollion) et y reçut des postulantes. La maison devint bientôt trop petite. Sur ces entrefaites, le gouvernement, lassé de recevoir plaintes sur plaintes au sujet de l’état déplorable des hospices, rétablit les Filles de la Charité et leur offrit la maison dite des Orphelines, rue du Vieux-Colombier, l’actuel n° 11. Soeur Deleau s’y installa le 20 janvier 1801. Les Soeurs resteront là jusqu’au 28 juin 1815, date à laquelle la Maison-Mère sera transférée rue du Bac, l’actuel 1402.
En 1851, M. Eugène Boré prononce les saints voeux. Il a alors quarante-deux ans et a reçu l’ordination sacerdotale à Constantinople, le 7 avril de l’année précédente. Savant distingué, il est, pour tous ceux qui le connaissent, admirable de simplicité et d’humilité3.