1629. Saint Vincent envoie sainte Louise visiter les Charités d’Ile-de-France. Il lui avait remis des lettres pour les autorités ecclésiastiques ; pour elle, il empruntait le langage de l’Église pour les voyages des clercs : “Allez donc, Mademoiselle, allez au nom de Dieu, je prie sa divine bonté qu’elle vous accompagne, qu’elle soit votre soulagement en votre chemin, votre ombre contre l’ardeur du soleil, votre couvert à la pluie et au froid, votre lit mollet en votre lassitude, votre force en votre travail et qu’enfin elle vous ramène en parfaite santé et pleine de bonnes œuvres.… Vous communierez le jour de votre départ, pour honorer la charité de Notre-Seigneur et les voyages qu’Il a fait pour cette même fin ; et par la même charité les peines, les contradictions, les lassitudes et les travaux qu’il a soufferts ; et enfin qu’il lui plaise bénir votre voyage, vous donner son esprit et la grâce d’agir en ce même esprit et de supporter vos peines en la manière qu’Il a supportéesles siennes”. (R)
1877. Établissement de la Congrégation de la Mission à Costa Rica par quatre missionnaires expulsés de Colombie.(R)
1933. À Lyon, mort de M. Jean-Marie Gonachon. Né à Mussy-sous-Dun, dans la Saône-et-Loire, le 5 juin 1848, M. Gonachon dut sans doute à son origine bourguignonne cette solidité et cette bonne humeur qui lui permirent pendant tant d’années d’être, et jusqu’à son extrême vieillesse, l’infatigable missionnaire que des centaines de prêtres et des milliers de fidèles ont appelé et appellent encore « le bon Père Gonachon ». Ordonné prêtre le 10 juin 1876, à Paris, par Mgr Richard, alors coadjuteur, M. Gonachon ne connaîtra que deux résidences : Tours, de 1876 à 1884, et Lyon, de 1884 à 1933. Et dans cette dernière ville, il restera seul à l’époque des lois persécutrices, conservant ainsi dans la région le souvenir des Lazaristes. Et pendant cinquante-six ans, inlassable et sans déclin, M. Gonachon sera ce missionnaire populaire qui, de paroisse en paroisse, fait aimer l’Évangile. Il sera aussi ce confrère qui, par sa belle égalité d’humeur et par toutes sortes de procédés innocents, entretiendra la joie dans la famille. Si l’on recueillait ses bons tours et ses histoires pittoresques, on en composerait un livre épais, moins imposant cependant que le volume des mérites qu’a accumulés dans la joie, le « bon Père Gonachon », qui reste un modèle (1).
1946. À Cracouville, où le séminaire d’Evreux campe depuis septembre 1941, Mgr Gaudron préside le service funèbre pour le repos de l’âme de M. Jean-Polycarpe Martin, décédé le lundi saint 15 avril. La liturgie de la Semaine Sainte avait empêché que soit rendu un suprême hommage solennel à ce prêtre qui, pendant trente-deux ans, s’est dévoué au bien du grand séminaire et du diocèse. C’est dans le Tarn, – à Montirat – que Jean-Polycappe Martin vit le jour. De 1893 à 1897, il fut formé à la vie cléricale par les confrères du grand séminaire d’Albi. Si l’on excepte onze ans de labeur à Rome ou au séminaire de Girgenti en Sicile, – expatriation rendue nécessaire par la législation française contre les congrégations religieuses, – toute la vie de M. Martin s’est passée dans le diocèse d’Evreux et dans les fonctions d’économe, de professeur de liturgie et de chant. Sa santé, et peut-être une certaine défiance de lui-même, l’empêchèrent de se lancer dans d’autres activités pour lesquelles il avait cependant les aptitudes requises. En 1920, il déclina l’offre qu’on lui fit d’être supérieur d’Evreux. Mais, en se cantonnant dans l’accomplissement consciencieux de sa modeste tâche, M. Martin a eu une influence sacerdotale que la mort n’a pas éteinte : il a marqué l’âme de nombreux prêtres par sa bonté et sa piété. Sa bonté était telle que personne, a-t-on pu dire, n’a jamais eu l’impression de le déranger. Quant à sa piété, totalement dépourvue de mièvrerie, elle s’alimentait aux exercices de règle avec une telle régularité que les séminaristes l’avaient surnommé « le Père Prieur » (2)
1951. Les 13 Sœurs de Wen Chow (Chine) sont enfermées à la Résidence de la Mission dans le réfectoire. La Supérieure sera emprisonnée le 18 janvier et expulsée le 22 août, ainsi que M. Cény, Missionnaire qui s’était trouvé là providentiellement. Il put un assez long temps célébrer la Messe à minuit et communier les Sœurs, mais bientôt une école de jeunesse fut installée dans la chapelle : danses, chansons, cris se succèdent de 8 heures du matin à 11 heures du soir… Le 10 janvier avec un grand déploiement de forces policières, emprisonnement : Sœur Crippa sort encadrée de deux policiers ; M. Cény suit à deux pas de la même manière pour être conduit à travers les rues de la ville jusqu’à la prison ! Les autres Sœurs peuvent regagner Shang-hai. (R)
1966. Une circulaire annonce que les Supérieurs ont décidé de procéder à une consultation pour la nomination des Visitatrices, étant donné l’accroissement de la Compagnie et la volonté d’une collaboration plus étroite de toutes les Sœurs à son gouvernement. (R)
- 1) Annales, t. 97, pp. 274-278.
- 2) Annales, t. 110-111, pp. 335-343.