1631. À Paris , le Parlement enregistre les lettres patentes par lesquelles le Roi avait autorisé, en mai 1627, la fondation de la Congrégation de la Mission (1).
1648. Sainte Louise écrit à Mgr le Chancelier Séguier : « Le respect que je dois à votre Grandeur m’a fait chercher les occasions de recueillir la charité quelle promit à Saint-Germain, aux pauvres enfants trouvés, par quelques personnes de condition. Mais voyant, Monseigneur, que tout a manqué, je prends la liberté de ces lignes, ne pouvant me donner l’honneur de vous aller trouver moi-même, pour vous représenter que cent de ces pauvres petits enfants, entre toutes les nécessités auxquelles ils sont présentement, ont celle de n’avoir pas du pain pour passer les fêtes. Cela me presse si fort le coeur, que je craindrais, Monseigneur, être trop coupable, si aucune considération m’empêchait d’avoir vraiment recours à Votre Grandeur qui, en tant d’autres occasions, a paru vraiment le recours des pauvres ».(R)
1882. À Montpellier , mort de M. Narcisse Corby. Sa belle vie intérieure lui donna une profonde influence sur la jeunesse cléricale : pendant trente-six ans, en effet, il fut le Supérieur du petit séminaire de Montpellier. Avec un heureux mélange de douceur et d’inflexibilité, il en façonna l’atmosphère morale et en construisit les nouveaux bâtiments. Le temps qui fait disparaître les générations formées par lui, a respecté les pierres du Petit séminaire ; elles restent le témoignage vivant des servites rendus à Montpellier par M. Corby(2).
1905. À Pékin , après quarante-trois années de vie missionnaire dont sept d’épiscopat, Mgr Alphonse Favier meurt, à l’âge de soixante-huit ans. Favier ! Ce nom projette tout de suite sur l’écran du souvenir une image d’Épinal… une image d’Épinal qui a le mérite d’être vraie. Sur l’un des murs du Pé-tang, au matin du soixante-dix-huitième jour de son mémorable siège par les Boxers, au cours duquel deux mille quatre cents obus ont été lancés et quatre cents tombes se sont creusées, tandis que trois mille chrétiens affamés s’y abritent encore, on voit se dresser I’évêque, ce vieillard à barbe blanche, la croix d’or rutilant sur sa poitrine, un drapeau français à la main, et le clairon aux lèvres sonnant par trois fois la «Casquette du Père Bugeaud», pour diriger à travers la capitale chinoise la marche des soldats libérateurs. Ce ne fut pourtant là qu’un épisode dans la méritoire carrière de cet évêque missionnaire. Avant d’organiser de main de maître, et avec, Mgr Jarlin, la défense du Pé-tang, il avait lutté par tous les moyens pour conquérir des âmes au Christ : en même temps qu’il plantait l’Eglise dans l’âme chinoise, Mgr Favier jalonnait l’avance évangélique par des sanctuaires dont il fut l’architecte et le bâtisseur. Diplomate habile, il sut plus d’une fois s’entremettre entre le Gouvernement impérial et les puissances étrangères pour obtenir la liberté du culte. Et dès la défaite des Boxers, il se mettait courageusement au travail pour relever les ruines accumulées, en même temps que, au témoignage même du vice-roi de Nankin, il donnait le plus large pardon aux Boxers qu’on venait lui dénoncer. Il est regrettable que la vie de Mgr Favier n’ait pas été écrite. Mais peut-être est-ce plus glorieux pour ce vaillant apôtre qui a creusé pour ses successeurs un beau sillon et que Mgr Mouly appelait déjà, dès les premières années de son ministère, « l’intrépide Favier » (3).
- 1) Actes du Gouvernement, p. 10.
- 2) Annales , t. 52, pp. 5-26.
- 3) Annales , t. 32, pp. 411-432 ; t. 37, pp. 130-132 ; t. 66, pp. 55-56, 58, 77-114, 233-251 ; t. 67, pp. 60-68 ; t. 69, pp. 55-56 ; t. 70, pp. 339-350 ; t. 77 pp. 367-377, etc…