Jean-Gabriel Perboyre, Lettre 044. A son Oncle, à Montauban

Francisco Javier Fernández ChentoÉcrits de Jean-Gabriel PerboyreLeave a Comment

CRÉDITS
Auteur: Jean-Gabriel Perboyre · La source : Lettre 33. — Maison-Mère, original 25..
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Mon très cher oncle1,

Après avoir présenté à M. le Général vos respects et vos remerciements, je lui ai exposé votre désir d’avoir la permission de manger avec nos sœurs quand vous allez chez elles pour 1es confesser. J’ai tâché de bien plaider votre cause ; cependant je n’ai pu la gagner. Le Très Honoré Père m’a répondu qu’il avait pris la résolution d’avance de n’accorder cette permission à personne, qu’il l’avait déjà refusée à d’autres, qu’il regrettait beaucoup de ne pouvoir faire une exception pour vous, mais qu’il vous serait facile de dîner avant ou après les sœurs ou dans un salon séparé. Je ne puis, mon très cher oncle, vous mieux mettre au courant de ce qui concerne les suffrages pour les confrères défunts, qu’en vous transcrivant ce qui fut décrété sur cela dans l’Assemblée générale de 1668 sous M. Alméras. « Statuit Conventus ut omnes nostri sacerdotes unam pro quolibet ex nostris defunctis missam celebrent, exhortando etiam sacerdotes domûs, in qua quis defunctus est, ut, si obligationes Ecclesiae vel Capellae domesticae id permittant, alias duos missas addant… Insuper ut in posterum singuli ex nostris sacerdotibus, quantum fieri poterit, semel quolibet mense sacrum faciant universim pro nostris defunctis… » Ce que j’ai omis se rapporte aux frères et aux -simples clercs. M. Cayla dans sa circulaire de 1788 déclare n’accorder de permission de disposer des honoraires de messes, qu’à ces trois conditions : « 1° qu’on acquittera comme les autres confrères les messes de fondation dans les maisons où on habite ; 2° qu’on rendra les suffrages ordinaires à nos morts ; 3° qu’on sera dans une sorte de nécessité de soulager des proches parents pauvres et pour le temps seulement que durera leur indigence. »

M. le Général a, d’après le vœu de la dernière Assemblée, nommé une commission pour l’examen des anciens décrets. M. Lamboley2 en est président et moi secrétaire ; nous nous réunissons une fois par semaine.

M. Barbier3 est cette année au collège de Roye à la place de M. Boury4 qui a été envoyé au séminaire de Châlons avec M. Warnier5 et M. Nozo6.

M. Hersent est à Valfleury avec M. Chossat7 et M. Lugan8.

M. Martin professe ici une classe de théologie ; il est chargé en même temps de la direction des sœurs des Ménages. Son collègue professeur est M. Leleu9, sujet très distingué, ancien Curé-doyen de Ham en Picardie.

Si par hasard vous vouliez revenir sur votre résolution et venir habiter la Capitale, M. le Général paraît toujours disposé à vous accueillir avec plaisir.

On me demande quelquefois votre âge et votre vocation, Je pense qu’après M. Lego vous devez être le plus jeune de nos anciens.

Vous m’aviez proposé, il y a quelque temps, soixante messes ; comme vous ne m’en avez plus parlé je n’y pense plus.

Ma plus jeune sœur est maintenant chez les Dames Blanches. Il n’y a pas d’apparences que celle-là entre en Religion10.

J’ai reçu dernièrement une lettre de mon frère Antoine qui m’annonce que mon père est malade depuis trois mois. C’est un rhumatisme qui le fait bien souffrir. Cette nouvelle m’a fait diriger vers le Puech une douzaine de médailles que je vous destinais. J’espère vous en dédommager bientôt. (texte en marge : Je vous en envoie deux douzaines. Elles sont indulgenciées. Si nos sœurs n’en ont pas, je vous prierai de leur en donner.) Elles opèrent toujours des miracles.

M. Deljougla est à Saint-Sulpice. M. Vinet et M. Rochin sont venus me voir. J’ai appris avec bien de la peine la persécution universitaire dont M. Gratacap a été victime. Je vous prie de vouloir bien lui présenter mes respects ainsi qu’à toutes les personnes qui s’intéressent à moi. Je suis avec tous les sentiments d’attachement et de reconnaissance que vous me connaissez,

Mon très cher oncle, votre très respectueux neveu,

J.G. Perboyre.

Tous nos Messieurs se portent bien et vous présentent des respects.

Paris, le 31 janvier 1834.

  1. Lettre 44. — Maison-Mère, original 44.
  2. Lamboley, voir Lettre 12, note 1, p. 23.
  3. Barbier, voir Lettre 8, note 4, p. 13.
  4. Boury (Joseph), C.M., prêtre, né à Saint-Gratien, diocèse d’Amiens, le 29 décembre 1803 ; reçu au séminaire à Paris le 3 avril 1827 ; fit les vœux le 15 août 1829 ; décédé à Paris le 17 avril 1861.
  5. Wargnier (Joseph-Désiré), C.M., prêtre, né à Nesle, Somme, le 20 août 1804 ; reçu au séminaire à Paris le 30 août 1824 ; fit les vœux le 31 août 1826 ; décédé à Paris le 17 avril 1861.
  6. Nozo (Jean-Baptiste), le futur Supérieur général, voir Lettre 80, note 2, p. 82).
  7. Chossat (Jean-François), C.M., prêtre, né à Marboz, diocèse de Belley, le 25 mars 1788 ; reçu au séminaire le 2 octobre 1818 ; fit les vœux le 15 février 1824 ; vic. ap. d’Alger du 11 mars 1823 au 3 juin 1825 ; supérieur du grand séminaire d’Evreux ; décédé à Bourg-en-Bresse le 8 juillet 1853.
  8. Lugan (Jean-Baptiste), C.M., né à Monteilset, diocèse de Montauban, le 18 août 1800 ; reçu au séminaire à Paris le 1 janvier 1826 ; fit les vœux à Valfleury le 15 janvier 1828 ; décédé à Folleville le 4 juillet 1884.
  9. Leleu (Louis-Florent), C.M., prêtre, né à Hocquelu, diocèse d’Amiens, le 7 novembre 1800 ; reçu au séminaire à Paris le 2 juillet 1832 ; y fit les vœux le 3 juillet 1834 ; préfet apostolique en Turquie ; décédé à Constantinople le 11 novembre 1846.
  10. La plus jeune des sœurs du saint, Marie-Anne, entrera chez les Filles de la Charité en 1840.

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