Mon très cher père1,
Mon cousin Cadet, vient de m’écrire de Cahors, m’a appris que vous vous portiez tous assez bien à la maison. J’en remercie le Seigneur et je le prie de vouloir bien vous conserver votre santé et vos forces. Je le supplie surtout, au commencement de cette année comme toujours de vous combler de toutes sortes de bénédictions spirituelles, de vous accorder toutes les vertus et toutes les grâces dont vous avez besoin pour bien vivre et bien mourir. Voilà les souhaits que mon frère et moi nous faisons pour toute la famille. Nous nous portons bien, ainsi qu’Antoinette. J’espère qu’elle sera bientôt sœur de la Charité, Elle est bien contente de prendre ce parti : elle aime mieux être servante des pauvres que reine de France. Elle vous a écrit une lettre ; mais, par mégarde, je l’ai adressée à mon oncle de Montauban, qui, je pense, vous l’enverra. Je suis surpris que ma jeune sœur ne soit pas encore au couvent. Je crains bien que Dieu ne nous reproche d’avoir mis trop de négligence à lui donner une éducation religieuse. D’où peut donc venir ce retard, puisque je me suis chargé du plus essentiel ?
Je vous embrasse de tout cœur, avec ma chère mère et toute la famille et suis pour la vie, mon très cher père,
Votre respectueux et très soumis fils,
J.G. Perboyre
Paris, le 3 janvier 1834
rue de Sèvres n°95.
Bien des choses en particulier à ma sœur Jeanneton et à mon beau-frère. Je leur souhaite une bonne et heureuse année.