Saint-Flour, le 19 juillet 1828.
Je vous dirai, mon très cher frère, que j’ai été très content de votre lettre ; je n’y ai remarqué que quelques fautes d’orthographe que je vous pardonne bien volontiers. J’userai toujours d’indulgence pour vos lettres ; écrivez-m’en souvent. Quant à l’invitation que vous me faites au nom de nos parents d’aller passer quelques jours au sein de la famille, je dois vous répondre que malgré le grand désir que j’aurais de vous voir tous, je ne pourrai pas ces vacances m’éloigner de Saint-Flour.
M. le Supérieur du séminaire de Cahors a bien voulu m’inviter aussi à aller faire un tour dans le pays. Je ne suis pas assez libre pour cela. Puisque la Providence vous a ramené auprès de nos chers parents, tâchez de bien remplir ses vues. Sans vous attacher aux biens de la terre, faites-les bien valoir ; le papa ne vous donnera que de bons avis, suivez-les bien. Mais en tout ne travaillez que pour plaire à Dieu, autrement vous perdriez votre temps et toutes vos peines.
Présentez mes respects à M. le curé de Mongesty et à M. le curé de Catus, ainsi qu’à tous nos parents.
J’embrasse bien tendrement le papa et la maman ; et vous, mon cher frère, avec mes chères sœurs, croyez-moi
Votre très affectionné frère,
J.G. Perboyre prêtre d. l. m.
P. S. — J’écrirai prochainement à mon oncle de Montauban pour lui parler d’Antoinette, car il ne faut pas l’envoyer sans lui avoir assuré une place.