Louise de Marillac, Lettre 0106: à Monsieur l’abbé de Vaux

Francisco Javier Fernández ChentoÉcrits de Louise de MarillacLeave a Comment

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Author: Louise de Marillac .
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Ce 29 août (1640).

Monsieur,

Dieu soit béni d’avoir arrêté les murmurateurs pour tant de temps qu’il lui plaira. Si vous pensiez, Monsieur, que de parler des articles1 que ces Monsieurs eux-mêmes ont désirés et proposés, cela excitât encore quelques soupçons au nom de Dieu, n’en parlez pas. Je crois votre maxime très véritable et vous assure que je ne souhaite jamais d’autre assurance que la sainte Providence, et que quand bien le règlement et les articles seraient en la forme proposée, vous savez que ce qu’elles contiennent ne porte aucune assurance ni engagement de part ni d’autre, mais ne peuvent servir que de mémoire en bonne forme, pour voir les termes avec lesquels les Sœurs ont été admises au service des pauvres, afin que par la suite du temps rien ne puisse être, altéré, de part ni d’autre, tant qu’elles seront en ce lieu-là. Le bon Monsieur Lambert n’a su garder pour lui seul la cordialité de votre réception; ce n’est pas à moi à vous en remercier, mais bien à souhaiter que notre bon Dieu vous continue ses grâces et particulièrement, Monsieur, celles qu’il vous a données pour la conduite de nos pauvres filles. J’ai mandé à ma Sœur Turgis que toutes les filles que vous trouverez propres seront les bien venues. Mais, s’il vous plaît, Monsieur, je crois qu’il est nécessaire qu’elles soient averties que, au cas qu’elles ne fissent pas ce qu’elles promettent que l’on les renverrait ou bien qu’il faudrait qu’elles se missent en service. Or je vous dis cela, Monsieur, mais il faudrait grandes fautes pour les réduire à ce point

J’ai eu l’honneur et consolation de voir Madame votre sœur. Je me plains que vous ayez désiré cela avant le jugement de son procès, car je sais le grand travail qu’elle a pour cette affaire. Elle m’a dit qu’elle ne fera pas de promesse pour les huit jours de repos que j’espérais qu’elle dût venir prendre à notre petit ermitage. Je lui ai demandé une journée entière; elle m’a témoigné grand désir de parler à Monsieur Vincent, ce qu’il fera volontiers, s’il est averti du temps qu’elle prendra la peine de venir. Elle m’a donné grande joie de l’espérance que nous pouvons avoir l’honneur de vous voir ici cet hiver. Je le désire si c’est la très sainte volonté de Dieu en laquelle je suis, Monsieur, Votre très humble et obéissante fille.

  1. Voir p. 29. L’étude des différents articles du contrat va se poursuivre pendant un an. L’enregistrement par les tribunaux civils d’Angers n’aura lieu que le 18 mars 1641.

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