à Angers
29 mai 1640.
Monsieur,
Un mot seulement de très humbles remerciements, pour toutes les charités que vous faites à nos filles et que vous me mandez. Dieu en soit votre récompense éternellement. Je suis bien en soin de notre pauvre Sœur Elisabeth1. Je ne sais, si ce n’est point une langueur de maladie comme elle a eue autrefois. Que si cela était, Monsieur, je pense qu’après l’avis du médecin, sur le sujet de ses forces, qu’il serait a propos de nous l’envoyer. Je mande à ma Sœur Turgis, après vous avoir fait parler à deux bonnes filles qui désirent venir et que vous n’y trouverez rien à dire, qu’elle les envoie et notre bonne Sœur pourrait être leur compagnie. Pardonnez ma brièveté, le reste de mon mal ne me permet écrire davantage, me faisant finir et vous assurer que je suis, Monsieur, Votre très obéissante fille et servante.
- Élisabeth Martin, d’Argenteuil, l’une des premières Filles de la Charité. En 1636, elle est à la paroisse Saint-Paul à Paris. Partie à Angers avec Mademoiselle, elle assure la responsabilité de la communauté de l’hôpital de 1640 a 1642. Sa santé fragile l’oblige souvent au repos. Après un court séjour à Richelieu, elle rentre à la Maison-Mère (1643). Les jeunes Sœurs lui sont confiées. Elle part ensuite à Liancourt, d’où les Fondateurs la rappellent pour lui donner la responsabilité de la nouvelle communauté qui part à Nantes (1646) En 1647, les difficultés communautaires retentissent sur son état de santé. Placée a nouveau a Richelieu, elle y meurt début 1649