à Angers
Ce 26 février 1640.
Monsieur,
Nous sommes arrivés à Tours, par la grâce de Dieu, en bonne santé. Je me suis résolue de prendre une carriole pour nous mener jusques à Orléans, ce qui me fait vous remercier très humblement de votre carrosse et le vous renvoyer sans fortune, Dieu merci ! Je souhaite que le retour soit pareil. J’ai grand désir de savoir des nouvelles de nos filles; je vous supplie très humblement, Monsieur, prendre la peine de faire avertir ma Sœur Turgis1 de m’en donner. J’espère que nous serons mercredi à Orléans, mais toutefois, je pense qu’il faudra que j’attende d’en recevoir à Paris. Vous ne doutez point, Monsieur, de la consolation que j’aurai quand je serai assurée de votre santé puisque vous savez que je suis véritablement, Monsieur, Votre très humble fille et très obligée servante.
P.S. —Plusieurs raisons m’ont obligée de changer ici de voie.