Louise de Marillac, Lettre 0003 bis: à Monsieur Vincent

Francisco Javier Fernández ChentoÉcrits de Louise de MarillacLeave a Comment

CRÉDITS
Auteur: Louise de Marillac .
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Ce samedi à midi. (Mai 1630.)

Il y a un an qu’il n’y a point de procureur à la Charité1, et néanmoins un bon homme a toujours écrit la recette et dépense et veut bien présentement accepter la charge par élection.

Les sœurs de la Charité se sont un peu refroidies en l’exercice et ont souvent laissé la visite des malades à leur jour, à cause que la trésorière est de si bonne volonté qu’elle fait cuire pour celles qui sont et aussi que la supérieure et elle se contentaient quelquefois de donner de l’argent aux malades. Elles en donnaient aussi à quelques-uns nécessiteux et négligeaient souvent d’avoir de la viande et faisaient passer les malades d’œufs, ou de quelque autre chose qui était à leur goût.

Lesdites sœurs, du moins la plupart, laissent la sainte communion des mois et ont besoin d’être excitées par quelque prédication lorsqu’on ira faire l’élection du procureur.

La supérieure se contentait d’avoir le coffre chez elle et avait baillé les deux clefs à la trésorière. Elles sont en peine pour la réception des malades et disent qu’il ne fallait point de Charité pour n’y admettre que ceux qui n’ont rien du tout, à cause qu’il y en a très peu ou point de cette sorte, et quantité de qui le bien qu’ils ont est si engagé, qu’ils mourraient plutôt de faim que de pouvoir le vendre et s’en aider.

  1. Charité de Villepreux, établie sur les terres de la famille de Gondi.

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