Les filles de la Charité de saint Vincent de Paul en Portugal (II)

Francisco Javier Fernández ChentoFilles de la Charité, Histoire des Filles de la CharitéLeave a Comment

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Auteur: Inconnue .
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Hijas2ARTICLE  II

DIVERS ETABLISSEMENTS DES FILLES DE LA CHARITÉ

Dans l’énumération de ces maisons nous suivrons l’ordre chronologique. Nous ne donnerons guère que la date de création de chaque établissement, en indiquant la nature de l’oeuvre: De plus amples développements dépasseraient les limites qui s’imposent ici.

1. Lisbonne. Hospicio de Santa-Martha.

Aujourd’hui Asile Saint-Vincent, rua de Santa-Martha, 96.
1819.

Après avoir vainement demandé, à la maison-mère, « quatre maîtresses » pour former la Congrégation en Por­tugal (ce que les malheurs des temps ne purent permettre), on se procura les règles des saurs de Barcelone dont on adopta aussi l’habit et le voile.

La congrégation autorisée en 1819, commença à fonctionner en 1822, sous la conduite des prêtres de la Mision. En 1824, on comptait sept soeurs pour le service des infirmeries de la Casa-Pia. En 1824, treize étaient
employées à l’Hopital Saint José et l’on en désirait quarante-sept.

Les autres soeurs demeuraient rua da Caridade et de là se répandaient dans les divers quartiers de la ville, pour soigner les malades à domicile, et même les veiller. En 1831, les. soeurs achetèrent de leurs deniers l’hospice de Santa-Martha et s’y installèrent avec leur noviciat. Elles_ faisaient beaucoup de bien, étaient estimées de tout le monde. Quelques difficultés étant survenues, les soeurs se mirent sous la dépendance immédiate de l’Ordinaire, .le Patriarche de Lisbonne, qui leur donna un directeur.

Au moment de l’invasion de la fièvre jaune, Une restait plus, pour ainsi dire, que des soeurs âgées ou infirmes. Aucune aspirante ne se présentait. On renouvela les ins­tances faites à Paris pour avoir, des soeurs. Profitant du voyage de M. Étienne à Lisbonne, les soeurs portugaises- demandèrent à se réunir à la Communauté.

L’une des quatre scéurs, françaises, débarquées à Lis­bonne le 23 octobre 1857, leur fut donnée pour supérieure. Toutes travaillèrent de concert.

L’école pour les enfants pauvres du quartier dura jusqu’au mois de juin 1862. — Malgré les sollicitations qui leur furent faites, les soeurs portugaises laissèrent leur patrie pour ne pas se séparer de la communauté, et se rendirent en France où elles vécurent dans la Compagnie jusqu’à leur mort.

La maison de Santa-Martha fut fermée pendant dix ans. A la demande de la colonie espagnole, elle fut réouverte en 1872 et devint un hôpital espagnol qui dura peu. Les soeurs restèrent cependant dans la maison et s’appliquèrent peu à peu aux oeuvres qui s’y sont développées et qui existent encore : visite des pauvres, crèche, orphelinat, enfants pensionnaires, dames âgées ou infirmes, institutrices sans place.

Actuellement neuf soeurs sont employées à l’Asile Saint- Vincent (1906).

 

2. Vianna d’Alemiejo

Asile. 1832,

Par décret du gouvernement daté du 3 juillet 1852 fut autorisé l’établissement d’un hospice des Soeurs de Charité appartenant à la maison de Lisbosnne, à Vianna d’Alemtejo.

La maison de Vianna cessa d’exister en 1868 (La Ques­tion des Soeurs, p. 28). Quand les Soeurs furent parties, une darne charitable continua leurs oeuvres: crèche, visite des pauvres, orphelinat, dans l’espoir de les rendre un jour aux sœurs. Elle soutint longtemps ce fardeau : mais le manque de personnel empêcha qu’on se rendît à ses désirs.

C’est en 1857, on l’a lu plus haut, que, les soeurs frau­ses arrivèrent en Portugal.

Dans un rapport du 3o septembre 1.858 (op.cit., p. 1381), nous trouvons cette indication résumée des oeuvres des Filles de la Charité :

Les sœurs de la Charité ont à leur charge il Libanne:

L’asile des orphelins pauvres établi à Ajuda;

L’école particulière de Oeiras;

L’asile particulier de Cardaes de Jésus;

L’école établie à Santa-Martha; et l’asile dos Anjos.

Un rapport du 13 août précédent donnait ces autres ren­seignements : « Il y a dix-huit soeurs de Charité françaises réparties dans les collèges d’Ajuda, Santa-Martha, Oeiras, Cardaes de Jesus.

« Les soeurs portugaises résidant à Lisbonne sont treize, réparties aussi dans ces divers établissements; cinq seule­ment restent à la maison de Santa-Martha, comme étant trop avancées en âge, ou malades et incapables d’aucun service. » Op. cit., p. 117, i t8.

Nous avons parlé de la maison de Santa-Martha; nous allons donner quelques renseignements sur les autres éta­blissements dont il vient d’être fait mention.

 

3. Lisbonne ; Asile d’Ajuda.

1857

Les sœurs ayant été, comme nous l’avons raconté, appe­lées à Lisbonne après les ravages du choléra et de la fièvre jaune, on leur confia les orphelins, victimes du fléau, qu’on recueillit dans le vieux palais d’Ajuda, sous la protection du roi don Pedro et de la reine clona Estephania qui les honoraient souvent de leur présence.

Dans le rapport du 27 mars 1862, on constate qu’étaient employées à l’établissement d’Ajuda, treize soeurs de Cha­rité : trois portugaises, et les autres françaises. (La Question des soeurs, p. 442.)

 

4. Lisbonne Collège dos Cardaes de Astis.

1857.

Dans les pays de langue espagnole ou de langue poitu­guise le mot colegio cu collège s’emploie pour désigner une école ou un pensionnat de filles aussi bien que de garçons.

Le 23 octobre 1857, jour de l’arrivée des Filles de la Charité à Lisbonne, Mme Dupire leur ceda un petit orphe­linat, rua dos Cardaes, n° 108, qu’elle avait fondé par cha­rité et qui, grâce à la protection de Mme la marquise de Ficalho, prospéra jusqu’au départ des soeurs.

Dans le rapport officiel de l’enquête, du 3o septembre 1858, le commissaire don José Lacerda disait : «Sans vou­loir jeter la moindre défaveur sur les autres établissements, je dirai que celui de Cardaes de Jesus est un modèle en son genre, car il ne laisse rien à désirer. » (La Question des soeurs de Charité, p. 139.) —D’après le rapport de l’enquête du mois de mars. 1862, six soeurs de Charité françaises y dirigeaient l’instruction et l’éducation des enfants. Outre ces maîtresses, il y avait deux enfants de l’établissement munies de diplômes, qui faisaient l’office de moniteurs. Quelques enfants étaient externes.

Lorsque, en 1862, les soeurs durent se retirer, il fallut licencier les élèves des écoles de Cardaes privées de leurs maîtresses. Op. cit.

 

5. Bemfica, près Lisbonne.

1858

L’infante dona Isabel Maria (protectrice de la Congréga­tion dès sa fondation à Lisbonne), acheta un ancien cou­vent de Dominicains, à proximité de son palais de Bemfica et y appela les soeurs.

La respectable soeur Ville, première visitatrice de la pro­vince du Portugal, s’y installa avec des soeurs qui s’occu­paient de quelques orphelines et des postulantes. En mars 1862, on y comptait dix soeurs et trente-et-une petites filles. (Op. cit. P. 444.)

C’est dans cet établissement, Maison Centrale d’alors, que toutes les soeurs se réunirent le 9 juin 18.62 pour le moment du départ général.

Cette maison a été réouverte en mai 1877. Les soeurs y dirigent un modeste orphelinat, dans une grande pauvreté. Actuellement (1906), il y a six soeurs à Berntica.

6. Lisbonne; Asile dos Anjos.

1858

A Lisbonne, Sa Majesté l’Impératrice avait la présidence de la société des salles d’asile pour les entants, depuis 834.

« Une longue expérience avait montré à Sa Majesté toutes les difficultés qu’il y avait à trouver des maîtresses capables ; et les résultats obtenus dans ces établissements si utiles à l’enfance étaient peu satisfaisants. Elle réunit donc, au commencement de 1858, le conseil de la Direction, et pro­posa de faire venir des soeurs, pour l’asile dos Anjos (des Anges) où la place de maîtresse se trouvait vacante. Il s’agis­sait d’essayer la méthode suivie par les soeurs de la Chanté dans ces anciens établissements dirigés par des maîtresses laïques. Sa Majesté l’Impératrice offrait de laire, à ses frais, la dépènse de voyage et d’installation des soeurs.

«Cette proposition fut approuvée unanimement et ac­ceptée avec reconnaissance. Sa Majesté l’Impératrice fit donc venir immédiatement des soeurs; mais lorsqu’elles s’installèrent à la salle d’asile dos Anjos, la guerre des journaux avait déjà commencé. »

Elles eurent cependant le loisir d’établir leurs méthodes et d’en faire constater les résultats. Dans son rapport du 3o septembre de la même année, l’inspecteur officiellement désigné par le gouvernement pour étudier les établisse­ments des soeurs de Charité et pour en rendre compte, leur donnait cet important témoignage : « dos Anjos dans l’état où l’ont mis les soeurs de la Charité, montre jusqu’à la dernière évidence, quel besoin ont les autres établissements de ce genre (en Portugal) du même perfec­tionnement pour produire non seulement les fruits qu’on a eus en vue dans la création de ces asiles, mais encore beaucoup d’autres fruits qui ne les rendraient que plus utiles à la société. Dans les différents asiles, l’enseigne­ment littéraire, la discipline et l’éducation se sont traînés difficilement, lentement, et d’une manière déplorable ; mais dans l’asile dos Anjos, tout a changé depuis qu’il a été confié aux soeurs de Charité. » Ibid. p. 139, 140.

Mais le mot d’ordre avait été donné. En face de ce parti pris d’hostilité l’impératrice donna sa démission depré­sidente de l’oeuvre des Asiles d’enfants, et les soeurs quit­tèrent à la fin de l’année la maison dos Anjos. — Op. cit., p. 139, 140, 143, 438. — Ce fut la première maison fermée à Lisbonne.

 

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