La vie du vénérable serviteur de Dieu Vincent de Paul, Livre second, Chapitre I, Section V

Francisco Javier Fernández ChentoVincent de PaulLeave a Comment

CRÉDITS
Auteur: Louis Abelly · Année de la première publication : 1664.
Estimated Reading Time:

SECTION V : des missions faites en l’ile de Corse

Cette île est située en la mer Méditerranée et fait un petit royaume qui appartient à la république de Gênes. Les principaux magistrats de cette république, sachant les besoins spirituels de la Corse, demandèrent en l’année 1653 à M. Vincent quelques prêtres de sa Congrégation pour y aller faire des missions. Celui-ci leur en ayant accordé sept, ces missionnaires furent travailler en divers lieux de cette île, assistés de quatre autres ecclésiastiques et de quatre religieux que M. le Cardinal Durazzo, archevêque de Gênes, leur donna pour les aider.

La première mission se fit à Campo-Lauro, où réside ordinairement l’évêque d’Aleria. Mais pour lors, le siège épiscopal vaquant, le diocèse était gouverné par deux vicaires généraux, l’un nommé de la part de la Congrégation de propaganda fide, et l’autre par le chapitre de l’église cathédrale. Or, comme ces deux grands vicaires ne convenaient pas ensemble en leur conduite et se trouvaient souvent fort opposés en leurs sentiments, en sorte que l’un défaisait ce que l’autre avait fait, et si l’un excommuniait, l’autre relevait de cette excommunication: pour cela, le clergé et le peuple étaient dans une grande division qui causait beaucoup de désordre dans tout le pays

La seconde mission se fit en un lieu nommé Il Cotone.

La troisième à Corte qui est au milieu de l’île.

Et la quatrième et dernière à Niolo.

Pour comprendre quel a été le fruit de ces missions, il faut savoir qu’outre l’ignorance qui est fort grande parmi le peuple, les vices plus ordinaires qui règnent dans le pays sont l’impiété, le concubinage, l’inceste, le larcin, le faux témoignage, et sur tous les autres la vengeance, qui est le désordre le plus général et le plus fréquent: d’où il arrive souvent qu’ils s’entre-tuent les uns les autres comme des barbares, et ne veulent point pardonner ni entendre parler d’aucun accommodement, jusqu’à ce qu’ils se soient vengés. Et non seulement ils s’en prennent à celui qui leur a fait injure, mais aussi pour l’ordinaire à tous ses parents jusqu’au troisième degré inclusivement: de sorte que si quelqu’un en a offensé un autre, il faut que tous ses parents se tiennent sur leurs gardes, car le premier qui sera rencontré, quoique innocent, et peut-être ne sachant rien du mal qui aura été fait, sera néanmoins traite comme s’il en avait été complice. De là vient que les habitants de cette île portent tous des armes, et se piquent tellement d’honneur que pour la moindre parole qui les fâche ils s’entre-tuent les uns les autres: ce qui est cause que ce royaume de Corse, qui est un beau pays et bien fertile, n’est pas néanmoins beaucoup habité .

Or, il se fit en ces missions, avec le secours de la grâce de Dieu, des biens très considérables.

Premièrement par les conférences en manière d’exercices spirituels que les missionnaires firent faire aux chanoines, aux curés et aux autres ecclésiastiques; et cela tous les jours, les assemblant dans l’église après que le peuple s’était retiré. Le supérieur de la mission leur faisait des exhortations sur les obligations et devoirs des ecclésiastiques, et leur marquait les sujets de leur méditation; il les disposa ainsi à faire des confessions générales. Eux-mêmes remédièrent par ce moyen à plusieurs scandales passés, et prirent une bonne résolution de s’acquitter soigneusement à l’avenir de leurs obligations envers Dieu ainsi qu’envers leurs peuples auxquels même quelques-uns d’entre eux, fortement touches du regret de leurs fautes, demandèrent pardon publiquement pour les mauvais exemples qu’ils pouvaient leur avoir donnés. Il y eut plusieurs curés qui firent cette satisfaction publique, et un chapitre entier la fit aussi par la voix d’un de leurs chanoines qui parla au nom de tous les autres.

Secondement, par le grand nombre d’accommodements et de réconciliations qui se firent en tous les lieux: l’un pardonnant la mort de son frère, l’autre de son père, de son enfant, de son mari, de son parent, etc. Les autres pardonnaient les fausses accusations et les faux témoignages qu’on avait portés contre eux en justice, remettant même toutes les réparations d’honneur et d’intérêts quoique fort considérables, et embrassant cordialement ceux qui avaient voulu leur faire perdre ou la vie ou l’honneur; et ce qui est bien remarquable en ce sujet, est que ces réconciliations importantes ne se comptaient pas par trois ou par quatre, mais par cinquantaines et quelquefois par centaines en chaque lieu

Troisièmement, par la cessation et abolition entière des concubinages qui étaient fort fréquents, et par la pénitence publique de quantité de filles et femmes débauchées qui demandèrent pardon publiquement de leurs désordres. Elles furent suivies de plusieurs autres personnes, qui, étant touchées de leurs exemples et ressentant en leur conscience le reproche d’avoir causé quelques scandales par leurs péchés, se levaient du milieu de la presse et demandaient hautement miséricorde à Dieu et pardon à tout le monde. Et comme elles accompagnaient leurs paroles de plusieurs marques extérieures d’une véritable pénitence, cela tirait des larmes de toute l’assemblée.

Enfin, par l’établissement des Confréries de la Charité, lesquelles non seulement ont procuré l’assistance spirituelle et corporelle des pauvres malades, mais de plus ont donné lieu à l’exercice de plusieurs autres bonnes œuvres que les personnes qui étaient de ces confréries ont pratiquées: ce qui a également contribué et au soulagement des pauvres, à la sanctification de ces personnes-là, comme aussi à l’édification de leurs familles et des autres qui voyaient leurs bons exemples.

Mais pour faire encore mieux concevoir la grandeur et l’importance des fruits de ces missions, sur lesquels il semble que la grâce que Dieu avait mise avec plénitude en M. Vincent se soit répandue avec une particulière abondance, nous rapporterons ici un peu plus au long ce qui s’est passé en la dernière, selon le récit qu’en a envoyé celui qui était le supérieur de cette mission, en la manière suivante:

«Niolo, dit-il, est une vallée d’environ trois lieues de long et une demi-lieue de large, entourée de montagnes dont les accès et les chemins pour y aborder sont les plus difficiles que j’aie jamais vus, soit dans les monts Pyrénées, ou dans la Savoie; ce qui fait que ce lieu-là est comme un refuge de tous les bandits et mauvais garnements de l’île, qui, ayant cette retraite, exercent impunément leurs brigandages et leurs meurtres, sans crainte des officiers de la justice.» Il y a dans cette vallée plusieurs petits villages, et dans toute son enceinte environ deux mille habitants. Je n’ai jamais trouvé de gens, et je ne sais s’il y en a en toute la chrétienté qui fussent plus abandonnés qu’étaient ceux-là. Nous n’y trouvâmes presque point d’autres vestiges de la foi sinon qu’ils disaient avoir été baptisés, et qu’il y avait quelques églises, mais très mal entretenues. Ils étaient dans une telle ignorance des choses de leur salut qu’à grand’peine eût-on pu y trouver cent personnes qui sussent les commandements de Dieu et le Symbole des Apôtres. Leur demander s’il y a un Dieu ou s’il y en a plusieurs, et quelle des trois personnes divines s’est faite homme pour nous, c’était leur parler arabe. Le vice y passait pour vertu, et la vengeance y avait un tel cours, que les enfants n’apprenaient pas plus tôt à marcher et à parler qu’on leur montrait a se venger quand on leur faisait la moindre offense; et il ne servait de rien de leur prêcher le contraire, parce que l’exemple de leurs ancêtres et les mauvais conseils de leurs propres parents touchant ce vice avaient jeté de si profondes racines dans leurs esprits qu’ils n’étaient pas capables de recevoir aucune persuasion contraire. Il y en avait plusieurs qui passaient les sept et huit mois sans entendre la Messe, et les trois, quatre, huit et dix ans sans se confesser; on trouvait même des jeunes gens de quinze et seize ans qui ne s étaient encore jamais confessés. Et avec tout cela il y avait quantité de vices qui régnaient parmi ces pauvres gens. Ils étaient fort enclins à dérober; ils ne faisaient aucun scrupule de manger la chair le carême et les autres jours défendus; ils se persécutaient et molestaient les uns les autres comme des barbares; et lorsqu’ils avaient quelque ennemi ils ne faisaient aucune difficulté de lui imposer faussement quelque grand crime dont ils l’accusaient en justice et produisaient autant de faux témoins qu’ils en voulaient. D’autre part, ceux qui étaient accusés, soit qu’ils fussent coupables ou non, trouvaient des personnes qui disaient et soutenaient en justice tout ce qu’ils voulaient pour leur justification; d’où provenait que la justice ne se rendait point et qu’ils se la faisaient eux-mêmes, s’entre-tuant facilement les uns les autres en toutes sortes d’occasions. Outre tous ces désordres il y avait encore un très grand abus parmi les habitants de cette île touchant le mariage : rarement ils le célébraient qu’ils n’eussent auparavant habité ensemble; et pour l’ordinaire lorsqu’ils étaient fiancés ou qu’ils s’étaient seulement donné parole, la fille allait demeurer dans la maison de son futur mari, et ils persévéraient dans cet état de concubinage deux et trois mois, et quelquefois deux et trois ans, sans se mettre en peine de s’épouser. Ce qui est encore pis, une grande partie de ces mariages se faisaient entre des personnes parentes, sans se faire dispenser de l’empêchement de consanguinité, et ils demeuraient dans cet état les huit et dix ans, et même quinze et plus: cependant ils avaient plusieurs enfants, lesquels, s’il arrivait que l’homme vînt à mourir, étaient abandonnés comme bâtards, et la femme se remariait à un autre qui était encore quelquefois son parent; on en a vu qui ont eu jusqu’à trois maris avec lesquels elles ont vécu en concubinage et en inceste. Il arrivait même que si les personnes ainsi mariées venaient a se dégoûter l’un de l’autre, encore qu’ils eussent des enfants, ils ne laissaient pas de se séparer et de chercher parti ailleurs.»

«Il y avait encore un autre grand abus, qui est que les parents pour la plupart mariaient leurs enfants avant l’âge nubile; il s’en est trouvé qui les ont mariés des l’âge de quatre ou cinq ans; et il y en a eu un entre les autres qui avait marie sa fille dès l’âge de un an, a un enfant de cinq ans. De ce désordre il en provenait un autre, qui est que bien souvent ces enfants, n’ayant jamais eu d’affection l’un pour l’autre, ne se pouvaient voir ni souffrir, et même que plusieurs faisaient divorce, et en venaient jusqu’à des inimitiés, des attentats et des meurtres les uns contre les autres.»

«Dans cette seule vallée nous avons bien trouvé six-vingts concubinaires, desquels quatre-vingts ou environ étaient aussi incestueux; et entre ceux-ci il y en avait environ quarante qui avaient été déclarés et dénoncés excommuniés pour ce sujet, lesquels nonobstant cela ne laissaient pas de traiter et converser avec les autres habitants, aussi librement que s’ils ne l’eussent point été. De sorte que presque tout ce quartier-là se trouvait embarrassé de ces censures, et la plus grande partie des habitants excommuniés pour avoir communiqué et traité avec ces gens-là.

Voila le déplorable état où se trouvait tout ce pauvre peuple, lorsqu’on y envoya des prêtres pour y faire la mission.” Voici de quelle façon nous avons agi pour apporter quelques remèdes à tant de désordres:

«Premièrement nous avons usé de la plus grande diligence qu’il nous a été possible, pour instruire le peuple des choses nécessaires à salut; à quoi nous employâmes environ trois semaines.

2. Nous fîmes séparer les concubinaires; au moins tous ceux dont nous eûmes connaissance, et qui demeuraient sur le lieu. Au jour de la fête de saint Pierre et saint Paul, patrons de l’église où nous étions, tous ces concubinaires étant bien convaincus du mauvais état dans lequel ils avaient vécu et touchés d’un vrai sentiment de pénitence, s’étant mis à genoux à la fin de la prédication, demandèrent publiquement pardon du scandale qu’ils avaient donné et promirent avec serment de se séparer; et s’étant en effet sépares, se présentèrent au tribunal de la confession.

3. L’on fit aussi séparer ceux qui étaient excommuniés. S’étant présentés avec toutes les marques d’un cœur vraiment contrit et humilié à la porte de l’église pour être absous, après avoir entendu une remontrance sur la censure qu’ils avaient encourue, ils s’obligèrent tous l’un après l’autre par un serment public de demeurer séparés et de n’entrer jamais dans la maison l’un de l’autre, pour quelque occasion ou raison que ce pût être; et ensuite ils furent absous publiquement. Puis on les reçut à la confession, et quelque temps après a la communion. Comme il y avait quelques ecclésiastiques qui fomentaient ces désordres par leurs mauvais exemples, et qui commettaient des incestes et des sacrilèges avec leurs nièces et parentes, il plut à la miséricorde de Dieu de leur toucher le cœur, tant par les remontrances charitables qui leur furent faites que par le moyen des conférences spirituelles auxquelles ils assistèrent; en sorte que tous firent leurs confessions générales avec toutes les démonstrations d’une vraie pénitence, y ajoutant les réparations publiques du scandale qu’ils avaient donné.

« Mais le plus fort de nptre travail fut notre emploi pour les réconciliations; et je puis dire que hoc opus, hic labor, parce que la plus grande partie de ce peuple vivait dans l’inimitié. Nous fûmes quinze jours sans y pouvoir rien gagner, sinon qu’un jeune homme pardonna à un autre qui lui avait donné un coup de pistolet dans la tête. Tous les autres demeuraient inflexibles dans leurs mauvaises dispositions sans se laisser émouvoir par aucune chose que nous leur pussions dire: ce qui n’empêcha pas pourtant que le concours du peuple ne fût toujours fort grand aux prédications que nous continuions tous les jours, matin et soir. Tous les hommes venaient armés a la prédication, l’épée au côté et le fusil sur l’épaule, qui est leur équipage ordinaire. Mais les bandits et autres criminels, outre ces armes, avaient encore deux pistolets et deux ou trois dagues à la ceinture. Et tous ces gens-là étaient tellement préoccupés de haine et de désirs de vengeance, que tout ce qu’on pouvait dire pour les guérir de cette étrange passion ne faisait aucune impression sur leurs esprits. Plusieurs même d’entre eux, lorsque l’on parlait du pardon des ennemis, quittaient la prédication; de sorte que nous étions tous fort en peine, et moi encore plus que tous les autres, comme étant plus particulièrement obligé de traiter ces accommodements.

«Enfin la veille de la communion générale, comme j’achevais la prédication, après avoir exhorté derechef le peuple à pardonner, Dieu m’inspira de prendre en main le crucifix que je portais sur moi, et de leur dire que ceux qui voudraient pardonner vinssent le baiser; et sur cela, je les y conviai de la part de Notre-Seigneur qui leur tendait les bras, disant que ceux qui baiseraient ce crucifix donneraient une marque qu’ils voulaient pardonner et qu’ils étaient prêts a se réconcilier avec leurs ennemis. A ces paroles ils commencèrent à s’entre-regarder les uns les autres; mais comme je vis que personne ne venait, je fis semblant de me retirer, et je cachai le crucifix, me plaignant de la dureté de leurs cœurs et leur disant qu’ils ne méritaient pas la grâce ni la bénédiction que Notre-Seigneur leur offrait. Sur cela un religieux de la réforme de S. François s’étant levé commença de crier: O Niolo ! ô Niolo ! tu veux donc être maudit de Dieu ? tu ne veux pas recevoir la grâce qu’il t’envoie par le moyen de ces missionnaires qui sont venus de si loin pour ton salut. Pendant que ce bon religieux proférait ces paroles et autres semblables, voilà qu’un curé, de qui le neveu avait été tué, et le meurtrier était présent à cette prédication, vient se prosterner en terre et demande à baiser le crucifix. En même temps il dit à haute voix: Qu’un tel s’approche (c’était le meurtrier de son neveu) et que je l’embrasse. Ce qu’ayant fait, un autre prêtre en fit de même à l’égard de quelques uns de ses ennemis qui étaient présents, et ces deux furent suivis d’une grande multitude d’autres. De façon que pendant l’espace d’une heure et demie, on ne vit autre chose que réconciliations et embrassements; et pour une plus grande sûreté, les choses les plus importantes se mettaient par écrit, et le notaire en faisait un acte public.

«Le lendemain qui fut le jour de la communion, il se fit une réconciliation générale. Le peuple après avoir demande pardon à Dieu le demanda aussi à leurs curés, et les cures réciproquement au peuple, et le tout se passa avec beaucoup d’édification; après quoi je demandai s’il restait encore quelqu’un qui ne se fût point réconcilié avec ses ennemis; et incontinent se leva un des curés qui dit qu’oui, et commença d’en appeler plusieurs par leurs noms, lesquels s’approchant adorèrent le très saint Sacrement qui était exposé, et sans aucune résistance ni difficulté s embrassèrent cordialement les uns les autres. Oh ! Seigneur, quelle édification a la terre, et quelle joie au ciel de voir des pères et des mères qui pour l’amour de Dieu pardonnaient la mort de leurs enfants, les femmes la mort de leurs maris, les enfants de leurs pères, les frères et les parents de leurs plus proches, et enfin de voir tant de personnes s’embrasser et pleurer sur leurs ennemis. Dans les autres pays c’est chose assez ordinaire de voir pleurer les pénitents aux pieds des confesseurs, mais en Corse, c’est un petit miracle.

«Le lendemain de la communion, nous reçûmes lettre qu’il fallait nous rendre à la Bastide où une galère envoyée exprès par le Sénat de Gênes nous attendait. Nous tardâmes néanmoins encore deux jours, qui furent employés fort utilement a faire quelques accommodements qui restaient; et le mardi se fit une prédication de la persévérance, ou il y eut un si grand concours de peuple qu’il fallut prêcher hors de l’église. Là se renouvelèrent les promesses et protestations de vouloir mener une vie vraiment chrétienne et y persévérer jusqu’à la mort; et les curés promirent hautement d’enseigner le catéchisme, et de se rendre plus soigneux de leur devoir. La pluie qui survint à la fin de la prédication nous empêcha de partir ce jour-là; et le soir je m’en allai en un endroit distant d’une petite lieue, pour parler à deux personnes qui n’avaient point voulu assister à aucune prédication, de peur d’être obligées de pardonner à leurs ennemis qui avaient tué leur frère. Toutefois ayant été pries par leur curé de suspendre au moins l’effet de leur vengeance jusqu’à ce qu’ils m’eussent parlé, ils le firent; et il plut à Notre-Seigneur de leur toucher le cœur par sa grâce, en sorte qu’ils pardonnèrent la mort de ce frère. Et le mercredi matin, après les avoir confessés et communiés, nous partîmes tous ensemble et fûmes accompagnés de plusieurs ecclésiastiques et autres principaux du lieu, lesquels en signe de réjouissance et pour une marque de leur reconnaissance pour les petits services que nous leur avions rendus, tirèrent quantité de coups de leurs fusils et autres armes à feu, à notre embarquement. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *