Les maladies de Monsieur. Vincent, et le saint usage qu’il en a fait.
Pour faire un holocauste parfait de la vie de ce saint prêtre, et afin qu’il ne restât rien en lui qui ne fût consommé en l’honneur et pour l’amour de son souverain Seigneur, il fallait que les maladies achevassent en son corps le sacrifice, que les afflictions et les peines avaient commencé en son âme: C’est pourquoi Dieu voulut que pendant le cours de sa vie il fût sujet à diverses infirmités, et que sur la fin il fût exercé par de grandes et douloureuses maladies, pour mettre le comble à sa patience et donner la couronne de la vie à sa persévérance et à son amour.
Nous avons dit en l’un des chapitres précédents que, quoiqu’il fût d’un tempérament assez robuste, il ne laissait pas d’être sujet à plusieurs infirmités, dont il commença à en être molesté dès le temps qu’il demeurait en la maison de Gondi, où il tomba dans une grande maladie qui lui laissa les jambes et les pieds enflés en telle sorte, que cette incommodité lui a duré jusqu’à la mort.
Outre cela, il était, comme nous avons dit, fort susceptible des impressions de l’air, et ensuite sujet à une petite fièvre qui lui était ordinaire, laquelle lui durait quelquefois, trois et quatre jours, d’autrefois jusques à quinze et plus; pour laquelle toutefois il n’interrompait en aucune façon ses exercices ordinaires, se levant à quatre heures comme les autres, allant à l’église faire sa méditation, et vaquant à ses autres occupations et affaires, comme s’il eût été en pleine santé. Il l’appelait sa petite fiévrote; Et il ne la guérissait que par des sueurs qu’il se procurait plusieurs jours de suite, particulièrement durant l’été; Pour cet effet, pendant les plus grandes chaleurs, lorsqu’à peine on peut souffrir un drap sur soi la nuit, il était obligé de se couvrir de trois couvertures, de mettre à ses côtés deux gros flacons d’étain pleins d’eau bouillante, et de passer la nuit en cet état: si bien que le matin il sortait du lit comme d’un bain, laissant la paillasse et ses couvertures toutes pénétrées de sueur, et s’essuyant lui-même, sans vouloir permettre que personne le touchât.
Il n’y a point de doute que ce remède ne fût plus fâcheux que le mal même; néanmoins M. Vincent s’en servait volontiers, nonobstant la très grande incommodité qu’il en ressentait.; et le frère qui l’assistait d’ordinaire en cela, assure que cette mortification lui semblait insupportable, non seulement en ce qu’elle ôtait à M. Vincent le repos de la nuit, ne lui étant pas possible de dormir en ressentant une telle violence; mais à cause de l’excès de la chaleur qu’il lui fallait souffrir, qui ne pouvait que lui causer une extrême peine, puisque pendant l’été les moindres chaleurs semblent si fâcheuses et difficiles à supporter.
Or, comme ces grandes et longues sueurs jointes au défaut du sommeil, qu’il ne réparait par aucun repos volontaire durant le jour, l’affaiblissaient grandement; de là provenait que la nature succombant à la faiblesse, il s’endormait souvent en présence de ceux qui lui parlaient, et quelquefois même devant des personnes de grande condition; Il se faisait de grandes violences pour résister à ce sommeil, et au lieu de dire la cause de ces assoupissements, qui étaient le défaut du sommeil pendant la nuit, il ne l’attribuait qu’à sa misère, qui était le terme dont il se servait ordinairement.
Outre cette fiévrote, il a été longtemps sujet à une fièvre quarte, dont il était travaillé une ou deux fois chaque année.: et néanmoins ç’a été pendant le temps de ces fièvres que Dieu s’est servi de lui pour faire la meilleure partie des grandes choses, dont il a été parlé; et c’est en ce temps-là qu’au lieu de se tenir en repos dans une infirmerie, il a travaillé avec plus d’assiduité et de bénédiction pour le service de l’Eglise ,et pour le soulagement et le salut des pauvres.
Il eut une grande et dangereuse maladie en l’année I645, pendant laquelle il eut la dévotion de communier tous les jours: la violence du mal ayant fait un transport au cerveau, il fut quelques heures en délire, durant lesquelles il ne parlait que de l’abondance de son cœur, c’est-à-dire, des paroles qui témoignaient les saintes dispositions, dont il était rempli, et entre plusieurs autres, on lui entendit fort souvent répéter celle-ci: In spiritu humilitatis ,et in animo contrito, suscipiamur à te, Domine. C’est-à-dire, Daigne Seigneur, nous recevoir avec un esprit d’humilité et un cœur contrit
Il arriva pendant cette grande maladie de M. Vincent une chose digne de remarque, qui fut qu’un prêtre de sa Congrégation nommé M. Dufour, du diocèse d’Amiens, se trouvant pour lors malade dans la même maison, et apprenant que M. Vincent était en danger de sa vie, il fit pour ce père de son âme le même souhait, que David avait fait autrefois pour Absalon son fils, qui était de mourir plutôt que lui, et s’il était possible, de racheter sa vie aux dépens de la sienne: et on remarqua que dès lors M. Vincent commença à se mieux porter, et la maladie de ce bon prêtre s’augmenta de telle sorte, que peu de temps après il mourut. La nuit qu’il trépassa, ceux qui veillaient M. Vincent, entendirent sur le minuit frapper trois coups à la porte de sa chambre, et allant voir qui avait frappé, ils ne trouvèrent personne: Et alors M. Vincent appelant un clerc de la Compagnie qui veillait, il lui fit prendre le bréviaire, et lui fit réciter quelque chose de l’Office des morts, comme sachant que le susdit prêtre venait d’expirer, sans néanmoins que personne lui en eût dit aucun mot.
Etant à Richelieu en l’année 1649, il y fut attaqué d’une fièvre tierce, pour laquelle néanmoins il n’interrompit aucun de ses exercices, quoique les accès fussent assez longs et violents.
En l’année 1656 il eut une autre maladie qui commença par une fièvre continue de quelques jours., et qui se termina par une grande fluxion sur une jambe, qui le tint au lit quelque temps, et l’obligea de garder la chambre près de deux mois, avec une telle incommodité, que ne pouvant du tout se soutenir, il le fallait porter et reporter du lit auprès du feu: et ce fut seulement en cette maladie, qu’on put gagner sur lui, et l’obliger de coucher dans une chambre ou il y eût une cheminée, pour y faire du feu quand il était nécessaire afin de remédier à ses incommodités.
Depuis ladite année 1656 jusqu’à la fin de sa vie, il a eu de fréquentes attaques de fièvre, et d’autres maladies. Il passa un carême dans un grand dégoût, ne pouvant presque manger aucune chose. En l’année 1658 il eut mal à un œil qui lui dura longtemps, et après avoir essayé plusieurs remèdes sans aucun soulagement, le médecin lui ordonna d’y mettre du sang d’un pigeon qu’on aurait fraîchement tué, et le frère chirurgien de la maison de Saint-Lazare ayant apporté le pigeon à cet effet, il ne put jamais souffrir qu’on le tuât, quelque raison qu’on lui pût alléguer, disant que cet animal innocent lui représentait son Sauveur, et que Dieu le saurait bien guérir par une autre voie, ce qui arriva en effet.
Sur la fin de la même année I658 comme il revenait de la ville avec un autre prêtre, dans le petit carrosse, la soupente se rompit, et tout d’un coup le carrosse renversant fit tomber M. Vincent qui heurta rudement sa tête contre le pavé, dont il fut incommodé assez longtemps, et à tel point qu’il pensait lui-même être en danger de mourir de cette blessure, la fièvre étant survenue peu de jours après ,qu’il fut tombé.
Enfin, pour ne pas ennuyer le lecteur par le récit de toutes les autres maladies que Dieu a envoyées de temps en temps à M. Vincent pour exercer sa vertu, il suffira de dire qu’il y a peu d’infirmités et d’incommodités corporelles qu’il n’ait éprouvées; Dieu l’ayant ainsi voulu, afin qu’il fût plus capable de compatir à celles du prochain, et particulièrement de ses enfants spirituels. Il ne manquait pas aussi de les visiter quand il pouvait dans les infirmeries et ailleurs, les édifiant, consolant, et réjouissant en toutes rencontres. Lorsqu’il en trouvait quelqu’un qui semblait perdre courage, ou qui s’imaginait que son mal, pour être long ou extraordinaire, le ferait mourir ou languir; après lui avoir dit quelques mots d’édification, pour lui aider à élever son esprit en Dieu, il lui disait ordinairement, et surtout aux plus jeunes pour les encourager: « Ne craignez, pas, mon Frère, j’ai eu ce même mal en ma jeunesse, et j’en suis guéri; j’ai eu le mal de la courte-haleine, et je ne l’ai plus: j’ai eu des descentes, et Dieu me les a remises: j’ai eu des bandeaux de tète, qui se sont dissipés; des oppressions de poitrine, et débilités d’estomac, dont je suis revenu; attendez avec un peu de patience (lui disait-il) y a sujet d’espérer que votre indisposition se passera, et que Dieu se veut encore servir de vous: Laissez-le faire, résignez-vous à lui avec paix et tranquillité, etc.»
Mais pour venir à la plus grande et plus fâcheuse de toutes les incommodités de M. Vincent, que l’on peut appeler une espèce de martyre, laquelle a enfin terminé sa vie, et l’a rendu plus conforme aux souffrances de Jésus-Christ, comme il avait toujours tâché de l’être en la pratique de ses vertus et dans l’imitation de ses travaux; il faut savoir qu’il a porté l’incommodité de l’enflure de ses jambes, et de ses pieds dont nous avons parlé, l’espace de quarante-cinq ans: et elle était quelquefois si forte, qu’il avait grande peine de se soutenir, ou de marcher, et d’autres fois si enflammée et si douloureuse, qu’il était contraint de se tenir au lit. C’est pour cela qu’il fut obligé, des l’année 1632, lorsqu’il vint demeurer à Saint-Lazare, d’avoir un cheval; tant parce que cette maison est écartée de la ville, que par la multitude des affaires qu’il commença à avoir en ce temps-là,et qu’il a toujours eues depuis. Ce cheval lui a servi jusqu’en l’année 1649; que le mal de jambes augmenta notablement, à cause du grand voyage qu’il fit en Bretagne, et en Poitou; en sorte qu’étant réduit à un tel état, qu’il ne pouvait plus monter à cheval, ni en descendre, il aurait été contraint de demeurer dans la maison, comme il y était tout résolu, si feu M. l’archevêque de Paris ne lui eût commandé de se servir d’un petit carrosse.
Cette enflure de jambes alla toujours croissant, et ayant monté jusqu’aux genoux en l’année I656 il ne pouvait plus les ployer que difficilement, ni se lever qu’avec de grandes douleurs, ni marcher qu’en s’appuyant sur un bâton: et ensuite une de ses jambes s’étant ensuite ouverte à la cheville du pied droit, il s’y fit de nouveaux ulcères en l’année 1658 et les douleurs des genoux augmentant toujours, il ne fut plus en son pouvoir, au commencement de l’année 1659, de sortir de la maison: il continua néanmoins quelque temps de descendre en bas pour se trouver à l’oraison en l’église de la Communauté, et pour y célébrer la sainte messe, comme aussi pour assister aux conférences des ecclésiastiques en la salle destinée à cet effet; et pour ce qui est de la messe, quelque temps après ne pouvant plus monter ni descendre les marches de la sacristie, il fut obligé de s’habiller et se déshabiller à l’autel: Au sujet de quoi il disait quelquefois en riant, qu’il était devenu grand seigneur, parce qu’il faisait en cela ce qu’il n’appartient qu’aux prélats de faire.
Sur la fin de l’année 1659 il fut obligé de célébrer en la chapelle de l’infirmerie: mes les jambes lui ayant enfin manqué tout à fait en l’année 1660, qui fut sa dernière, il ne put plus dire la sainte messe; mais il continua de l’entendre jusqu’au jour de son décès, quoiqu’il souffrît une peine incroyable pour aller de sa chambre à la chapelle, étant contraint de se servir de potences pour marcher.
Cependant il diminuait tous les jours et ne mangeait presque point, et dans cet état caduc accompagné d’extrêmes infirmités, il voulait qu’on ne lui apportât que très peu de chose, et rien de délicat: Le médecin, néanmoins et quelques personnes de condition et de très grande vertu qui prenaient grand intérêt à sa conservation le firent consentir, quoiqu’à grand ‘peine, qu’il prendrait tous les jours des consommés et mangerait de quelque poulet: Mais dès la première ou seconde fois qu’on lui apporta cette nourriture, il dit qu’elle lui faisait mal au cœur, qu’il n’en voulait plus prendre, et gagna sur ces personnes qu’on ne lui en présenterait plus; ce qui n’empêcha pas, toutefois, qu’il ne s’appliquât toujours aux affaires et qu’il ne réglât toutes choses à son ordinaire,
Ce bon serviteur de Dieu donc était réduit à ne pouvoir plus marcher que sur des potences, et encore avec des peines indicibles, et même avec un danger continuel de tomber pour ne pouvoir presque plus remuer les jambes. Cela fut cause qu’au mois de juillet de la même année 1660 on le pria instamment de consentir que de la chambre contiguë à la sienne on fît une chapelle, afin que sans sortir il pût entendre la messe; à quoi il ne voulut jamais entendre; disant pour raison, que les chapelles domestiques destinées pour y célébrer la messe, ne se devaient point permettre sans quelque grande nécessité, laquelle il ne voyait pas à son égard. On le pria au moins de trouver bon qu’on lui fît faire une chaise pour le porter de sa chambre à la chapelle de l’infirmerie, afin qu’il n’eût pas tant de peine, et qu’il ne se mît pas en danger de tomber en allant chaque jour entendre la sainte messe: Son humilité trouva encore moyen d’empêcher l’effet de cette proposition jusqu’au mois d’août, que ne se pouvant plus soutenir sur ses potences, il consentit enfin qu’on lui fît une chaise, de laquelle il commença à se servir le jour de l’Assomption de la très sainte Vierge, et continua environ six semaines jusqu’à sa mort: ce lui était une nouvelle peine d’en causer à deux frères qui le portaient; et pour cela il ne voulait jamais se faire porter qu’à la chapelle distante de sa chambre d’environ trente ou quarante pas.
Certainement, quand bien même ce vénérable vieillard n’aurait eu aucun mal que d’avoir été près de deux ans obligé de demeurer tous les jours depuis le matin jusqu’au soir, sans se pouvoir presque remuer ni soulager, et particulièrement la dernière année, ce lui aurait été un grand exercice de patience: mais si l’on considère les grandes douleurs que ses genoux enflés, et ses pieds ulcérés lui causaient sans cesse, et principalement durant la nuit, ne pouvant trouver aucune place ni posture qui fût propre pour ]es soulager, on reconnaîtra que sa vie n’était pour lors qu’un continuel martyre. Outre tout cela, Dieu permit encore qu’il lui arrivât un autre sujet de souffrance, qui le rendit tel, qu’on pouvait bien dire de lui par conformité avec son divin Maître, qu’il était véritablement un homme de douleurs; Ce fut une grande difficulté d’uriner qui lui survint la dernière année de sa vie, et qui lui causa beaucoup de douleurs et d’incommodités: car il ne se pouvait lever ni aider aucunement de ses jambes, et le moindre mouvement qu’il s’efforçait de faire en se prenant avec les mains à un gros cordon qu’on avait attaché à une solive de sa chambre, lui causait de très sensibles douleurs., au plus fort de ces douleurs, on n’entendait sortir de sa bouche aucune plainte; mais seulement quelques aspirations vers Dieu, répétant souvent ces paroles: Ah mon Sauveur ! mon bon Sauveur ! et autres semblables, qu’il proférait avec un ton de voix plein de dévotion; et jetant souvent les yeux sur une petite croix de bois où Jésus-Christ crucifié était dépeint, qu’il avait fait mettre vis-à-vis de lui tout auprès de sa chaise, pour sa consolation.
Parmi toutes ses douleurs il est toujours demeuré constant dans sa manière de vie dure et austère, n’ayant jamais voulu souffrir qu’on le couchât sur un lit mollet, mais se faisant mettre seulement sur une paillasse, pour y passer cinq ou six heures de la nuit, non tant pour y prendre du repos, que pour y trouver une nouvelle matière de souffrance: Car les sérosités mordicantes qui coulaient pendant le jour des ulcères de ses jambes en telle abondance qu’elles faisaient quelquefois un petit ruisseau sur le plancher, s’arrêtant durant la nuit dans les jointures des genoux, lui causaient un redoublement de douleurs ,dont la continuation et la violence le desséchaient et consumaient petit à petit.
On le voyait ainsi affaiblir et diminuer tous les jours, et cependant, il ne désistait pas d’un seul moment de s’appliquer aux soins de sa Congrégation, des compagnies du dehors qu’il dirigeait et des autres affaires dont il était chargé; il envoyait quelques-uns de ses prêtres aux lieux où il ne pouvait aller, leur prescrivant ce qu’ils avaient à dire, et de quelle façon ils s’y devaient comporter; il recevait grande quantité de lettres, les lisait, et y répondait. Il assemblait souvent les officiers de sa maison, et les assistants, il leur parlait à tous ensemble ou à chacun en particulier, selon qu’il était nécessaire; il s’informait d’eux de l’état des affaires, et en délibérait avec; eux; il pourvoyait à tout et donnait tous les ordres nécessaires; il envoyait des ouvriers pour travailler aux missions, et les assemblait pour convenir avec eux de la manière de les faire utilement et fructueusement.
Enfin, parmi tous ses efforts d’agir, et de pâtir, la nature devint en lui si faible qu’il ne pouvait plus s’appliquer ni parler qu’avec grand’peine: Et néanmoins, dans cet abattement d’esprit et de corps, il a fait des discours de demi-heure et plus, avec tant de vigueur et de grâce, que ceux qui l’écoutaient en étaient tout étonnés; et ils ont assuré depuis qu’ils ne l’avaient jamais ouï parler avec tant d’ordre et d’énergie. Et ce qui est encore digne d’admiration, est que parmi toutes ses angoisses si longues et si fâcheuses, il a toujours paru tant à ceux de la maison qu’aux personnes du dehors qui l’allaient voir, avec un esprit doux, un visage riant, et des paroles fort affables, de même que s’il eût été en pleine santé: que si on lui demandait des nouvelles du mal qu’il. souffrait; il en parlait comme d’une chose dont il ne fallait pas faire grand cas, disant, que ce n’était rien en comparaison des souffrances de Notre-Seigneur, et qu’il avait bien mérité d’autres châtiments; et sur cela il détournait adroitement les discours de ce qui le concernait, pour compatir à celui qui lui parlait, quand il le savait en quelque peine ou infirmité, comme si elle lui eût été plus sensible que ses propres douleurs.