La mission de Farafangana

Francisco Javier Fernández ChentoCongrégation de la MissionLeave a Comment

CRÉDITS
Auteur: Desconocido · Année de la première publication : 1968 · La source : Vincentiana.
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Le premier prêtre catholique qui soit allié á Farafangana est, pensons-nous, le Père Etienne Chanay. Jésuite, il avait été nommé par ses supérieurs, en 1886, á la résidence de Tama­tave, en qualité de missionnaire excurrens. Profitant des occa­sions de cabotage qui s’offraient, il avait étendu le champ de ses randonnées jusqu’á Fort-Dauphin, où il avait fait un pre­mier séjour en décembre 1889.

En 1893, Monseigneur Cazet, vicaire apostolique de Ta­nanarive, lui demande de retourner dans la capitale de l’Anosy, afin d’y étudier la possibilité d’y fonder la mission. Il s’embar­que á Tamatave le 4 janvier sur la goélette Margrethe et, après une première escale á Mananjary, en fait une seconde á Fa­rafangana.

Dans la relation qu’il adressa ensuite á son évêque, il écrit: « A Farafangana, j’ai trouvé dix-huit catholiques, dont l’un est officier hoya, dixième honneur: c’est Jérôme, qui vous a plus d’une fois envoyé de magnifiques cantiques composés par lui en malgache sur le Sacré-Cœur… I1 m’a dit qu’á Mahama­sina, résidence du Gouverneur de la province, il y a une vingtai­ne de Hoya catholiques et que Vangaindrano est encore plus considérable que Farafangana. Jérôme, qui habite ce pays depuis une quinzaine d’années, vous donnera des renseignements précis, exacts, en vue de la mission á établir dans le sud».

A Mananjary, le Père avait entendu quelques confessions et baptisé onze enfants d’Européens. II n’eut pas, semble-t-il, l’occasion d’exercer son ministère sacerdotal au cours des quel­ques heures qu’il passa parmi les Antefasy.

Le registre des baptêmes de Farafangana ne fut ouvert que cinq ans et demi plus tard, le 26 juin 1898, par le Père Lasne, Lazariste qui, arrivé seize jours plus tôt, avec le Père Blucheau, y implanta la mission.

Le fondateur

Le Vicariat apostolique du sud de Madagascar avait été créé le 16 janvier 1896. Mgr Crouzet et les premiers Lazaristes étaient arrivés á Fort- Dauphin le 7 avril suivant. Le Père Charles Lasne et le Frére Jean Hadgou les avaient rejoints le 26 octobre.

Après un premier voyage sur un petit voilier de douze tonnes qui le conduisit en avril 1897, á Nosy Ve, dans l’em­bouchure de l’Onilahy, afin de permettre aux quelques chré­tiens qui s’y trouvaient de faire leurs pâques, le Père Lasne fut envoyé par Mgr Crouzet, dans les premiers jours de mai 1898, établir le premier poste missionnaire en dehors de l’Anosy á Farafangana, chef-lieu administratif de la province d’alors.

L’enfant, âgé de quelques mois, qui fut baptisé le 26 juin 1898, et reçut le nom d’Emile-Joseph Tata, fut confirmé par Mgr Crouzet le 11 avril 1906, fit sa première communion le 3 juin suivant et épousa Berthe Dity le 20 mai 1917. Il est encore l’un des fidèles les plus assidus de la paroisse.

Nous avons eu la bonne fortune de le rencontrer un di- manche, alors qu’il venait de remplir son devoir dominical, et nous lui avons demandé de bien vouloir évoquer quelques-uns de ses souvenirs sur sa sœur jumelle, la mission catholique á Farafangana. Ce qu’il fit avec beaucoup de gentillesse.

A vrai dire mais qui pourrait s’en étonner! — il ne se rappelle guère des toutes premières années. Le souvenir le plus ancien qui est resté gravé dans sa mémoire est qu’il fréquenta l’école des garçons fondée par les Pères Hiard et Fabia vers 1902. La première église catholique était une case en planche, située au nord de la cathédrale actuelle. Tous les autres bâtiments de la mission, maison des Pères, logement des Soeurs, écoles des garçons et des filles, ouvroir et magasins, étaient en matériaux végétaux, á la maniéré du pays. Le vendredi 13 oc­tobre 1913 — le souvenir est précis — un incendie qui se dé- Clara dans le quartier de la mission protestante, poussé par un violent vent d’ouest, gagna de proche en proche et détruisit presque toute la ville, la plupart des constructions de la mission, pour s’arr. Éther — miraculeusement ont dit les catholiques — de­vant l’église et la maison des Pères.

Un autre fait — combien émouvant dans sa simplicité — a également frappé l’esprit d’Emile-Joseph Tata enfant. Le Père Lasne allait confesser les malades de la léproserie, mais, dans les conditions d’hygiène de l’époque, l’odeur était telle que le Père en était incommodé au point d’être obligé de sortir pour vomir. Il retournait pourtant et n’en continuait pas moins á remplir son r 61e de médecin des âmes.

Aussi méthodique que courageux, le Père Lasne fut l’or­ganisateur et l’animateur de ce secteur de l’immense vicariat apostolique du sud. Il était né en 1863 á Neuville-Salesches, dans le diocèse de Cambrai. Ordonné prêtre en 1896, il n’avait pas tardé á rejoindre la mission de Madagascar. Dès son arrivée á Fort-Dauphin, il s’initie á la langue malgache et fait con­naissance avec le paludisme. Les accès de fièvre le secouent durement qui lui laissent de violents maux de tété. C’est dans l’intervalle des crises, en recourant aux bons offices des élèves de la mission, qu’il réussit á acquérir la connaissance du mal­gache qui devait tant contribuer á son rayonnement.

Son premier champ d’apostolat fut Farafangana et la ré­gion avoisinante. Mais en 1911, Mgr Crouzet, sur qui pèsent trente ans de vie missionnaire dont vingt-cinq d’épiscopat, de­mande un coadjuteur. Le choix du Préfet de la Propagande se porte sur le Père Lasne qui reçoit le sacre épiscopal en France le 9 juillet de cette mémé année. Dès les derniers jours de no­vembre il est de retour dans sa mission. Mgr Crouzet ne se ré­serve que la région de Fort-Dauphin, laissant á son coadjuteur le reste de l’immense vicariat.

Avec un zélé qu’aucune difficulté n’abat, qu’aucune fati­gue ne lasse, mais avec également une vivacité qui parfois éton­ne mémé si son affabilité finit par lui gagner tous les cœurs, Mgr Lasne se consacre á sa tâche d’animateur. Le territoire dont il a la charge s’étend de Farafangana á Tuléar, d’Ihs á l’Androy, environ le quart de l’ile. On y rencontre des Ante­fasy, des Antemoro, des Antesaka, des Zafisoro, puis des Ta­nala, des Bara, des Vezo et des Tandroy. Autant de tribus dont chacune a son histoire et ses traditions, son dialecte et son organisation, ses croyances et ses usages, qu’il faut connaitre pour jouer parmi elles le rôle du levain qui transforme le milieu.

Mgr Lasne s’applique á les étudier et á faire profiter ses confrères de ses connaissances comme de son expérience.

Avec la collaboration de son compatriote, le Père Lerouge — trop tôt enlevé á la mission par un accident de motocyclette survenu en janvier 1930 sur une route déserte de l’Androy compose des sermons en malgache á l’intention de ses prêtres surchargés de travail, il rédige un directoire á l’usage des missionnaires, dans lequel il condense son expérience du ministère direct et des réalités locales. Paru en 1924, ce manuel de 132 pages était appelé á rendre de grands services. Il reste le vade-mecum recommandé á tous ceux qui entendent profiter des leçons du passé.

Chef qui ne se contentait pas de publier des directives mais aussi donnait l’exemple et payait de sa personne, Mgr Lasne visitait fréquemment ses prêtres dans leurs postes lointains et ses fidèles que sa venue réconfortait. C’est au cours de l’une de ces tournées qu’il fut terrassé par une pneumonie, et mou­rut le 23 juin 1927 dans les bras du Père Jourdan, á Vohipeno, âgé de 63 ans.

Son corps fut ramené á Farafangana pour être déposé dans le cimetière de la léproserie d’Ambataobo qu’il avait fon­dée vingt-six ans plus t6t.

Les fondations

En octobre 1901 M. Bénévent, Chef de la province, avait, en effet fait part au Père Lasne d’un projet que lui inspirait le désir de venir en aide aux plus déshérités de sa circonscrip­tion, et qui pourrait, ajoutait-il, contribuer au rayonnement de la mission naissante: la création d’une léproserie. L’adminis­tration donnerait un terrain de 15 hectares incultes, un verse­ment initial de 1.800 francs, de 15 á 20 boeufs et une subven­tion de cinq francs par malade pour trente jours de présence. Elle assurerait en outre les visites médicales et les principaux remèdes. Tous les autres frais seraient á la charge de la mission.

Le Père Lasne met au courant Mgr Crouzet á Fort-Dau­phin. Ce dernier écrivit á ce propos: « Accepter me paraissait humainement parlant le comble de l’imprudence; refuser était sainement, dans la circonstance, une lâcheté. Je me prononçai pour l’imprudence et je fis bien».

Le Vicaire Apostolique ajouta 12.000 francs á la somme allouée par l’administration. Les constructions sont menées bon train, et les Filles de la Charité qui sont établies á Fort-Dauphin depuis 1897, arrivent á Farafangana en décembre 1901. Le 10 mars 1902, la léproserie d’Ambatoabo recevait ses premiers malades. Elle en compte actuellement 155.

Mais déjà, peu de temps après son arrivée á Farafangana, dès 1898, le Père Lasne, toujours prêt á aller de l’avant, s’était rendu á Vohipeno pour y étudier la possibilité d’y établir la mis­sion. C’est á cette initiative que le Père Gastan dut de pouvoir venir y ouvrir, dès cette année, ce poste qui devait connaitre une extension rarement atteinte ailleurs. De nos jours 15.000 baptisés sur une population de 27.000 âmes.

Toujours grâce aux contacts établis par le Père Lasne la mission put en 1903 fonder un poste résidentiel á Vangaindrano, le chef-lieu des Antesaka.

En 1913, deux ans après le sacre de Mgr Lasne, le Père Huguet crée une quatrième station á Tangainony.

La première guerre mondiale prive la mission de ses ou­vriers les plus vaillants et arrête les progrès. Ceux-ci ne reprend­ront qu’après la mort de Mgr Lasne par la fondation de six nouveaux postes résidentiels.

Les conditions de travail

Nous avons peine de nos jours á nous représenter les condi­tions dans lesquelles ont travaillé les missionnaires des années entre les deux guerres.

Avant 1920 aucune route carrossable ne desservait la ré­gion. Partir en tournée, c’était organiser une expédition. Com­me nous l’a raconté le Père Jourdan, arrivé dans la mission en 1916 et qui après avoir fait ses premières armes á Vohipeno, fut successivement supérieur á Farafangana et Vangaindrano, le missionnaire devait être prêt, selon les circonstances, á adopter les moyens de transport les plus divers : filanjana ou bicyclette, pirogue ou vélopousse, sans oublier le boeuf porteur qui de son petit trot monotone atteignait le six á l’heure, mais le plus ha­bituel était la marche á pied avec les rivières á traverser á gué.

Arrive á l’étape, Le Père logeait chez l’habitant; parta­geait sa nourriture, du riz et des brèdes; s’éclairait á la bougie et dormait sur la dure.

II n’était pas á l’abri des aventures, Le Père Fromentin nous á confié qu’il avait chaviré deux fois en pirogue, avec ses bagages, dont une fois en pleine nuit au milieu de la Manampatrana.

Mais les missionnaires étaient bien les ray amandreny en qui toute la population avait confiance et qu’elle s’ingéniait á bien recevoir.

En 1925, alors que le Père Jourdan est chargé de la chré­tienté d’Ivato, le haut lieu des Antemoro, le riz se fait rare; la famine menace. Or, á Tangainony d’oil il vient, il a laissé plusieurs hectares de manioc qu’il avait planté. Il propose á ceux de ses chrétiens qui le désirent d’aller chercher tous les tubercules qu’ils veulent. Mais plusieurs jours de voyage sépa­rent les deux localités. Deux familles acceptent. A leur retour elles ne savent pas comment remercier le Père de la maniere dont les Zafisoro de Tangainony les ont reçues. « Vous étés aussi des chrétiens? Vous étés ici chez vous! » Et elles n’avaient manqué de rien durant tout leur séjour.

Ainsi que l’a remarqué le Père Siebeck, l’actuel supé­rieur de Farafangana, qui a tenu á nous le dire, dans cette ré­gion qui est celle de Madagascar où la population est la plus –

Diversifiée, et où les anciennes inimitiés ne sont pas toutes éteintes entre les tribus.

Lentement, silencieusement, l’esprit de l’Evangile a tra­vaillé les âmes et transformé les moeurs. L’un des vétérans de la mission n’a pas hésité á écrire : « Les premiers et les premières qui ont risqué de faire la percée ont été des âmes de martyrs; des deux jeunes gens qui l’ont faite dans la rude tribu des Za­rafiniliha, l’un a eu la vie et la mort d’un saint; l’autre a subi une persécution inouïe jusqu’á être emprisonné en haine de la foi ». Mais leur exemple n’a par été vain; de nos jours la trouée est faite. Devenir chrétien n’est plus considéré comme un aban­don des coutumes ancestrales, le christianisme a acquis droit de cité.

De ce travail de la grâce dans les âmes nous ne donne­rons ici qu’un exemple. L’année de la fondation du nouveau poste résidentitel de Tangainony, le Père Huguet, au cours de la mémé cérémonie, conféra le baptême et hénit le mariage de sept couples de néophytes. Vingt-cinq ans plus tard, en 1938, tous étaient demeurés fidèles aux promesses de leur baptême et aux exigences du mariage chrétien et, á l’étonnement de beaucoup de personnes de leur entourage fêtait ensemble leurs noces d’argent.

Le diocèse

A la suite d’une décision de la Congrégation de la Propa­gande, Farafangana fut séparé de Fort-Dauphin le 8 avril 1957 et devint diocèse.

Le premier titulaire sur qui pesé cette nouvelle charge est le Père Camille Chilouet, nommé évêque le 24 décembre suivant. Né le 16 juillet 1899 á Montluçon, ordonné prêtre le 29 juin 1925 et arrivé dans la mission en octobre 1927 après un séjour de deux ans á Rome oïl il obtint le doctorat en théo­logie, le nouvel évêque connait la région dont il porte mainte­nant la responsabilité pastorale. Son premier champ d’aposto­lat á Madagascar fut Tuléar où il resta huit ans. Mais c’est surtout á Farafangana où il a été affecté en mars 1935 qu’il a « jeté le filet », comme le rappelle sa devise.

Conseiller provincial de 1947 á 1952, il eut maintes fois l’occasion de montrer qu’il méritait la confiance que les popu­lations lui avaient témoignée.

Le diocèse qui lui est confié est immense : 45.000 kilomètres carrés, 395.000 âmes, 52.000 catholiques répartis en 10 districts missionnaires, 140 églises et 62 postes secondaires. Pour l’aider dans cette tâche écrasante: 23 prêtres dont 4 Malgaches.

Pour remplir les fonctions de Vicaire général Monseigneur Chilouet choisit le R.P. Maximin Médard, originaire de Tuléar, qui, après avoir commencé ses études á l’école de la mission de sa ville natale et les avoir poursuivies au collège Saint-Jo­seph de Fianarantsoa, les a continuées au petit séminaire d’Am­bohipo et au grand séminaire d’Ambatoroka, pour être ordonné prêtre á Tuléar le 18 mai 1939 par Mgr Sévat. Nommé dès le mois suivant vicaire á Farafangana, il a consacré toute sa vie á cette mission, sauf une interruption d’un an, de 1951 á 1952, où il a remplacé á Tangainony le Père Robert parti en congé en France.

Le nouveau diocèse ne tarde pas á prendre son essor. Dès septembre 1959, le collège Saint-Vincent-de-Paul fondé par M. et Mme Girard, et dont la construction n’est pas achevée, reçoit ses premiers élèves. Dès les débuts l’arrivée de renfort s’im­pose et l’année suivante les Frères du Sacré-Coeur en prennent la direction. Il compte actuellement 650 élèves (165 internes et 485 externes) répartis en 14 classes. Le corps professoral, sous la conduite du Frère Roland Gagné, comprend 6 Frères, 10 professeurs malgaches et 5 coopérateurs, 2 Canadiens et 3 Français. Aux examens qui ont clôturé la dernière année scolaire, 77 ré gus sur 92 élèves présentés au C.E.P., 14 reçus sur 15 au B.E.P.C.

Partageant les ombrages du mémé bosquet d’eucalyptus, les nouveaux bâtiments du petit séminaire, commun aux dioceses de Farafangana et de Fort-Dauphin, ouverts depuis avril 1962, abritent de nos jours 31 éléves. Les classes vont de la 8e á la 3e. Ainsi se préparent sous la houlette du Père King, secondé par les Pères Benoit et Danjou, ceux que Pon peut considérer comme l’avenir du diocèse. Ils iront poursuivre les études du second cycle au petit séminaire de Fianarantsoa.

A quelques centaines de mètres de l’autre côté de la grande route, l’école normale des catéchistes inaugurée en 1964, et que nous avons la bonne fortune de visiter sous la conduite de son directeur la Père Fromentin. L’ensemble donne plus l’impression d’un village coquet que d’une école: deux aligne­ments de cases en ciment, une chapelle-salle de classe dont la sacristie sert de logement au Père.

La formation de ces auxiliaires de la mission de lait par sessions qui groupent une douzaine de participants pour une durée de quinze jours. Nombreux sont ceux qui á l’arrivée, savent á peine lire. Les matinées sont consacrées á l’enseigne­ment, les après-midi á des exercices pratiques, travaux manuels et classes de chan t.

Leur désir de s’instruire est tel, nous explique le père Fro­mentin, que beaucoup, surtout des Antemoro qui viennent de la vallée de la Matitanana, veulent prendre sur le sommeil pour étudier. Pour les en empêcher et ne pas compromettre leur santé, le Père n’a pas trouvé d’autre moyen que de leur allouer leur ration de pétrole chaque jour, en la mesurant stric­tement !

En principe, ils doivent suivre une session chaque année, et dans l’inter valles le Père continue á les guider en organi­sant des réunions mensuelles par secteur.

Déjà cette organisation récente porte ses fruits, dont le plus notoire est que ceux qui en bénéficient sentent qu’ils font vraiment partie du personnel de la mission.

Pour assurer le rayonnement de l’Eglise dans un autre secteur, non moins important, celui de la bienfaisance, le dis­pensaire fondé en 1903, tenu par les Filles de la charité et que dirige de nos jours le Père Zevaco, docteur en médecine, et où il se donne en moyenne une centaine de consultations par jour!

Les bátiments qui abritent ces ceuvres et les différents ser­vices de la mission sont dus au Frère Henri Pujol qui, pendant les trente ans qu’il passa á Farafangana, se faisant tour á tour architecte, et entrepreneur, charpentier, forgeron, menuisier, électricien, en assura la construction depuis le premier coup de crayon sur la planche á dessin jusqu’á la remise des clés.

Le Frère Edmond Wouters, de son côté, aussi laborieux que silencieux, rendit également d’inappréciables services, exerçant successivement ou simultanément tous les métiers : ébé­niste, organiste, catéchiste et — ce qui ne devait pas le moins contribuer au renom de la mission — directeur de la fanfare.

Cinq ans après l’érection de Faranfagana en diocèse alors que la population a augmenté de 125.000 âmes, les catholiques sont passés de 52.000 á 64.000 baptisés, les églises de 140 á 156, les postes secondaires de 62 á 68 et les prêtres de 23 á 25, dont 5 Malgaches.

Vers de nouveaux progrès

L’arrivée des Pères Lazaristes italiens, le 25 octobre 1962 a permis un nouveau bond en avant. Tandis que les uns s’é­tablissent á Betroka, qui relève du diocèse de Fort-Dauphin, les autres, ayant á leur tête le Père Luigi Dusio, prennent en char­ge Ihs et sa région dans le diocèse de Farafangana.

Des renforts qui arrivent régulièrement les années suivan­tes et portent á onze le nombre de prêtres là oz auparavant il n’y en avait que deux, se traduisent par la création de nombreux postes et, en 1964, d’un nouveau district missionnaire, á Rano­hira, confié aux Pères Strappazzon et Parravicini.

Au chef-lieu, ils comptent déjà 250 catholiques sur une population de 650 habitants; dans l’ensemble de leur circonscrip­tion 425 baptisés et 633 catéchumènes pour 14.700 á mes. Le branle est donné dans la région. Les deux Pères ont 49 postes de brousse á desservir dont 19 demandent des catéchistes per­manents.

Déjà on entrevoit, pour un avenir prochain, une nouvelle division territoriale qui sera l’occasion d’une nouvelle progres­sion missionnaire.

(Les Missions des Lazaristes et des Filles de la Charité, fase. 1, 1968).

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