La Congrégation de la Mission en Portugal (IV-B)

Francisco Javier Fernández ChentoHistoire de la Congrégation de la MissionLeave a Comment

CRÉDITS
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asd3. Bemfica

près Lisbonne. 186o.

Le nom de Bemfica veut dire s bien situé s. Cette loca­lité est à 5 kilomètres environ du centre de Lisbonne, au nord-ouest de la ville. Il y a une station du chemin de fer qui va de Lisbonne à Cintra ; on y arrive aussi par un tramway.

Le roi don Jean Pr céda aux Dominicains une résidence royale (1399), à côté de laquelle ils bâtirent un couvent appelé San Domingos. Ce couvent fut illustré par le séjour de Barthélemy des Martyrs, et les visites de Louis de Gre­nade, son provincial.

En 1834, les religieux furent expulsés, et plus tard le couvent et la résidence furent’ achetés par l’Infante dona Isabelle-Maria qui légua la résidence aux soeurs tertiaires de Saint-Dominique, et le couvent aux Filles de la Charité et aux missionnaires qui l’occupèrent en 1860 ; M. Fouge­ray (François) était supérieur et visiteur.

Quand les Filles de la Charité françaises de Portugal furent rappelées en France en 1862, sauf celles de l’hôpital Saint-Louis, et qu’il n’y eut plus lieu de maintenir de mis­sionnaires pour le service religieux auprès d’elles, la mai­son de Bemfica cessa d’être habitée. Les oeuvres des soeurs et celles des missionnaires devaient pourtant y revivre.

En 1877,1es soeurs y ouvrirentun orphelinat et, en 1888, les prêtres de la Missiony établirent un noviciat ou séminaire interne et un scolasticat. Cette oeuvre fonctionna jusqu’à l’année 1896. A partir de cette époque, les séminaristes et les étudiants de la province furent envoyés à Paris ou à Dax. En 1908, le visiteur établit à Bemfica l’école aposto­lique qui fut transférée à la maison d’Arroios, le et avril 1902.

Actuellement (1905), Bemfica sert de maison de campa­gne aux missionnaires de Saint-Louis.

Supérieurs de la maison de Bemfica :

MM. FouGERAy (François), supérieur et visiteur, 1860 à 1862.

FRAGUES (Alfred), supérieur et visiteur, 9 octobre 1900 à 1902.

 

4. Saint-Fiel (Sao Fiel).

Petit Séminaire. 186o.

Saint-Fiel est un hameau de la paroisse Louriçal do Campo, canton de San Vicente de Beira, dans le district de Castello Branco, et dans le diocèse de Guarda. Il est situé entre les deux stations de chemin de fer de Castello Novo et Lardoza, à peu près à moitié chemin sur la ligne qui va d’Abrantès à Guarda.

D’après une enquête du gouvernement (Voy. la Question des Soeurs, p. 265) la fondation de cet établissement d’édu­cation à Saint-Fiel fut l’entreprise particulière de Frei Agostinho d’Annunciaçâo (frère Augustin de l’Annoncia­tion). La maison devait recevoir trente à quarante orphelins et leur procurer l’enseignement professionnel. Elle fut placée sous l’invocation de saint Fiel dont on garde les reliques dans ce même établissement. La construction com­mença en 1853, mais un incendie survenu en 1858 ne per­mit pas de l’achever.

On fit appel au concours des prêtres de la Mission, et voici ce qu’écrivait, à la date du 3o janvier 1861, M. Mi­chel Sipolis qui y avait été envoyé pour prendre la direction de l’oeuvre.

«Nous sommes arrivés à Saint-Fiel le 18 septembre dernier. La maison, lors de notre arrivée, se relevait à peine du terrible incendie, qui dévora tout au mois d’août 1858. Elle était encore inhabitée et réellement inhabitable, pour n’avoir ni portes, ni fenêtres. Les orphelins et les quelques autres personnes qui en prenaient soin, étaient logés au village de Louriçal, dans une grande maison du frère de frère Agostinho. Nous nous installâmes néanmoins dans le K Monastère tel quel, et les nombreux ouvriers qui y travaillaient remédièrent à la hâte aux besoins les plus urgents. Au bout de trois ou quatre jours, les orphelins purent venir prendre leurs repas au séminaire, et la cuisine fut confiée aux soeurs. Le dortoir ne fut prêt que le to no­vembre; jusqu’à cette époque, nos chers petits Portugais furent réellement externes pour nous. Je n’en pris la direc­tion que quand je pus les avoir à demeure. Depuis ce mo­ment toute ma journée n’est qu’une série d’occupation rigoureuses. La matinée jusqu’à midi est remplie par trois classes de différentes matières : théologie morale à nos deux étudiants, philosophie et français. Le soir théologie dog­matique et portugais. Le P. Antonio, mon unique colla­borateur, a ses deux classes de latin, une le matin, l’autre le soir, et c’est tout ce qu’il peut faire pour l’instruction de nos enfants. Il passe au confessionnal le reste du temps.

Ce bon P. Antonio est un saint prêtre, et d’une sain­teté peu ordinaire; mais âgé de soixante et un ans, mala­dif, d’une excessive bonté de coeur, et avec les dispositions les plus négatives qu’on puisse voir pour tout ce qui est soins temporels. J’ai dû me charger de toute l’administra­tion extérieure, ce qui n’a pas été un léger surcroît de besogne, parce qu’il n’y avait pas moins de trente quatre ouvriers dans la maison, maçons, serruriers, charpentiers.

«Le bon P. Antonio donna à ces honnêtes gens, à peu près tout l’argent qu’ils demandaient pour leur travail. Chacun volait la maison de son mieux. J’ai dû bientôt donner congé au maître serrurier, et les maçons sont partis d’euX-mêmes; ces braves gens avaient déjà reçu presque toute la somme (l’entreprise était à prix fait) et l’ouvrage n’est pas aux deux tiers. Je n’ai gardé que quelques ouvriers. Frère Agostinho qui vient d’arriver de Lisbonne approuve en tout ma conduite. »

-Ces quelques détails sur les occupations du prêtre de la Mission indiquent comment, d’une école purement profes­sionnelle, on voulait peu à peu faire un petit séminaire. L’enquête que nous avons mentionnée tout à l’heure donne pour 1862 quelques autres indications. On lit : « La popu­lation de l’établissement se compose de quarante-cinq orphelins, d’un professeur de grammaire et de langue latine, d’un professeur d’instruction primaire et de neuf autres personnes employées pour le service des orphelins; — un maître serrurier, un maître charpentier, cinq soeurs de la Charité et leur directeur, le R. P. Clauset, de la Con­grégation de la Mission de Paris. — Depuis l’incendie on n’a pas admis d’autres orphelins.

« L’enseignement comprend la grammaire latine et l’instruction primaire ; tous les maîtres ont leurs diplômes enregistrés au gouvernement civil du district. »

L’oeuvre dura jusqu’à l’année 1862.

A la tête de l’établissement se sont succédé MM. Sipolis (t 860), Clauzet (1862).

Actuellement (1905), les bittiments sont occupés par un collège de Jésuites qui a plus de deux cents élèves.

 

5. Funchal (Ile de Madère) Aumônerie de l’Hospice. 1861.

L’île de Madère est située à environ 140 lieues marines au sud-ouest du littoral portugais, et à 120 lieues ouest du continent africain.

Elle fut découverte par les navigateurs portugais en 1419. Son nom lui fut donné à cause des vastes forêts qui, alors, couvraient l’île : le mot madeira en portugais, signi­fie en effet, bois. Madère appartient au Portugal. L’île a 70 kilomètres de longueur et 22 de largeur. La capitale de l’île est Funchal qui s’épanouit sur le versant méridional, au fond d’une baie, où font escale un grand nombre de paquebots faisant le service entre l’Europe et l’Amérique ou Afrique du sud. Les bateaux à vapeur mettent quarante- huit heures pour faire le trajet entre Lisbonne et Funchal. Le climat de Madère est délicieux en toute saison ; il est fort recherché pour guérir les maladies de la poitrine. La population est d’environ trente mille habitants. II y a un évêché à Funchal.

Un hôpital qui porte le nom d’Hospice de la Princesse Dona Amélia (de Bragance) fut fondé à Funchal le t o juil­let 1853, en mémoire de feu la vertueuse princesse de ce nom, par la piété de sa mère l’impératrice douairière du Brésil, duchesse de Bragance. Il est destiné aux affections chroniques de la poitrine.

Il fut d’abord établi provisoirement dans une maison de la ville. L’édifice actuel a été construit ensuite, et les pre­miers malades y ont été reçus le 4 février 1864.

Cet hospice est admirablement situé sur la colline de Funchal ; on y domine la baie. Les jardins, terrain et bâtisse, ont coûté 1 million de francs. L’impératrice étant morte avant d’avoir doté son oeuvre, elle en laissa la charge à sa soeur, la reine Joséphine de Suède, morte elle-même en 1876, laquelle avait hérité de la grande fortune de la première princesse. La dotation de cet hôpital a été de t million de francs, lequel fournit le revenu suffisant pour les dépenses de l’hospice. Bâtisse et jardins sont aujourd’hui (1905) la propriété du roi Oscar de Suède.

Le nombre des lits était d’abord de vingt-quatre ; le conseil d’administration de l’oeuvre l’a porté le Cr décembre 1877 à trente-quatre. Les ressources ayant diminué, on a réduit le nombre des malades.

Les missionnaires vinrent à Funchal en même temps que les Filles de la Charité à qui était confié l’hospice pour les tuberculeux. C’était en 1861. Ils doivent donner les soins de leur ministère religieux à la communauté des soeurs, aux malades et aux autres oeuvres qui, avec le temps, peuvent s’ajouter à l’oeuvre principale.

Les conditions de logement et de traitement « pour deux prêtres de la Mission, au moins » sont fixées dans le traité de 1878 qui a modifié celui de 1861.

A l’oeuvre principale, se sont jointes successivement ces oeuvres secondaires :

1° Instruction religieuse des cinq cents garçons ou filles, qui fréquentent les classes externes ;

2° Aumônerie d’un orphelinat de soixante jeunes filles.

Sans aucune obligation envers l’hospice, les mission­naires se sont prêtés et se prêtent encore, suivant les cir­constances et les désirs de Mgr l’Evêque, aux oeuvres suivantes :

1° Direction des Dames de la Charité et Dames du Vestiaire ;

2° Direction de la Congrégation des Enfants de Marie, (externes, 600; divisées en deux groupes) ;

3° Retraites spéciales, soit aux Dames de la Charité, soit aux Enfants de Marie ;

4° Confessions des externes dans la chapelle de l’hos­pice ;

5° Catéchismes, confessions et direction de l’archiconfré­rie de Notre-Dame de Lourdes, à la chapelle de Notre- Dame de Penha da França, résidence épiscopale (service quotidien);

6° Missions prêchées dans le diocèse, quand les mission­naires lazaristes le peuvent et que les circonstances exté­rieures le permettent ;

7° Secours religieux (retraite annuelle, confessions ordinaires) à des communautés religieuses de la ville, sur le désir de Mgr l’Evêque.

Il n’y a d’ailleurs aucune ressource pécuniaire pour ces oeuvres nombreuses, pas même de quêtes ou d’aumônes. On regrette aussi l’exiguïté de la chapelle ; elle n’a que 4 mètres de côté, étant destinée aux seuls malades.

A la tête de cette maison, ont été placés d’abord MM. :

BERTRAND (Charles-François), supérieur ; 31 décembre 1861.

FOUGERAY (François), supérieur et visiteur ; mai, 1862.

En 1862, eut lieu une première interruption. A la suite des événements de Lisbonne, dont il sera question plus loin, missionnaires et soeurs quittèrent Funchal. Les cir­constances_s’étant modifiées, l’oeuvre fut reprise en 1871. A la tête de la maison, nous trouvons :

MM.

PEMARTIN (Jean-Baptiste), supérieur; 7 octobre I 87 I . SCHMITZ (Ernest); 17 avril 1874.

ESTANAVE (Étienne), supérieur; novembre 1874. DocÉ (Albert); io février à septembre 1875.

Une seconde interruption eut lieu alors.

Les missionnaires quittèrent Funchal, où leur ministère était peu considérable, mais les Filles de la Charité y res­tèrent; M. George Monteiro, ensuite curé de la paroisse de Campanario, prêtre séculier de Funchal, était aumônier.

Depuis, les prêtres lazaristes ont repris l’aumônerie de l’hospice ; et diverses autres oeuvres, comme nous l’avons dit, sont devenues l’objet de leur ministère religieux.

Voici la liste de ceux qui ont eu la conduite de cette maison, durant la période qui va de 1878 à aujourd’hui (1905) :

MM.

SCHMITZ (Ernest), supérieur; 22 mars 1878. VARET (Pierre); supérieur, 22 septembre 1880. PRÉVOT (Léon-Xavier), supérieur ; 8 février 1892. LEITAO (Pedro Pinto), supérieur; 8 janvier 1895. GARCIA (José-Maria-Luiz); 8 mars 1897.

BOULLARD (Victor), supérieur; 8 septembre 1898. ALLOT (Fernand), supérieur; 31 août 1900. BOULLARD (Victor), supérieur; 8 juin 1901. ALLOT (Fernand), supérieur ; juillet 1903.

 

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