Histoire générale de la Congrégation de la Mission (77)

Francisco Javier Fernández ChentoHistoire de la Congrégation de la MissionLeave a Comment

CREDITS
Author: Claude-Joseph Lacour cm · Year of first publication: 1897.
Estimated Reading Time:

LXXVII. L’assemblée sexennale de 1717

logocmNous n’avons pas encore parlé de l’assemblée sexennale qui se tint, suivantles constitutions, six ans après l’élévation de M. Bonnet au généralat. Il en avertit la Compagnie, par sa lettre du 1er janvier 1717, en ces termes : Cette année, Dieu aidant, nous tiendrons notre assemblée sexennale, le 1er juillet, pour examiner s’il est besoin d’en tenir une générale ou non. Et à l’occasion de cette assemblée sexennale, les provinces ont continué d’envoyer, au supérieur général, leurs difficultés qui ne peuvent être réglées par le visiteur. On en propose de la sorte dans l’assemblée provinciale ; mais comme il y en a plusieurs qui pourraient être aisément résolues ou qui le sont déjà par les décrets précédents, on n’en choisit qu’un petit nombre qui demandent la réponse du général. Il ajoute : Tout cela étant bien important au bien de la Compagnie, doit être recommandé à Dieu dans les prières et saints sacrifices. Cette assemblée n’empêchera pas le séminaire de rénovation qui commencera à l’ordinaire.

Les visiteurs eurent ordre de faire tenir leur assemblée provinciale et d’avertir les supérieurs, afin de choisir un tempsconvenable pour celle de leur maison. Un député de chaque province de France se rendit ensuite à Paris ; il n’y en eut point de la province de Pologne ; le supérieur de Turin fut député pour celle de Lombardie, et celui de Macerata pour la province romaine. Les Italiens souhaitaient une assemblée générale, mais on jugea qu’elle n’était pas nécessaire. On n’en dit pas la principale raison : il est pourtant à présumer qu’on ne voulait pas être obligé de s’expliquer sur la constitution Unigenitus. Cette assemblée se devant faire dans la ville de Paris, dont l’archevêque était appelant, on ne sait pas qu’elles furent les difficultés proposées par les différentes provinces ou de France ou étrangères. On a seulement connaissance de celles que fit la province de Lyon. On avait parlé dans son assemblée de la taxe pour le séminaire de rénovation, qui semblait incommoder un peu les maisons, déjà assez chargées de plus de directeurs dudit séminaire, qui ne paraissaient pas à bien des gens, qui y avaient passés assez expérimentés, ni assez propres pourcontenter dans cet emploi des maisons qui avec des fondations générales en avaient acceptés de particuliers sans augmenter ni les ouvriers ni les fonctions des plaintes qu’on faisait en plusieurs endroits, de peu d’attention à observer le vœu de pauvreté.

Le général répondit à ces difficultés que la taxe du séminaire de rénovation n’était que 3100 livres pour y entretenir douze prêtres, trois frères, et un domestique, pendant six mois, fournir la maison de linge, meubles, et en faire les réparations ; que de cette taxe des dix maisons composant la province le Lyon, n’en payant que quatre cent cinquante livres ; il était aisé de voir qu’elle ne pouvait pas passer pour surchargée ; qu’on profiterait de tous les avis donnés dans différentes provinces, pour rendre ledit séminaire utile, dont on choisissait pour directeurs les meilleurs sujets de la Compagnie, sans qu’il fut besoin que le second fût de la force et de l’autorité du premier ; qu’on ne pouvait déterminer en général si une maison déjà fondéepour des missions pouvait encore accepter des fondations particulières, cela dépendant de l’état des fondations et d’autres circonstances qu’on ne peut pas prévoir toutes à la fois. Mais qu’il serait plus sage et plus sûr pour les maisons qui seraient dans ce cas de lui proposer leurs doutes, et qu’il y répondrait plus solidement, comme on avait déjà fait à la maison d’Annecy. Il n’y avait peut être que celle-là dans la province, qui se trouva dans un tel embarras qu’il y avait suffisamment de quoi s’instruire de l’obligation du vœu de pauvreté, par la connaissance de ce vœu en général, pour les limitations que les papes Alexandre VII et Clément X avaient ajoutées à celui de la Congrégation, par les lettres des supérieurs généraux, ensuite des assemblées &c. Que si après avoir bien lu toutes ces pièces, il restait quelques doutes sur le sens du décret de l’assemblée tenue en 1695, il faudrait le proposer à la prochaine assemblée générale.

Les autres difficultés particulièresfurent proposées par la même assemblée provinciale de Lyon, et M. Bonnet y répondit semblablement, savoir, qu’on devait veiller à faire bien apprendre aux séminaristes internes le chant, cérémonies et rubriques. C’est que les maisons particulières se plaignaient, qu’on y envoyait pour les emplois des jeunes gens peu formées ; que les rétributions de messes faisaient partie du bien de la communauté, ainsi les particuliers ne peuvent se les approprier selon cette maxime, ejus est fructus cujus est arbor ; que dans les retraites des séminaristes externes, il fallait les occuper une demi-heure après les repas sans les laisser à rien faire, à moins qu’ils n’aient quelque conversation ensemble, avant les rubriques et cérémonies, que depuis longtemps on avait envoyé dans les provinces un coutumier général, sur lequel ceux des lieux avaient été pris les députés à l’assemblée, ne voyant pas assez d’uniformité, l’importaient au défaut de ce coutumier ; que les supérieurset directeurs ne devaient pas toucher au règlement des missions, crainte d’y fournir quelque chose de leur tête ; qu’on enverrait ce règlement après l’avoir reçu signé, et redressé s’il en était besoin ; que les supérieurs et les autres ne doivent pas dans les voyages se détourner par curiosité, qu’on était suffisamment retenu et difficile à recevoir des missionnaires sortis de la Congrégation, ou mis dehors, qu’autrement on le serait trop ; qu’on n’a pas encore trouvé la commodité de donner un prêtre pour compagnon aux visiteurs. Ils en demandaient un, principalement pour leur servir de conseil, qu’on changeait les sujets en gardant un certain milieu, quelques-uns se plaignaient qu’en cela en était trop faciles, d’autres au contraire qu’on y était difficiles, mais que cela ne regardait guère une assemblée provinciale. M. Bonnet donnait là sur les doigts à ceux qui s’étaient ainsivoulu mêler de ce qui appartient à son office, que le jour de la vocation, se prenait de celui de l’entrée au séminaire, et non de l’émission des vœux ; que les pénitences ne s’imposaient pas en générale, mais s’appliquaient en particulier à ceux qui les avaient méritées, par des fautes contre le vœu de pauvreté, ou autres notables. C’est qu’on demandait, comment il fallait punir de telles fautes.

M. Bonnet continue à répondre qu’on ne pourrait présumer les supérieurs infidèles au secret de la communication, ni les visiteurs vouloir flétrir les maisons par leurs ordonnances, quelques députés avaient cru que certaines ordonnances étaient un peu trop fortes, et représentaient les particuliers plus défectueux qu’ils n’étaient. C’est le fait des supérieurs et visiteurs d’empêcher les lettres furtives, et retenir les indiscrètes. Il ne faut rien changer à la forme des habits, et les supérieurs de doivent pas tolérer, qu’on se fasse fairedes hauts de chausse à bas roulés. Ils doivent de même veiller à ce que les missionnaires emploient utilement les quatre mois de repos à étudier la morale, composer des sermons suivant la méthode de la Mission, faire des conférences de cas, et tenir à honneur de faire le catéchisme aux enfants suivant l’exemple de Notre Seigneur, qui ne l’avait pas dédaigné. De même ceux qui élèvent la jeunesse dans le séminaire interne, et les études doivent s’appliquer à les former à la ferveur, à la vertu, à l’oraison, au recueillement, et à tout ce qui est nécessaire pour l’édification. Il en faut dire autant des frères coadjuteurs, lesquels on coutume d’être tels qu’on les fait. On voit par ces réponses, qu’elles avaient étés les propositions de l’assemblée de la province de Lyon, et ce que ses députés avaient jugé nécessaire d’être redressé, et expliqué par le supérieur général.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *