Histoire générale de la Congrégation de la Mission (12)

Francisco Javier Fernández ChentoHistoire de la Congrégation de la MissionLeave a Comment

CRÉDITS
Auteur: Claude-Joseph Lacour cm · Année de la première publication : 1897.
Estimated Reading Time:

XII. Autres mémoires de l’assemblée pour le dedans de la Congrégation.

logocmL’assemblée de 1668, ayant ainsi pourvu à l’utilité des fonctions commises aux soins de la Compagnie qui regardent les gens du dehors, ne négligea pas ce qui pouvait servir à maintenir la régularité parmi ceux du dedans, ce qu’on peut voir par les décrets qu’elle fit de présenter ci-dessus. Elle souhaita de plus qu’on dressa d’autres mémoires que le général enverrait de même aux maisons. Il fut ordonné dans l’un de ces mémoires qu’avant chaque assemblée générale, on en tiendrait deux autres, la première dans les maisons particulières, que le visiteur de la province assignerait, et celle-ci doit être convoquée par le supérieur qui y préside, ou s’il ne peut s’y trouver, celui qui le représente ; on assemble au son de la cloche tous les prêtres de la maison qui ont fait les vœux, on leur propose après avoir dit à genoux le Veni Sancte Spiritus ce dont il s’agit, savoir, de députer un prêtre de la maison pour l’accompagner à l’assemblée provinciale en un lieu déterminé par le visiteur, montrant en peu de mots mais énergiques l’importance de cette députation, et les bonnes qualités de celui qu’on doit choisir qui soit homme d’esprit et de jugement, zélé pour le service de Dieu, aimant sa vocation et les fonctions, fidèle à ses règles, qui ait l’esprit de son état, et soit ancien de six ans complets au moins après de vœux ; cette députation se doit faire par scrutin à la pluralité des voix , les prêtres écrivant les uns après les autres leurs suffrages sur une table dans des billets préparés pour cela ; où ils mettent le nom de celui qu’ils choisissent sans se pouvoir nommer soi-même, le supérieur écrit le premier son suffrage, puis les autres, et on s’étudie de contrefaire son écriture pour n’être pas reconnu ; chacun roulant son billet le porte dans la boîte qu’on a mise sur une table, le supérieur, à ce que dit ce mémoire, les lit et les nombre les uns après les autres, mais il a été réglé du depuis qu’avant l’élection du député on fait celle du secrétaire, et qui le place ensuite au haut vers la table à droite du supérieur et où était auparavant le plus ancien prêtre de la maison qui après l’élection du secrétaire passe à la gauche et c’est au secrétaire de lire ces billets pour choisir les députés, prononçant tout haut les noms et les montrant ensuite au supérieur et au plus ancien prêtre crainte de surprise ; celui qui aura le plus de voix est élu député de la maison et si deux ou trois avaient un nombre égal de suffrages, il faudrait recommencer le scrutin, à l’égard de ceux qui auraient pour la première fois plus de voix tant seulement, et non à l’égard des autres, si c’est comme la première fois, les prêtres assemblés choisiront à la pluralité des voix par des suffrages secrets trois compromissaires d’entre eux qui fassent cette élection, écrivant leurs suffrages comme dessus, et celui qui aura deux voix sera député, c’est ce qui a été encore pratiqué dans les assemblées générales suivantes à l’occasion de quelques difficultés qui survinrent que l’on expliquera en son lieu, l’autre assemblée qui doit précéder l’assemblée générale est celle de la province où l’on choisit deux députés de la même façon que dans l’assemblée domestique, pour accompagner le visiteur à la générale.

On a vu ci-dessus dans les décrets de cette assemblée, que les députés jugèrent très importante la pratique de la communication intérieure et que pour cela ils trouvèrent à propos de dresser un mémoire des moyens dont les supérieurs devaient se servir pour attirer doucement leurs inférieurs à se communiquer à eux ; cela fut fait. M. Alméras envoya le mémoire aux maisons, et il porte que les supérieurs doivent pour cela être intérieurs, exemplaires, sages dans leur conduite, traitant avec leurs inférieurs d’une manière cordiale et honnête pour s’attirer par-là leur confiance, nommer aussi en quelque remontre un prêtre de la maison de plus estimé et donner la liberté aux autres de lui faire leur communication, ce qui ne se doit pourtant accorder que quelque fois et de l’avis du visiteur, recommander fortement la pratique de cette règle dans des conférences, y marquant les moyens les plus efficaces pour en profiter, inspirer aux confesseurs de la maison d’inculquer cette règle dans le tribunal, y accoutumer bien les étudiants et les séminaristes pour empreindre dès le commencement la bonne habitude, prier publiquement la communauté tous les trois mois de penser à la communication suivant le décret de l’assemblée en leur disant qu’il sera exact à se servir dans la chambre pour les ouïr, faisant même un peu d’oraison pour cela, les recevoir de bonne grâce quand ils se présentent, les écouter doucement sans se contenter de fixer à chacun la pratique ; mais prendre soin de compatir, de consoler, d’éclaircir les doutes et remédier aux besoins suivant les maximes de la vie spirituelle les plus solides qu’ils doivent apprendre eux-mêmes dans la lecture de bons livres comme Cassien, St.-Bernard, &c., et par leur expérience, de plus faire paraître des confiances et de l’affection pour ceux en qui ils remarqueraient plus d’ouverture de cœur, et évitant de faire d’une communication une espèce de chapitre destiné à reprendre les fautes commises, et encore d’avantage d’en parler, ce qui pourrait causer une juste peine aux inférieurs, à qui il faut au contraire faire dorénavant sentir des bons effets de leur communication par une démonstration de plus grande charité et support, c’est ainsi que les supérieurs peuvent ménager aisément la confiance des sujets et trouver eux-mêmes plus de consolation dans la conduite d’elle-même pénible et d’un difficile succès.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *