François-Régis Clet : prêtre de la Mission, martyr en Chine, 1748-1820 (01)

Francisco Javier Fernández ChentoFrançois-Régis CletLeave a Comment

CRÉDITS
Auteur: André Sylvestre, cm · Année de la première publication : 1998.
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Avant Propos

Vie du Bienheureux François-Régis Clet : prêtre de la CongréLe 2 juin 1997 sur la grande place Saint Pierre de Rome se déroulèrent les fastes de la canonisation de saint Jean-Gabriel Perboyre. Un soleil éclatant mettait en valeur les couleurs rouge ou amarante des soutanes cardinalices ou épiscopales, les uniformes aux rayures de bleu et d’orange des gardes suisses et la variété inventive des toilettes féminines. Après qu’eut été proclamée solennellement la sainteté de Jean Gabriel Perboyre et de deux autres bienheureux, le Saint Père, dans son discours final, rendit un hommage vibrant à l’Eglise de Chine et à ses martyrs, et il déclara qu’il espérait pouvoir bientôt proclamer Saints, d’autres martyrs de la foi qui ont donné leur vie pour l’évangélisation de la Chine.

Parmi ceux-ci, nous pensions tous à celui qui a été le modèle inspirateur et la constante référence de Saint Jean-Gabriel Perboyre : le bienheureux François-Régis CLET, mort en 1820 au même lieu et de la même manière que Jean-Gabriel 20 ans plus tard. Ces années dernières le Saint Père avait déjà jugé bon de proclamer saints les martyrs du Viêt-nam, puis ceux de Corée, affirmant de cette manière la solidité des assises de fondation de ces jeunes Églises, établies comme le fut aux premiers siècles l’Eglise de Rome sur le sang des martyrs.

Jean-Gabriel Perboyre a fait ses études secondaires à Montauban, dans le Séminaire fondé par son oncle Jacques Perboyre. Il est en train en 1820, de faire le noviciat à la fin duquel il va être agrégé à la Congrégation de la Mission. C’est au cours de cette année qu’arrive à Montauban la nouvelle de la mort héroïque du vieux Père Clet, missionnaire en Chine. La vocation missionnaire de Jean-Gabriel s’en trouve confortée de manière extraordinaire. La mort de Louis, frère de Jean-Gabriel, en 1830 sur le bateau qui le conduisait en Chine, ne fait que confirmer ce dernier dans son orientation missionnaire. En 1833 alors qu’il est directeur du Noviciat à Paris, il dit un jour à ses séminaristes : « Voilà 14 ans que je demande à aller en Chine j’avais cette vocation avant d’être missionnaire, je ne suis entré que pour cela à Saint-Lazare … Quelle belle fin que celle de M. Clet, Priez Dieu que je finisse comme lui ! »

Beaucoup d’anciens missionnaires de Chine estimaient que le P. Clet, par ses longues années de travail missionnaire et de vie semi-clandestine à cause des persécutions, et par sa mort héroïque à un âge avancé, méritait tout à fait d’être proclamé Saint. Ils le regardent comme le parfait modèle des missionnaires. Il a mené la vie difficile de missionnaire pendant beaucoup plus longtemps que Saint Jean-Gabriel, de 1791 à 1820 soit presque 30 ans, aussi il n’est que juste de le sortir de l’oubli relatif dans lequel il était tenu.

La vie de nos deux martyrs est tout à fait parallèle puisque le P. Clet a été, comme le sera Jean-Gabriel, professeur de Séminaire, puis directeur à Paris du Séminaire interne ou noviciat, et enfin missionnaire en Chine. Ils ont vécu en Chine dans la même région, ils sont morts de la même façon, et dans la même ville Ou-tchang-fou, l’actuelle Wuhan. On comprend que Jean-Gabriel ait vu dans son vénéré prédécesseur un modèle qu’il s’efforçait de suivre pas à pas. Nous allons essayer de retracer ce que fut en France et en Savoie d’abord, puis en Chine la vie de cet héroïque missionnaire.

Il a vécu en France et en Chine des périodes difficiles : la Révolution qu’il a vue de près, puisqu’il a assisté au sac de Saint-Lazare le 13 juillet 1789. En Chine il a été parmi les premiers Lazaristes qui ont eu la tâche délicate de remplacer les Jésuites dont la Communauté avait été supprimée. Il a vécu aussi, avant d’être arrêté, la vie fugitive de proscrit, comme l’avaient mené les prêtres réfractaires dans les campagnes de France, pendant la Révolution.

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