Fernand Portal (XI) M. Portal entre dans la Diplomatie de Clemenceau

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Author: J. Bernard .
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Portal et Gratieux regardaient toujours du côté de Moscou. Les premiers éclats révolutionnaires avaient retenti en 19051, forçant le tsar à instaurer un régime constitutionnel. L’entrée en guerre de la Russie contre les Empires Centraux, motivée par le désir d’intensifier son hégémonie dans les Balkans, achève d’affaiblir un pays, déjà bien décomposé.

Le Concile de toutes les Russies

L’Eglise Russe « s’embourbe » (Dm. Kh ) dans la préparation d’un Concile de toutes les Russies, qui s’inaugurera en été 1917, juste avant la Révolution, et continuera quelques mois après. Il rétablira, après deux siècles de « veuvage », le Patriarcat. Les slavophiles dont plusieurs d’entre eux participent à des commissions préparatoires, relativisent cette assemblée dominée par des « hié­rarques » et des « intellectuels », et, en dehors de la vie du « peuple », « le principal gardien de la piété ». D’après ces cercles reflétant l’orthodoxie pure, la «conciliarité»2 (Sobornost) dépasse le concile (sobor) lui-même. Ils considèrent toute démonstration ecclésiale suivant « la réalisation de la foi, c’est-à-dire, quelque chose qui est au-dessus de toute définition extérieure, de toute formule », et la démarche du Saint « c’est-à-dire celui qu’on ne peut apprécier avec la règle d’une caractéristique extérieure, mais avec le sentiment instinctif d’une âme croyante»3.

Par quels aboutissants, l’abbé Gratieux, mobilisé comme aumônier militaire, s’était-il détaché du front, et, après une longue naviguation par l’Angleterre où il avait pu causer avec Lord Halifax, puis par la Norvège et la Finlande, assistait-il, le jour de l’Assomption, à Moscou, à l’ouverture du Concile de toutes les Russies, « dernière manifestation solennelle de la Sainte Russie» ? Il vit aussi avec joie — et pour la dernière fois — Dmitri Khomiakov, bien diminué, sa famille et ses amis ; selon eux le concile « tournait au parlement meeting » et s’éloignait de la «conciliarité» vivante.

Toujours l’abbé Gratieux

Tout avait commencé depuis longtemps… Mais les relations de l’abbé Portal avec M. de Caix, magnat de la Presse et expert des Affaires Etrangères, servirent de cause immédiate. Les milieux diplomatiques savaient qu’à Moscou les influences françaises s’es­tompaient. N’y avait-il pas, presqu’à portée de mains, quelques amis de M. Portal, voués à la Russie?4

A la rue de Grenelle, on comptait sur la délivrance de l’Eglise orthodoxe de la tutelle impériale, pour qu’elle puisse reprendre son élan, d’autant plus que le Concile s’apprêtait à s’ouvrir. La tradition catholique française, surtout avec Vincent de Paul, portait la richesse d’un renouveau sacerdotal et d’une activité sociale. De plus, l’Eglise de France tentait de se familiariser avec la Sépa­ration de l’Eglise et de l’État. Toute cette expérience serait profi­table aux slaves.

De toutes façons il fallait agir vite. La Sainte Russie, pouvait-elle faire jaillir du sein de son Eglise, une vigueur insoupçonnée alors que l’antique société russe se désagrégeait, et que seuls, les meneurs révolutionnaires parlaient au peuple un langage opportun, « un de ces mots auxquels l’âme russe n’est jamais demeurée indifférente : la « Pravda », la Vérité, la Justice ? » (Gratieux). Les alliés se sentaient décontenancés et apeurés par cette Russie ébranlée dans ses fondements: leur politique était hésitante, même s’ils avaient levé un front antibolchevik en Sibérie, avec des renforts tchécoslo­vaques. Or, Gratieux revenait à Paris, en cet automne 1917, renseigné sur toutes les coutures de la vie et de la mentalité russes.

Albert Thomas5, ministre de la Guerre, que l’abbé Gratieux, il y a quelques années, avait rencontré à l’ambassade de Petrograd, facilite à M. Portal, une entrevue avec Clemenceau, «l’Homme Rouge» chargé du vin et du sang de 1907, des vignerons méridionaux. L’anticlérical fait à l’ecclésiastique «le meilleur accueil».

Avec des ministres

En février 1918, l’abbé Gratieux qui avait rejoint les armées, est convoqué au Cabinet de Clemenceau qui prend connaissance, presqu’avec émotion, d’informations inédites. « Les Russes croiront à la Russie en constatant que nous y croyons nous-mêmes. Des conférences, des brochures, des articles consacrés à cet objet ne seraient pas moins efficaces en Russie qu’en France, et c’est peut- être à Paris que l’on sauvera Pétrograd » telle est la conviction de celui que ses neveux devaient appeler « le dernier des slavophiles ».

Le Français, dit-il, base son idéal sur « l’honneur » tandis que le Russe le base sur « l’humilité » et même « l’humiliation » rédemp­trice. Il suffit de lire Dostoïevski.

Mais — s’exclame le ministre — « c’est un sentiment tout à fait chrétien ».

« Les Russes sont peut-être, par leurs aspirations, le peuple le plus chrétien qu’il y ait au monde ». C’est un peuple obéissant à une mission prophétique et messianique car il « se croit destiné à découvrir au monde et à lui donner, une vie nouvelle, et je ne sais quelle félicité de Terre Promise ».

Oh ! tout cela est bon pour la vie future mais peu utile pour la vie présente, reprit Clemenceau.

Il faut les deux. Et la France a la grandeur de posséder à la fois la fierté et la patience.

Clemenceau était conquis. La poignée de mains fut chaleureuse. En Mars, l’abbé Portal, l’abbé Gratieux et l’abbé Quenet (un autre spécialiste des études russes) sont convoqués autour de Clemenceau, entouré de Pichon, ministre des Affaires Etrangères, de Loucheur, ministre des Travaux Publics, et de Lutaud qui prendrait la direction de l’opération. Tout est réglé matériellement mais l’objectif de l’entreprise demeure imprécis.

Les événements bouleversèrent ces vagues projets : la Russie, après l’armistice, concluait avec l’Allemagne, un pacte ; la politique extérieure française se dirigeait vers d’autres horizons ; Lutaud ne partait plus mais les deux aumôniers, toujours attachés à la mission militaire, se rendirent jusqu’en Sibérie où ils assistèrent au désastre du front antibolchevik. « M. Portal les avait vu partir cette fois sans enthousiasme… Son initiative curieuse et hardie n’en resta pas moins un témoignage bien intéressant de son coup d’oeil, de sa manière, et aussi de la prodigieuse influence qu’il savait acquérir dans tous les milieux » conclut Gratieux.

Portal et Gratieux regardaient toujours du côté de Moscou. Les premiers éclats révolutionnaires avaient retenti en 19056, forçant le tsar à instaurer un régime constitutionnel. L’entrée en guerre de la Russie contre les Empires Centraux, motivée par le désir d’intensifier son hégémonie dans les Balkans, achève d’affaiblir un pays, déjà bien décomposé.

Le Concile de toutes les Russies

L’Eglise Russe « s’embourbe » (Dm. Kh ) dans la préparation d’un Concile de toutes les Russies, qui s’inaugurera en été 1917, juste avant la Révolution, et continuera quelques mois après. Il rétablira, après deux siècles de « veuvage », le Patriarcat. Les slavophiles dont plusieurs d’entre eux participent à des commissions préparatoires, relativisent cette assemblée dominée par des « hié­rarques » et des « intellectuels », et, en dehors de la vie du « peuple », « le principal gardien de la piété ». D’après ces cercles reflétant l’orthodoxie pure, la «conciliarité»7 (Sobornost) dépasse le concile (sobor) lui-même. Ils considèrent toute démonstration ecclésiale suivant « la réalisation de la foi, c’est-à-dire, quelque chose qui est au-dessus de toute définition extérieure, de toute formule », et la démarche du Saint « c’est-à-dire celui qu’on ne peut apprécier avec la règle d’une caractéristique extérieure, mais avec le sentiment instinctif d’une âme croyante»8.

Par quels aboutissants, l’abbé Gratieux, mobilisé comme aumônier militaire, s’était-il détaché du front, et, après une longue naviguation par l’Angleterre où il avait pu causer avec Lord Halifax, puis par la Norvège et la Finlande, assistait-il, le jour de l’Assomption, à Moscou, à l’ouverture du Concile de toutes les Russies, « dernière manifestation solennelle de la Sainte Russie» ? Il vit aussi avec joie — et pour la dernière fois — Dmitri Khomiakov, bien diminué, sa famille et ses amis ; selon eux le concile « tournait au parlement meeting » et s’éloignait de la «conciliarité» vivante.

Toujours l’abbé Gratieux

Tout avait commencé depuis longtemps… Mais les relations de l’abbé Portal avec M. de Caix, magnat de la Presse et expert des Affaires Etrangères, servirent de cause immédiate. Les milieux diplomatiques savaient qu’à Moscou les influences françaises s’es­tompaient. N’y avait-il pas, presqu’à portée de mains, quelques amis de M. Portal, voués à la Russie?9

A la rue de Grenelle, on comptait sur la délivrance de l’Eglise orthodoxe de la tutelle impériale, pour qu’elle puisse reprendre son élan, d’autant plus que le Concile s’apprêtait à s’ouvrir. La tradition catholique française, surtout avec Vincent de Paul, portait la richesse d’un renouveau sacerdotal et d’une activité sociale. De plus, l’Eglise de France tentait de se familiariser avec la Sépa­ration de l’Eglise et de l’État. Toute cette expérience serait profi­table aux slaves.

De toutes façons il fallait agir vite. La Sainte Russie, pouvait-elle faire jaillir du sein de son Eglise, une vigueur insoupçonnée alors que l’antique société russe se désagrégeait, et que seuls, les meneurs révolutionnaires parlaient au peuple un langage opportun, « un de ces mots auxquels l’âme russe n’est jamais demeurée indifférente : la « Pravda », la Vérité, la Justice ? » (Gratieux). Les alliés se sentaient décontenancés et apeurés par cette Russie ébranlée dans ses fondements: leur politique était hésitante, même s’ils avaient levé un front antibolchevik en Sibérie, avec des renforts tchécoslo­vaques. Or, Gratieux revenait à Paris, en cet automne 1917, renseigné sur toutes les coutures de la vie et de la mentalité russes.

Albert Thomas10, ministre de la Guerre, que l’abbé Gratieux, il y a quelques années, avait rencontré à l’ambassade de Petrograd, facilite à M. Portal, une entrevue avec Clemenceau, «l’Homme Rouge» chargé du vin et du sang de 1907, des vignerons méridionaux. L’anticlérical fait à l’ecclésiastique «le meilleur accueil».

Avec des ministres

En février 1918, l’abbé Gratieux qui avait rejoint les armées, est convoqué au Cabinet de Clemenceau qui prend connaissance, presqu’avec émotion, d’informations inédites. « Les Russes croiront à la Russie en constatant que nous y croyons nous-mêmes. Des conférences, des brochures, des articles consacrés à cet objet ne seraient pas moins efficaces en Russie qu’en France, et c’est peut- être à Paris que l’on sauvera Pétrograd » telle est la conviction de celui que ses neveux devaient appeler « le dernier des slavophiles ».

Le Français, dit-il, base son idéal sur « l’honneur » tandis que le Russe le base sur « l’humilité » et même « l’humiliation » rédemp­trice. Il suffit de lire Dostoïevski.

Mais — s’exclame le ministre — « c’est un sentiment tout à fait chrétien ».

« Les Russes sont peut-être, par leurs aspirations, le peuple le plus chrétien qu’il y ait au monde ». C’est un peuple obéissant à une mission prophétique et messianique car il « se croit destiné à découvrir au monde et à lui donner, une vie nouvelle, et je ne sais quelle félicité de Terre Promise ».

Oh ! tout cela est bon pour la vie future mais peu utile pour la vie présente, reprit Clemenceau.

Il faut les deux. Et la France a la grandeur de posséder à la fois la fierté et la patience.

Clemenceau était conquis. La poignée de mains fut chaleureuse. En Mars, l’abbé Portal, l’abbé Gratieux et l’abbé Quenet (un autre spécialiste des études russes) sont convoqués autour de Clemenceau, entouré de Pichon, ministre des Affaires Etrangères, de Loucheur, ministre des Travaux Publics, et de Lutaud qui prendrait la direction de l’opération. Tout est réglé matériellement mais l’objectif de l’entreprise demeure imprécis.

Les événements bouleversèrent ces vagues projets : la Russie, après l’armistice, concluait avec l’Allemagne, un pacte ; la politique extérieure française se dirigeait vers d’autres horizons ; Lutaud ne partait plus mais les deux aumôniers, toujours attachés à la mission militaire, se rendirent jusqu’en Sibérie où ils assistèrent au désastre du front antibolchevik. « M. Portal les avait vu partir cette fois sans enthousiasme… Son initiative curieuse et hardie n’en resta pas moins un témoignage bien intéressant de son coup d’oeil, de sa manière, et aussi de la prodigieuse influence qu’il savait acquérir dans tous les milieux » conclut Gratieux.

  1. En Janvier 1905, les ouvriers de Pétersbourg, guidés par le prêtre Gapone, allèrent présenter au tsar une liste de revendications. Le cortège de 100 000 hommes fut accueilli à coups de feu ; on dénombra plusieurs centaines de victimes (Dimanche Rouge). En Octobre, ce fut la grève généralisée. Ce prêtre syndicaliste rencontra Lénine à Genève pour le mettre au courant des événements de la Russie.
  2. «Ce n’est pas à Moscou ni à Pétersbourg que peut renaître la vie conciliaire de notre Eglise, mais sur place. Quand elle sera pratiquée dans les paroisses avec les prêtres, dans les éparchies (diocèses) avec les évêques, quand les gens seront entraînés à cette oeuvre, alors arrivera le moment de convoquer le concile de toute l’Eglise, et alors, naturel­lement, il se réunira avec des matériaux tout prêts, élaborés non par une commission préconciliaire artificielle, mais par la vie même, et comme la vie ne s’emballe pas, car elle doit compter avec la réalité, les questions posées par elle seront claires et effectivement vitales ; et ce qui est le plus important, la vie ne se laissera pas, du premier coup, enlever au troisième ciel : elle prendra le chemin qui consiste à poser les questions en suivant l’ordre où elles sont réellement situées chacune à son tour, et nous nous dirigerons, alors vers cette sérieuse et radicale renaissance de la vie ecclésiastique qu’il est impossible d’atteindre en suivant le programme composé par « le procédé intel­lectuel ». (Dm. Khomiakov).
  3. Cette relativisation des choses vaut aussi pour les réalités politiques. Les slavophiles scrutaient les événements qui secouaient la société et l’Église russes, avec l’attention sereine de ceux qui se sont réfugiés dans la vision de l’Eglise d’En Haut. « C’est pourquoi — af­firmait Khomiakov — tant de gens appartenant pleinement à l’Eglise (les Saints) ont exercé une influence profonde sur les destinées politiques de leur peuple sans s’y mêler directement. La lumière de l’intelligence des choses d’Église a ouvert leurs yeux à l’intelligence des affaires séculières, parce qu’ils les voyaient d’en haut tandis que d’autres les regardaient d’en bas, et c’est pourquoi ils les trouvent démesurément grandes ».
  4. Les unionistes auraient-ils le génie d’ambassadeur en pays slave ? Birkbeck, consulté par Lord Kitchener, ministre de la Guerre, fut envoyé en Russie pour une mission d’Information. Il mourut, après son retour, durant l’été 1916, à l’âge de 57 ans. Lord Halifax le regrettera à tel point qu’il dira souvent : « Si seulement Birkbeck était là ! ».
  5. Albert Thomas, socialiste, sera le premier directeur du Bureau International du Travail (1920). Lorsque paraîtra Quadragesimo Anno, il adressera à Pie XI ce message : « L’organisation internationale du travail, quand elle a entamé cette tâche immense avec une ardeur pleine d’assurance, était consciente de n’être point une génération spontanée, mais l’aboutissement d’initiatives anciennes. La semence était jetée dans une terre féconde, soigneusement préparée depuis des années par des ouvriers tenaces, entre autres ceux qui se réclament de l’ency­clique Rerum Novarum».
  6. En Janvier 1905, les ouvriers de Pétersbourg, guidés par le prêtre Gapone, allèrent présenter au tsar une liste de revendications. Le cortège de 100 000 hommes fut accueilli à coups de feu ; on dénombra plusieurs centaines de victimes (Dimanche Rouge). En Octobre, ce fut la grève généralisée. Ce prêtre syndicaliste rencontra Lénine à Genève pour le mettre au courant des événements de la Russie.
  7. «Ce n’est pas à Moscou ni à Pétersbourg que peut renaître la vie conciliaire de notre Eglise, mais sur place. Quand elle sera pratiquée dans les paroisses avec les prêtres, dans les éparchies (diocèses) avec les évêques, quand les gens seront entraînés à cette oeuvre, alors arrivera le moment de convoquer le concile de toute l’Eglise, et alors, naturel­lement, il se réunira avec des matériaux tout prêts, élaborés non par une commission préconciliaire artificielle, mais par la vie même, et comme la vie ne s’emballe pas, car elle doit compter avec la réalité, les questions posées par elle seront claires et effectivement vitales ; et ce qui est le plus important, la vie ne se laissera pas, du premier coup, enlever au troisième ciel : elle prendra le chemin qui consiste à poser les questions en suivant l’ordre où elles sont réellement situées chacune à son tour, et nous nous dirigerons, alors vers cette sérieuse et radicale renaissance de la vie ecclésiastique qu’il est impossible d’atteindre en suivant le programme composé par « le procédé intel­lectuel ». (Dm. Khomiakov).
  8. Cette relativisation des choses vaut aussi pour les réalités politiques. Les slavophiles scrutaient les événements qui secouaient la société et l’Église russes, avec l’attention sereine de ceux qui se sont réfugiés dans la vision de l’Eglise d’En Haut. « C’est pourquoi — af­firmait Khomiakov — tant de gens appartenant pleinement à l’Eglise (les Saints) ont exercé une influence profonde sur les destinées politiques de leur peuple sans s’y mêler directement. La lumière de l’intelligence des choses d’Église a ouvert leurs yeux à l’intelligence des affaires séculières, parce qu’ils les voyaient d’en haut tandis que d’autres les regardaient d’en bas, et c’est pourquoi ils les trouvent démesurément grandes ».
  9. Les unionistes auraient-ils le génie d’ambassadeur en pays slave ? Birkbeck, consulté par Lord Kitchener, ministre de la Guerre, fut envoyé en Russie pour une mission d’Information. Il mourut, après son retour, durant l’été 1916, à l’âge de 57 ans. Lord Halifax le regrettera à tel point qu’il dira souvent : « Si seulement Birkbeck était là ! ».
  10. Albert Thomas, socialiste, sera le premier directeur du Bureau International du Travail (1920). Lorsque paraîtra Quadragesimo Anno, il adressera à Pie XI ce message : « L’organisation internationale du travail, quand elle a entamé cette tâche immense avec une ardeur pleine d’assurance, était consciente de n’être point une génération spontanée, mais l’aboutissement d’initiatives anciennes. La semence était jetée dans une terre féconde, soigneusement préparée depuis des années par des ouvriers tenaces, entre autres ceux qui se réclament de l’ency­clique Rerum Novarum».

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