1830. À Paris, la duchesse de Berry, belle-fille de Charles X, — et qui énergique et romanesque, allait, deux ans plus tard, essayer de soulever la Vendée contre Louis-Philippe — vient, sans suite, faire son pèlerinage aux reliques de saint Vincent. Elle est reçue par M. Salhorgne, entouré de la Communauté (1).
1856. Soeur Catherine écrit à M. Aladel ses visions du coeur de saint Vincent en 1830. Les jeunes Soeurs, dans les jours qui suivaient la translation des reliques de notre Saint Fondateur, allaient à Saint-Lazare les vénérer : « Toutes les fois que je revenais de Saint-Lazare, écrit-elle, j’avais beaucoup de peine. Il me semblait retrouver à la Communauté saint Vincent ou au moins son coeur… J’avais la douce consolation de le voir au-dessus de la petite châsse où des reliques de saint Vincent étaient exposées…. Il m’apparut trois fois différents, trois jours de suite : blanc, couleur de chair qui annonçait ta paix, le calme, l’innocence et l’union : et puis je l’ai vu rouge de feu, ce qui doit allumer la charité dans les coeurs : il me semblait que toute la Communauté devait se renouveler et s’étendre jusqu’aux extrémités du monde ; et puis je l’ai vu rouge-noir, ce qui me mettait la tristesse dans le coeur. Il me venait alors des tristesses que j’avais peine à surmonter, je ne savais ni pourquoi, ni comment… Cette tristesse se portait sur le changement de gouvernement. Cependant je n’ai pas pu m’empêcher d’en parler à mon confesseur qui m’a calmée le plus possible en me détournant de toutes ces pensées ». Cinq ans plus tard, sur les indications de sainte Catherine transmises au peintre Lecerf, un tableau évoquera ce souvenir. Il est conservé au Séminaire de la Maison-Mère et est la reproduction exacte de la chapelle à cette époque.(R)
1896. À Paris , meurt un confrère qui a laissé une réputation de sainteté : M. François-Xavier Déléens. Il était né dans le diocèse d’ Amiens , le 31 mai 1836. Entré au séminaire en 1856, il s’y montra ce qu’il devait être tout le reste de sa vie : «modeste et judicieux dans ses appréciations, bon et cordial dans ses relations, ferme dans la vertu et la pratique du service de Dieu». Après quelques années d’enseignement au grand séminaire de Soissons , aux environs de la trente-cinquième année, il devint aveugle, mais resta apôtre. Retiré à la Maison-Mère, il se consacra au ministère de la confession. Sa charité, la sagesse de sa direction, en attirant un grand nombre de pénitents, firent de son confessionnal «le lieu d’une mission perpétuelle» (2).
1913. À Paris , le Père Fiat lance des invitations en l’honneur du cardinal Vannutelli, venu représenter le Pape aux fêtes du centenaire de la naissance d’Ozanam. À la table d’honneur du réfectoire, le supérieur général et le cardinal légat sont entourés du cardinal Amette, archevêque de Paris, de Mgr Leroy, supérieur général des Pères du Saint-Esprit, des supérieurs de Saint-Sulpice et des Missions Etrangères, et des représentants des OEuvres de la Société Saint-Vincent de Paul, de la Sainte-Enfance et de la Propagation de la Foi. Le bruit amical et exceptionnel des conversations s’interrompt pour l’audition des toasts portés par le P. Fiat, le cardinal Vannutelli et le cardinal Amette (3).
1915. À la Maison-Mère, on commence les travaux d’installation du téléphone (4).
1940. À Paris, la mort met un terme à l’apostolat toujours jeune, — malgré ses soixante-dix-huit ans — de M. Emile Boudat. Depuis son ordination sacerdotale, qui lui fut conférée à Alger par le cardinal Lavigerie, M. Boudat a porté la parole de Dieu à travers trois continents, de Constantinople à Buenos-Ayres, de Montevideo à Alger en passant par Madrid , et de Bordeaux à Alexandrie par Limoux, jusqu’en 1929 où la Maison-Mère devint son pied-à-terre entre de multiples travaux (5).
- 1) Vandamme, le Corps de saint Vincent de Paul, p. 126.
- 2) Annales , t. 63, pp. 301-302.
- 3) Annales , t. 78, pp. 341-342.
- 4) Annales , t. 80, p. 571.
- 5) Ibid . t. 105, p. 318.