1625. À Marseille, au Général des galères que sa fonction a retenu en cette ville, Monsieur Vincent vient annoncer la mort de Mme de Gondi. Malgré les délicats ménagements avec lesquels notre bienheureux Père s’acquitte de ce pénible devoir, la douleur de M. de Gondi demeure si sensible qu’elle achève de le détacher du monde : l’année suivante, il entrera dans la Congrégation de l’Oratoire. Par testament, Mme de Gondi demandait à son époux de retenir Monsieur Vincent dans sa maison, auprès de ses enfants. Que la communauté naissante des Prêtres de la Mission eût besoin que son Supérieur fût tout à elle, M. de Gondi le comprit mieux que son épouse. Aussi laissa-t-il à Monsieur Vincent pleine liberté de s’installer au Collège des Bons-Enfants (1).
1697. Verdun, la Compagnie des Filles de la Charité signe avec le chanoine Duperron le contrat d’achat de la maison occupée par les Sœurs à Verdun : maison avec jardin, grange, sise le long de la rivière, pour le prix de 3000 livres. Les héritiers du Chanoine, décédé en 1714, accepteront cette vente.
1873. À Reims où il est arrivé la veille, le très honoré Père Etienne, accompagné de M. Jules Mailly, Procureur de la Mission, se dispose à partir pour Saint-Walfroy. Le Supérieur du lieu, M. Antoine Flagel, désirait la présence du Supérieur général à la consécration du maître-autel de l’église. Mgr Landriot, archevêque de Reims, procédera à cette cérémonie le 29 juin… Il y a cinq ans que la Congrégation, en la personne de M. Flagel et du Frère Antoine Rouchy, s’est établie sur la montagne de Saint-lValfroy. De cette crête des Ardennes la pieté avait fait depuis des siècles un lieu de pèlerinage en l’honneur de Walfroy qui y vécut en ermite avant d’y fonder un monastère, au VIe siècle. Dès son accession au siège archiépiscopal de Reims, Mgr Landriot, précédemment évêque de La Rochelle où il avait apprécié nos confrères, voulut leur confier le pèlerinage de Saint-Walfroy, et réclama même, à cet effet, M. Flagel, dont il avait mesuré les talents de supérieur au Grand séminaire rochelois. Les espoirs de l’archevêque ne furent pas trompés. M. Flagel, d’abord seul avec le Frère Rouchy, et ensuite aidé par deux Confrères, donna au pèlerinage un admirable développement spirituel ; en même temps, il embellissait l’église, ajoutait des dépendances au bâtiment primitif pour recevoir pèlerins et retraitants, et faisait de Saint-lValfroy une maison de missions. Après sa mort, l’importance de cette résidence missionnaire s’accrut : les confrères de Reims quittèrent la maison de la rue Libergier où la Mission s’était établie en 1867 et vinrent habiter Saint-Walfroy. Leur supérieur, M. Firmin Boulanger, amplifia l’œuvre de son prédécesseur et, surtout, il put, grâce à ses sept ou huit confrères, assurer des missions dans la région. Nos Confrères y travaillèrent pendant quarante ans, de 1868 à 1909 : les lois contre les Congrégations réussirent à les chasser, alors que les archevêques de Reims, les prêtres et les fidèles n’avaient qu’à se louer de leur dévouement et que leur rayonnement s’étendait non seulement sur le diocèse de Saint-Rémi, mais encore dans la Meuse, en Belgique et au Luxembourg (2).
- 1) Coste I, p. 177.
- 2) Annales, t. 38, pp. 524-553 ; t. 89, pp. 207-225.