1662. Après avoir parlé de l’esprit de la Compagnie dans la Conférence du mois précédent, Monsieur Alméras a choisi comme sujet pour ce jour la vertu de simplicité. Il commente les réponses des différentes Sœurs interrogées. Il conclut par ces mots : “Oui, mes Sœurs, Dieu est avec les Filles de la Charité qui sont simples, humbles et charitables. C’est là l’esprit de la Compagnie.” (C)
1732. À Macao, avec les autres missionnaires expulsés, M. Appiani arrive, complètement épuisé : depuis Canton, il a fallu le transporter sur un brancard ; deux jours après, il mourra. Trente-cinq ans plus tôt, il débarquait en Chine, envoyé par la Propagande, comme vice-visiteur apostolique, en compagnie de trente-deux religieux de différents Ordres et de trois prêtres séculiers. M. Appiani semblait pouvoir mettre sur pied l’un des projets de Rome : fonder à Pékin ou à Canton un séminaire pour le clergé chinois. Le passé de notre confrère l’avait préparé à cette tâche : comme professeur à Monte-Citorio et comme directeur au Collège Urbain, ce Piémontais avait montré des aptitudes naturelles et surnaturelles qui pouvaient encourager les espoirs du Saint-Siège. Mais dès son abord en Chine, M. Appiani s’était rendu compte que la création d’un séminaire n’était pas possible. Alors, il s’était mis au service d’une petite chrétienté dans le Sutchuen. En 1705, le cardinal de Tournon, légat du Souverain Pontife dans le Céleste Empire pour tenter de régler la question des « Rites chinois », s’attacha M. Appiani comme secrétaire et comme interprète. La loyauté de ce dernier envers le représentant du Souverain Pontife fut totzle.À l’instigation des Jésuites, elle lui valut d’être arrêté et condamné à mort en 1707. L’empereur le gracia, mais le fit garder prisonnier. Ce n’est qu’en 1726 qu’il fut libéré, à la requête du pape Benoît XIII. Sur trente-cinq années de séjour en Chine, M. Appiani en a donc passé vingt en prison. La captivité ou l’expulsion, toutes deux, témoignage douloureux en faveur de la Foi, ne sont pas chose nouvelle et constituent toujours, dans les desseins. providentiels, un moyen d’apostolat efficace (1).
1745. À Eu, sur la paroisse Notre-Dame, naissance de Marie-Françoise Lanel, qui sera l’une des quatre Filles de la Charité d’Arras, guillotinées à Cambrai, le 26 juin 1794, et béatifiées le 13 juin 1920 (2).
1902. À Paris, le T.H.P. Fiat, répondant aux désirs de l’Assemblée provinciale de Madrid, érige une nouvelle province espagnole qui comprend la Catalogne, Valence et les Îles Baléares. On l’appelle alors Province de Catalogne, mais peu après elle s’intitulera Province de Barcelone. Composée de quatre maisons, lors de son érection, la province compte aujourd’hui neuf maisons en Espagne et deux aux États-Unis, à Brooklyn et à Philadelphie, enfin une vice-province dans le Honduras, en Amérique centrale, et qui constitue le vicariat apostolique de San Pedro Sula, dont l’évêque est notre confrère, Mgr Capdevila (3).
- 1) Coste : La Congrégation de la Mission, pp. 198-200 : Annales, t. 58 pp. 339-344. « Mémoires de la Congrégation de la Mission », 1865, t. IV et V. passim.
- 2) Misermont : Les Vénérables Filles de la Charité d’Arras, p. 20.
- 3) Annales, t. 117, p. 498.