1703. Le directeur de l’Hôtel-Dieu de Vichy, en son nom et en celui des autres administrateurs, régularise la situation des trois Sœurs envoyées à l’hôpital le 24 août 1696. Il signe le contrat d’établissement avec Mère Marie Guérin et les Sœurs officières. (C)
1758. En un an (cf. 12 mai 1757), le nombre des élèves de l’école de Vic a atteint le chiffre de 80 à 100. Les Administrateurs constatent qu’une seule Sœur ne peut suffire et demande l’envoi d’une autre maîtresse d’école. (C)
1792. Suite à la loi du 18 août, supprimant les Congrégations religieuses, il est signifié aux Sœurs d’évacuer leur Maison-Mère dans les trois jours. Mère Antoinette Deleau envoie une requête aux Officiers de la Commune de Paris précisant : 1° que la Compagnie est une société séculière 2° qu’il sera difficile de remplacer dans les hôpitaux, hospices et maisons de charité les quelques 3000 Filles de la Charité qui y servent les pauvres 3° que la Maison Mère regroupe 250 Sœurs dont 150 très âgées et infirmes ayant consacré leur vie à la portion malheureuse et souffrante de la nation. (C)
1949. À Vichy, mort de M. Cyprien Aroud. Il est de ce hommes dont la vie fut si pleine que la vouloir résumer semble une gageure. Trois noms y brillent comme les en-têtes dorées de trois grandes étapes : Lyon, Wenchow, Vichy. Lyon ! la ville où Cyprien Aroud vit le jour le 15 janvier 1876, Lyon, capitale missionnaire, puisque l’œuvre de la «Propagation de la Foi» y naquit ; Lyon, c’est aussi la belle famille du P. Aroud, famille chrétienne dont quatre garçons furent Lazaristes… Le nom de Wenchow, qui appartient au diocèse de Ning-po, synthétise la splendide activité missionnaire de Cyprien Aroud. Arrivé en Chine en 1899, après sou ordination, il est placé dans ce district qui vient d’être fondé par MM. Procacci et Louat. Le Père Aroud, en 1902, devient le directeur de ce territoire grand comme cinq départements français, et là où il avait trouvé à peine un millier de chrétiens, il en laisse, au bout de vingt-six ans, à peu près trente mille — et pas seulement des baptisés, mais des chrétiens, qui sont répartis entre quatre grandes stations vivantes, avec dix-huit prêtres, plus de cent cinquante catéchistes, quatre grandes églises, un collège et deux maisons de religieuses indigènes. Comment le Père Aroud a-t-il pu arriver à ces résultats tangibles ? Par ses qualités naturelles, par son zèle surnaturel, certes, mais aussi parce qu’il sut insuffler à ses collaborateurs le véritable esprit d’équipe missionnaire, dans la gaieté !… A cinquante-quatre ans, le Père Aroud, la mort dans l’âme, est obligé de quitter la Chine : il est menacé de cécité ; il a usé ses yeux à rédiger, le soir après les rudes journées de labeur, et à la simple lueur d’une bougie, ces nombreuses lettres qu’avec raison un vénérable évêque de Chine, voulut voir livrer au publie ? C’est d’elles que seront tirés les deux volumes, En Mission et la Vie en Mission, qui restent un vivant et enthousiasmant témoignage d’une riche existence d’apôtre. Missionnaire, le Père Aroud l’a été jusqu’au bout et malgré l’état de sa vue. Quand, en 1935, à la mort du Père Watthé, fondateur de «la Maison du Missionnaire» de Vichy, il devient le directeur de cette belle œuvre, le Père Aroud continue à servir les missions, non seulement en rendant de plus en plus agréable ce lieu de repos pour les broussards fatigués, mais en étendant de plus en plus dans le public de la célèbre ville d’eaux le renom du travail missionnaire : c’est ce à quoi il vise en particulier par le développement qu’il donne au «Musée Colonial». Ses quatorze années de direction à Vichy ont été des années d’or dans l’histoire de la «Maison du Missionnaire». Et, par delà la tombe, le «vieux Cyp» sert encore la cause des missions (1).
- 1) Van den Brandt : Les Lazaristes en Chine, p. 140 : Petit Messager de Ningpo, décembre 1927 ; Annales, t. 86, p. 19 : Bulletin des Missions des Lazaristes, 1949, pp. 178-185.