En 1623, Sainte Louise de Marillac a, durant la Sainte Messe, la prémonition de la petite Compagnie : “Le jour de la Pentecôte 1623, étant à Saint-Nicolas des Champs, durant la Sainte Messe, en un instant mon esprit fut éclairci sur ses doutes. Je fus avertie que je devais demeurer avec mon mari et qu’un temps devait venir où je serais en état de faire vœu de pauvreté, chasteté et obéissance ; et que je serais avec des personnes dont quelques-unes feraient de même. J’entendis alors être en un lieu pour secourir le prochain, mais je ne pouvais comprendre comment cela se pourrait faire, à cause qu’il y devait avoir allant et venant”. Sainte Louise voyait la forme nouvelle de vie religieuse qui allait au cours des siècles suivants être adoptée par un grand nombre de Communautés féminines après la Compagnie des Filles de la Charité.(R)
En 1643, à Saint-Germain-en-Laye, avec les évêques de Meaux et de Lisieux, avec le Père Dinet, Jésuite, confesseur du roi, Monsieur Vincent assiste Louis XIII mourant. Dès le mois d’avril, Anne d’Autriche avait demandé à notre bienheureux Père d’apporter à l’auguste malade le réconfort de sa présence. Monsieur Vincent était accouru au château, dès le 23 avril. Il y revint à plusieurs reprises et il y eut alors, entre le roi et l’humble prêtre, d’émouvants dialogues. Le matin du 14 mai, – fête de l’Ascension, cette aimée-là, – il apparut que cette journée serait la dernière de Louis XIII. Et de fait, après avoir prononcé le nom de « Jésus » et le verset « In manus tuas, Domine… », le roi entra en agonie. Il rendit le dernier soupir à 2h.30 de l’après-midi. Ému par cette belle fin, Monsieur Vincent écrivait le lendemain à l’un de ses confrères : « Depuis que je suis sur la terre, je n’ai vu mourir personne plus chrétiennement » (1)
En 1646, grâce à un don de la duchesse d’Aiguillon, Monsieur Vincent achète, pour ses missionnaires, la charge du consulat d’Alger. C’est pour faciliter son œuvre charitable près des esclaves que Monsieur Vincent fait cette acquisition. Il pense que la charge de consul peut être compatible avec les fonctions de missionnaire. Mais les unes et les autres vont se révéler tellement absorbantes qu’en 1669 il faudra cesser l’expérience qui a cependant permis à nos confrères de bien travailler pour Dieu et pour la France. Sous la plume d’un historien du ministère des Affaires étrangères de la fin du XIX° siècle, on trouve ce beau témoignage : « Les correspondances consulaires relatent les services éminents et désintéressés des Pères Barreau, Dubourdieu, Le Vacher, Montmasson, Bossu, Groiselle et bien d’autres, qui durent supporter les uns l’odieux supplice de la bouche du canon, les autres une injuste captivité » (2+R).
En 1657, à Saint-Lazare, Nicolas Pierron qui sera le quatrième Supérieur général de la Mission est reçu par saint Vincent an séminaire interne. Il a vingt-deux ans (3).
En 1745, décès de M. Amosso, 15e Directeur des Filles de la Charité, sous le généralat de M. Couty.(R)
En 1871, les Sœurs de l’Hôpital Sainte-Eugénie (hôpital d’enfants) ont eu, la veille, la surprise de voir arriver chez elles deux compagnies de gardes nationaux dits fédérés. Trois Sœurs avaient eu l’imprudence d’écrire : “Vous êtes bien heureux de vous trouver hors de Paris et du danger ; pour nous, nous sommes aux mains de la canaille” et M. le Maire revêtu d’une énorme ceinture rouge venait enquêter et décider le départ de la Sœur Servante responsable et de trois Sœurs. Mais les autres Sœurs, les employés, les étudiants en médecine, les infirmiers se précipitent au-devant de la voiture destinée à cet enlèvement et ne laissent monter les prévenues que sur promesses qu’elles seront de retour dans une heure. Conduites chez les Sœurs de Reuilly, dont la maison était occupée par les communards, elles y sont accablées d’insultes, mais on les ramène. Pendant ce temps perquisition à l’hôpital. Et nos Sœurs seront ensuite gardées à vue et obligées de nourrir plus de cent gardes nationaux, puis on introduit des “citoyennes” chargées de remplacer le personnel. Il avait été décidé que les Sœurs seraient fusillées le 28 mai, le 27 l’armée les délivre.(R)
En 1939, à Rome, la Congrégation des Rites tient séance pour étudier les miracles attribués à Justin de Jacobis. Deux guérisons extraordinaires sont retenues. Le bénéficiaire de la première est un jeune homme de San Fele, la cité italienne où naquit Justin de Jacobis : François Lorenzo, atteint d’une scarlatine sur laquelle se greffent des complications de toutes sortes, est subitement guéri, le 28 novembre 1907. Le deuxième miracle s’est produit à Florence : Ange Marlazzi y fut soudainement guéri d’une très grave tuberculose pulmonaire (4).
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1) Coste III, 90-98.
2) Actes du Gouvernement, p. 57.
3) Circulaires, t. I, p. 208.
4) Annales, t. 104, pp. 449-453.