En 1651 , à Paris , saint Vincent obtient de la Cour un « sauve conduit », acte officiel par lequel il est recommandé à toutes les autorités civiles et militaires de protéger les missionnaires envoyés au secours de la Picardie et de la Champagne : ces charitables ambassadeurs étaient, en effet, fort souvent victimes des pillards1.
En 1660 , à Paris , mort de M. Antoine Portail. Il était né à Beaucaire le 22 novembre 1590. Dès sa venue à Paris, en 1610, il s’était mis sous la direction de Monsieur Vincent. Il fut vraiment le premier compagnon du fondateur de la Mission. Pendant trente ans, il a pris part à toutes les oeuvres importantes de la Compagnie naissante ; il fut, notamment, le premier directeur des Filles de la Charité. Saint Vincent regardait M. Portail comme un autre lui-même. C’est à lui que notre bienheureux père recourait : en particulier quand il voulait s’assurer que l’ordre régnait dans les maisons de la Compagnie. Il le seconda dans la direction de la Compagnie des Filles de la Charité. En M. Portail, le Fondateur a pu vérifier la sagesse et la fécondité des principes qu’il a donnés à ses missionnaires2.
En 1911 , à Antoura , mort de M. Alphonse Saliège. C’est à peine si, au cours de son dernier hiver, il a ralenti son activité, que gênaient pourtant des crises d’arthrite aiguë. M. Saliège est mort, comme il le désirait : sur la brèche. Son nom reste attaché au fameux collège d’Antoura. Quand il y arriva, le 30 avril 1879, M. Saliège avait déja servi dans les petits séminaires de Marseille et d’Evreux : il y avait développé sa solide piété et son désir de donner à tous ceux dont il avait la responsabilité une formation profonde. La Providence favorisa ses trente-deux années de règne à Antoura, en les situant dans la longue période de paix dont jouit le Liban de 1860 à 1914. M. Saliège mena de front une double tâche : la culture intellectuelle des élèves et la construction du collége. Dans le premier de ces domaines, il s’efforça d’harmoniser les programmes pour une formation classique et même scientifique aussi complète que possible. Quant à l’édification des bâtiments, il la trouvait déjà entreprise, à son arrivée, sur le plan dû à M. Destino, l’un de ses prédécesseurs. Avec une patience et une ténacité dignes de l’Auvergnat qu’il était, puisque né à Mauriac le 8 décembre 1813, M. Saliège réussit à faire du collège d’Antoura l’impressionnant ensemble que l’on admire encore aujourd’hui. Certes, il y mit le temps ; il procéda morceau par morceau, au gré de ses ressources ; mais il acheva tout et sans laisser de dettes. Il fut admirablement aidé par le Frère Léonard, architecte et entrepreneur. A la mort de ce grand supérieur, le bel établissement libanais comptait huit mille anciens élèves. Le buste que, le 7 juin 1914, ils ont inauguré à la mémoire de M. Saliège, est le signe sensible de leur fidélité3.
En 1697, décès de M. Nicolas Talec, septième Directeur des Filles de la Charité.
En 1794, arrestation des Soeurs d’Arras martyrisées quatre mois plus tard le 26 juin. Elles montèrent à l’échafaud en chantant l’Ave Maris Stella et la Soeur Servante annonça qu’elles seraient les dernières victimes, ce qui se réalisa.