1669. À Paris, mort du fameux Frère Mathieu Regnard qui transmit les aumônes recueillies par saint Vincent aux provinces ruinées de la Lorraine et de l’Artois. (R)
1716. À la suite du scandale donné par une Sœur, Monsieur Bonnet envoie une circulaire défendant expressément de faire de la contrebande en quoi que ce soit. Il demande d’obéir aux lois et de payer les impôts. (R-C)
1672. Signature du contrat pour l’établissement de trois Sœurs pour le service des pauvres malades reçus à l’hôpital de Liancourt. (C)
1696. Le procureur du Curé de l’église Saint Romain de La Ferté-Gaucher et des habitants de la ville signe avec Mère Mathurine Guérin et les trois officières un contrat pour l’établissement de deux Sœurs pour le service corporel et spirituel des malades de la ville et des habitants. Ce contrat ne sera pas ratifié par le Supérieur général Monsieur Jolly, car le travail nécessite une troisième Sœur que les habitants refusent. (C)
1910. À Lisbonne, la révolution qui a éclaté hier, proclame la République, ce matin à 10 heures. Pour s’établir, le nouveau régime a armé la racaille qui, inévitablement s’attaque à tout ce qui, de près ou de loin, sent le Jésuite. C’est ainsi qu’une bande de cinq cents hommes armés de fusils, de piques ou de pierres, se porte vers le faubourg d’Arroios où se trouve la maison de nos confrères : neuf prêtres, six frères, quatre ou cinq domestiques, vingt-quatre élèves y logent. Vers les six heures du soir, la résidence est envahie ; des coups de fusil sont tirés dans toutes les directions. Le visiteur, M. Alfred Fragues donne à sa communauté l’absolution générale, et, son crucifix des vœux à la main, s’en va vers les envahisseurs. «Pour l’amour de Dieu, ne tuez personne !» leur crie-t-il. Mais des balles partent ; le visiteur est tué, et son cadavre est percé de coups de piques. M. Fragues avait cinquante-quatre ans. Il était né à Linxe, dans les Landes, en 1856. Reçu dans la petite Compagnie en 1877, il avait été trois ans plus tard donné à la terre portugaise. Avant d’être nommé Visiteur pour succéder à M. Miel, M. Fragues avait rempli les fonctions de supérieur à Santa-Quitéria pendant dix ans, de 1884 à 1894… Ce même 5 octobre 1910, un autre prêtre, de nationalité portugaise, M. Barros-Gomès, directeur de la Sainte-Enfance, est tué lui aussi. Les autres habitants de la maison sauveront leur vie. Mais, prêtres et frères, ainsi que d’autres religieux et religieuses, doivent quitter le pays. La tourmente, une fois passée, nos confrères ont pu reprendre leurs travaux (1).
1930. Mgr Mignani et deux missionnaires sont arrêtés après la prise de la cité de Kianfou. L’hôpital est visité et les Sœurs, qui ont dû quitter la cornette, sommées d’aller à l’Evêché transformé en ambulance soigner les blessés. Mgr Mignani est promené dans la ville et frappé à coups de barre de fer, puis attaché au pied d’une table en rentrant dans sa prison. Deux Lazaristes chinois sont mis à mort : “J’ai fait à Dieu le sacrifice de ma vie, dit M. Mathieu Kin, Lazariste, je suis content de mourir pour Diéu et pour le Vicariat”. (R)
1934. La grève générale est déclarée à Oviedo (Espagne) Nos Sœurs restent sans lumière, sans pain et sans eau au milieu des mitrailleuses et des canons. A la Maison de Charité, les rebelles s’installent le 6. Le 11, les Sœurs avec leurs enfants fuient à l’Hospice où sont hospitalisés 230 vieillards hommes et femmes. Il faut bientôt installer ceux-ci dans les caves : à l’infirmerie on compte 108 impacts de balles. Le 15, les Sœurs du dernier étage restent cinq heures étendues par terre sous des matelas. A travers les balles, elles essaient de descendre les derniers malades toujours au milieu de la fusillade et consomment les Saintes Espèces. A l’Hôpital civil, durant ce temps, les blessés affluent : 100 soldats, 40 policiers, 36 gendarmes et 287 civils. (R)
1944. À la Maison Provinciale de Cologne, mort de Sœur Thuel, vicitime du bombardement. (R)
1951. À Kouba se réinstalle le grand séminaire d’Alger. Une cérémonie inspirée par la plus émouvante délicatesse marque cette reprise de possession : le corps de M. Joseph Girard, — «le Père Éternel» — retrouve le caveau où, soixante-douze ans auparavant, il a été inhumé, au centre de la chapelle, et d’où les événements de 1908 l’avaient fait retirer. A 17 h. 30 donc, en ce jour, le Père Girard, devant une nombreuse assistance de prêtres, de Filles de la Charité et de Sœurs Blanches, revient dans son séminaire. Et l’archevêque d’Alger, Mgr Leynaud qui jusqu’à son dernier souffle unit dans un même culte le cardinal Lavigerie et le Père Girard, chante une fois de plus les louanges de ce fils de saint Vincent qui, malgré les pires difficultés, mena à bien sa tâche de constructeur. Avec sa coupole, ses deux ailes de soixante-treize mètres de longueur et ses deux cents chambres, le séminaire de Kouba, dans ce site merveilleux qui couronne la rade algérienne, inscrit la hardiesse triomphante que le Père Girard puisa dans son amour du sacerdoce en général et du clergé d’Afrique en particulier (2).
- 1) Annales, t. 76, pp, 22-24.
- 2) Annales, t. 116, pp. 202-204.