1645. Sainte Louise écrit à saint Vincent une lettre pleine d’humilité : “O bon Dieu ! que j’ai de sujet d’avouer et de reconnaître que je ne fais rien qui vaille ! mon cœur ne s’en aigrit pas pourtant, quoiqu’il ait sujet de craindre que la miséricorde de Dieu se lasse de s’exercer en un sujet qui lui désagrée toujours”.(R)
1653. Saint Vincent fait à nos Premières Sœurs une conférence sur “la fidélité que nous devons à Dieu en toute notre vie”, et c’est au cours de cet Entretien qu’Il les assure : “Dieu est le Père des Filles de la Charité d’une manière particulière, de sorte qu’elles ne doivent aspirer ni respirer que pour Lui plaire. Une Fille de la Charité, c’est un arbre qu’Il a planté et qui ne doit porter ses fruits que pour Dieu”.(R)
1904. Durant la guerre russo-japonaise, les ambulances destinées aux blessés ont été réparties en cinq divisions distinctes : l’un d’elles (division sanitaire de Varsovie) confiées aux Sœurs Polonaises a été désignée sous le nom de saint Vincent de Paul. Cinq Filles de la Charité ont été désignées pour partir avec majors et infirmiers. Le 3 juin, elles montent dans le train qui les emmène à travers la Sibérie jusqu’au-delà du lac Baïkal.(R)
1905. À Rome, saint Pie X approuve l’Association de la Médaille Miraculeuse. Née en Pologne à l’aurore du XXe siècle, cette Association, qui a reçu du Saint-Siège sa charte constitutive le 8 juillet 1909, a pour but de porter chacun de ses membres à honorer Marie conçue sans péché en travaillant à l’acquisition d’une perfection personnelle et à l’apostolat auprès du prochain. Le supérieur général de la Congrégation de la Mission est, de droit, directeur général de cette Association qui, à l’heure actuelle, est répandue dans le monde entier (1).
1939. À Rome, le Pape approuve la nomination de notre confrère, M. Salvatore Pane, comme préfet apostolique du Tigré, en Abyssinie (2).
1948. À la Maison-Mère, mort de M. Jean-Marie Planchet… Une sorte de justice immanente voudrait-elle que sur la vie des hommes qui ont beaucoup écrit, nulle plume ne laisse quelques mots de souvenir ?… En tout cas, rien n’a été écrit sur M. Planchet, mises à part les sèches notations d’un registre de secrétariat. Cependant l’impressionnant alignement des ouvrages publiés par lui, garantit M. Planchet de l’oubli, et proclame bien haut ses capacités de travail. Il est vrai qu’il est né dans la Loire, département à l’humeur laborieuse, le 23 juillet 1870. Entré à dix-neuf ans dans la petite Compagnie, il part en Chine en 1894 et est ordonné prêtre à Pékin le 30 mai 1896 par Mgr Sarthou. A l’apostolat ordinaire du missionnaire il joint bientôt celui de la presse : il compose plusieurs ouvrages en chinois ; par exemple, une concordance des quatre évangélistes, une explication du catéchisme de Pékin, un petit traité sur la mortification et un autre sur l’existence de Dieu. A partir de 1916, M. Planchet fait paraître un annuaire sur les Missions en Chine et au Japon. Cette dizaine de volumes, dont chacun comporte environ six cents pages, constitue un recueil de précieux renseignements. Rentré en France en 1932, M. Planchet occupe pendant quatre ans le poste de supérieur à Valfleury, et vient ensuite à la Maison-Mère. Parmi d’autres travaux, il publie alors, en 1942, sa Nouvellevie des Saints, que la presse religieuse accueille avec faveur et qui, en moins de cinq ans, parvient à sa deuxième édition… A travers toutes les pages écrites par lui, la critique interne pourrait-elle retrouver la physionomie morale de M. Planchet et, certains traits de son caractère qui auraient fait songer, dit-on, à la rigidité… d’un porte-plume ? C’est peu probable. Mais elle constaterait que cette immense somme de travail a été inspirée et soutenue par le zèle le plus pur (3).
- 1) Annales, t. 95, pp. 552-554.
- 2) Annales, t. 104, p. 755.
- 3) Van den Brandt : Les Lazaristes en Chine, p. 127.