1) Etat actuel de la vie communautaire
Les multiples et profondes nouveautés et mutations, déclenchées dans l’Eglise par le Concile Vatican II, ont entrainé de nombreux changements dans les communautés religieuses et dans notre Congrégation. La simplicité et l’uniformité de notre vie d’avant le Concile, protégées par la ferme autorité des Supérieurs, ont pris progressivement un tout autre visage, afin de s’adapter aux réalités de la vie, de la pastorale et de l’apostolat d’aujourd’hui. Cet effort n’accorde pas la priorité á ce qui favorise la Communauté et la vie commune; il attend de la Communauté qu’elle s’adapte aux besoins des individus. Il en résulte qu’en plusieurs de nos Provinces, la vie commune devient plus difficile et souvent mémé impossible. Les Confrères en arrivent á perdre l’attachement confiant á leur propre communauté, parce que celle-ci n’est plus, ni ce que voulait Saint Vincent, ni ce qu’un chacun attend d’elle. Pour beaucoup, de leur propre aveu, il n’y a plus de communauté de travail, de prière et des biens, com.me le veut l’article 29 des Constitutions, mais seulement une communauté de table, d’habitation et de soins au temps de la maladie et de la vieillesse. Ainsi en est-il dans nombre de Provinces de notre Congrégation.
2) Analice des causes
Une analyse attentive des problèmes actuels de notre Communauté, nous révélé que leurs causes ne sont pas toujours extérieures seulement, mais avant tout intérieures, spirituelles. Les causes externes, dont l’action est certaine, exercent une grande influence sur la vie commune, mais pas toujours sur la vie communautaire, faite d’un sentiment d’union intime, d’amitié fraternelle et d’aide mutuelle. En un mot, elles n’entament pas la koinonia, cette communion qui unissait déjà, par un lien de dilection intime, les Apôtres dispersés de par le monde.
Voici la voie suivie dans les Provinces où ces temps difficiles pour la Communauté commencent á s’effacer:
- D’un commun accord a été projeté, puis assuré par un règlement provincial et domestique, le minimum de réunions possibles et obligatoires pour tous les Confrères.
- On a décidé de poursuivre, avec un optimisme réaliste, les œuvres et les travaux.
- On a traité en famille, fraternellement, les soucis et les difficultés de la Province, des maisons et des personnes.
Cette voie extérieure vers le rétablissement de la vie commune est dépassée en importance et en efficacité par l’effort sincère.
- d’intensifier de toute manière l’estime de notre propre Communauté;
- de méditer souvent sur la fin de notre Congrégation et de notre vocation;
- d’apprécier intimement l’importance vitale des œuvres de notre communauté pour l’Eglise et pour le salut des hommes;
- de rechercher avec diligence et de créer les possibilités de prier en commun et de concélébrer l’Eucharistie;
- de ne jamais oublier que le cœur de la majorité des Confrères est certainement généreux, rempli de bonne volonté et avide d’amitié fraternelle.
Si nous pouvons mobiliser pour la Communauté toutes ces ressources spirituelles, le prix de cette Communauté ne cessera d’augmenter pour nous, pour l’Eglise et pour le monde. Et ce faisant, nous préparerons l’avènement de Dieu et de la charité du Christ en tous ceux vers qui nous sommes envoyés.
3) Quand la vie commune est impossible
La vie commune pose un problème spécial dans les Provinces où les communautés religieuses sont supprimées de force et, par suite, sont pratiquement inexistantes. Nos confrères y sont dispersés, adonnés á des travaux profanes, éloignés les uns des autres.
La mémé situation se crée peu á peu dans les Provinces où les Confrères sont á tel point insérés dans la pastorale diocésaine, que la Communauté et la vie commune en deviennent impossibles.
Mémé en ces cas, il n’y a pas lieu de désespérer. La vie communautaire, en tant que communion spirituelle intime, reste toujours possible. De fait, il y a des Confrères qui sont contraints de vivre séparés, mais n’en demeurent pas moins en état de communion spirituelle, se retrouvent de temps á autre pour une récollection et un entretien fraternel, approfondissant et fortifiant ainsi leur vie communautaire.
4) La vote des constitutivos
II est bon de se rappeler que dans les articles 29 á 38 de nos Constitutions, parlant de la « Communion fraternelle », nous trouvons nombre de moyens, capables non seulement de nous aider á vivre la vie communautaire, mais encore de nous mériter la bénédiction de Dieu et l’aide de Saint Vincent.
5) Quistiones á meditar
- Comment éveiller et garder la confiance en notre propre communauté ?
- Comment surmonter et éliminer les divisions et les mauvaises relations entre (groupes de) Confrères ?
- Comment rénover et affermir chez nous la communauté de prière, au sein des affectations si variées des Confrères ?
- Que faire, là où la communauté de prière et de travail, l’Eucharistie en commun, sont tout á fait impossibles ?