1.- INTRODUCTION
Nous venons de demander au Seigneur de nous donner un cœur semblable à celui de Vincent de Paul. Il est dit que l’on aime mieux ce que l’on connaît. Ce matin, nous allons donc essayer, si possible, de comprendre un peu plus le cœur de Monsieur Vincent.
Voilà quelque temps José Vicente m’a demandé de participer à la journée de la Province en prenant en charge la partie formative toujours incluse dans cette journée, mais j’ai résisté. Cette année, lorsqu’il me l’a demandé « formellement » en octobre dernier, j’ai transmis sa requête au P. Gregory qui a écrit sous le message « Tu as mon soutien pour ce projet » … A partir de ce moment, je ne pouvais plus dire non et … nous voici réunis.
José Vicente m’a dit qu’il souhaiterait aborder la question de la Doctrine Sociale de l’Eglise parce qu’il sait que c’est un sujet qui me passionne. Cependant, le contenu est immense et nous ne disposons que de deux heures environ. Que pouvais-je faire ?
En mai dernier, à la demande des Conseillères de Formation, j’ai donné un mini-cours aux jeunes sœurs de l’Espagne, pendant deux jours et demi et je pense franchement qu’il aurait fallu quatre jours au moins. L’évaluation finale a signalé comme point négatif que le contenu était trop dense et qu’il n’y avait pas assez de temps pour la réflexion… et je sais qu’elles ont tout à fait raison. Elles avaient particulièrement apprécié la dernière matinée, notée à quatre sur une échelle de zéro à cinq. Ce jour-là, compte tenu des assemblées en cours, j’avais parlé du « PROPHETISME DU CHARISME VINCENTIEN A LA LUMIERE DE LA DOCTRINE SOCIALE DE L’EGLISE ».
Nous avons commencé la matinée en considérant les conseils évangéliques dans le Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise, tout en faisant le lien avec nos Constitutions, puis, au lieu de traiter le vœu du service des pauvres, nous avons étudié Saint Vincent, Sainte Louise, la premières sœurs, Sœur Rosalie Rendu, Ozanam et Mère Guillemin à la lumière de la doctrine sociale de l’Eglise.
Une lecture entre les lignes de l’évaluation m’a amenée à conclure que même lors qu’ils s’intéressent beaucoup à la doctrine, les jeunes espèrent, désirent et ont besoin de repères dans leur propre Congrégation.
Aujourd’hui, nous ne pouvons pas couvrir les mêmes contenus et ce que j’ai proposé à José Vicente était de présenter Saint Vincent, en synthétisant et en l’adaptant à nous tous qui partageons ce jour de la Province avec pour toile de fond la célébration de la naissance de la Congrégation de la Mission. Puisque nous ne pouvons pas parler des sources, racines et processus de formation de la doctrine sociale de l’Eglise, je vous demande de garder à l’esprit, en parlant de Saint Vincent, le fait que le premier « document officiel » pour ainsi dire, la première encyclique sociale, la «Rerum Novarum», a été écrite par le Pape Léon XIII en 1891, soit deux cent trente ans après la mort de Saint Vincent.