Louise de Marillac, Lettre 0426: (aux Sœurs de l’hôpital d’Angers)

Francisco Javier Fernández ChentoÉcrits de Louise de MarillacLeave a Comment

CRÉDITS
Auteur: Louise de Marillac .
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(août 1640).

Mes Chères Sœurs,

Il me semble que je me vois maintenant parmi vous toutes, au service de nos chers maîtres, à leur souper. Mon Dieu ! quel bonheur vous possédez en effet, et que je ne suis pas digne de posséder qu’en désir ! Courage donc, mes chères Sœurs, que ce soit avec un grand cœur tout plein du pur amour de Dieu, qui nous fasse toujours aimer les roses parmi les épines. Que cette vie langoureuse est courte ! et que l’éternité bienheureuse est longue, aimable et désirable, en laquelle nous ne pouvons aller qu’en la suite de Jésus, toujours travaillant et souffrant ! et encore ne nous y aurait-il pas pu mener que si sa persévérance ne l’eût mené à la mort de la croix. Voyez, mes Sœurs, si nous nous devons épargner pour ne nous pas tromper ! Oh ! gardons-nous-en bien, puisque quand nous aurions travaillé quarante-neuf ans1, et que nous aurions cessé de travailler la cinquantième en laquelle Dieu nous appellerait, nous n’aurions rien fait toute notre vie. La persévérance donc, mes chères Sœurs, doit être la dernière fleur de notre couronne, puisqu’il la faut acquérir dans le dernier moment de notre vie en la grâce et amour de Dieu. (Ne) serions-nous pas de chétives créatures, si l’amour de nous-mêmes, l’attache à ceci ou cela, nous empêchait cette tant nécessaire et importante persévérance ! Oh ! mes bonnes Sœurs, demandez pour moi à notre bon Dieu qu’il me fasse miséricorde, et que mes lâchetés ne me privent pas de son amour en l’éternité. Que souvent j’ai mérité cette punition pour mes crimes.

  1. Louise de Marillac, née le 12 août 1591 va entrer dans sa cinquantième année.

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