Louise de Marillac, Lettre 0108: à Monsieur l’abbé de Vaux

Francisco Javier Fernández ChentoÉcrits de Louise de MarillacLeave a Comment

CRÉDITS
Auteur: Louise de Marillac .
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Ce 19 septembre (1640).

Monsieur,

C’est avec sujet, si vous vous plaignez de ma paresse qui m’a, en apparence, tenue si longtemps sans vous remercier, très humblement de toutes les peines que votre charité prend pour nos filles. Je ne sais comme quoi je laissai passer le jour du message que je devais me donner l’honneur de vous écrire pour vous supplier très humblement prendre la peine faire trouver bon aux Messieurs de l’Hôpital que nous retirions ma Sœur Turgis, pour les raisons que je vous ai mandées par ma dernière. Pour ce qui est de la bonne volonté qu’ils ont pour ma Sœur Elisabeth1 nous leur en sommes obligés, mais, il me semble, que la pauvre fille serait peut-être mieux en cet air ci. Je laisse cela pourtant entièrement à votre conduite; mais je vous assure, Monsieur que notre Sœur Barbe, de Richelieu a toutes les conditions nécessaires pour le gouvernement de cette petite troupe; à cela près qu’elle ne sait pas si bien écrire que notre Sœur Turgis. Elle est sœur aînée de ma Sœur Cécile2.

Je ne savais pas la perte du procès de Madame votre sœur3, mais je la vis dans une disposition très chrétienne, en l’attente du jugement ce qui m’édifia beaucoup. Je vous supplie encore, très humblement, Monsieur, si notre Sœur Turgis n’est point partie, de considérer tout ce que je vous mande, et de disposer des deux filles dont je vous parle, comme vous le jugerez pour le mieux. Je vous demande pardon de la liberté dont j’use vers votre charité, dont je suis, Monsieur, Votre très humble et très obéissante fille et servante.

  1. Elisabeth Martin est toujours malade. Mademoiselle pense à son changement (voir p. 32).
  2. Cécile Angiboust, entrée dans la Compagnie des Filles de la Charité quelques années après sa sœur aînée Barbe. Arrivée à Angers en décembre 1639 elle y restera jusqu’en octobre 1657. Les nombreuses lettres de Louise de Marillac qu’eue a précieusement gardées permettent de suivre l’histoire de la communauté de l’hopital. En 1648, elle sera nommée Sœur Servante de cette communauté. Après son retour à Paris en 1657 elle est envoyée aux Petites Maisons.
  3. Voir les lettres précédentes, p. 36-38-39.

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