(à Angers)
Ce 4 janvier 1641.
Monsieur,
Monsieur Brouart m’a mandé le bruit qu’il y a eu de nos filles; mais je suis en peine du sujet; et s’il y a de la faute de nos Sœurs, je vous supplie très humblement prendre la peine me le mander*, et, m’excuser si je vous écris trop souvent. Cette fois-ci est pour vous saluer très humblement au commencement de cette nouvelle année et pour prendre la liberté de vous adresser cette lettre pour nos Sœurs. je crains que celles que je leur ai adressées, à elles-mêmes, aient été perdues, à cause qu’il y a longtemps que je n’ai eu de leurs nouvelles. Je suis néanmoins en repos puisque vous êtes à la ville, pour la créance* que j’ai que votre charité m’avertirait s’il leur arrivait quelque mal.
Mais enfin, Monsieur, l’hiver se passe, et vous ne nous faites point l’honneur de nous mander si votre dessein de venir à Paris s’accomplira, et quand ? Je le souhaite de tout mon cœur si c’est la très sainte volonté de Dieu en laquelle je suis, Monsieur, Votre très humble et très obéissante fille et servante.