à Richelieu
Ce 1er février 1641.
Mes très Chères Sœurs1,
Vous avez bien fait de me ramener les croix que je vous avais (remises); les voilà toutes deux que je vous envoie, non pas toutes pleines de reliques, j’y ai laissé place pour celles que vous pourrez avoir. J’ai eu beaucoup de consolation d’apprendre de vos nouvelles par le retour de Monsieur Vincent. Je supplie Dieu de tout mon cœur vous continuer ses saintes grâces et le courage de lui être bien fidèles. Je me recommande à vos prières et saintes actions. Saluez de ma part très humblement Monsieur Lambert, et dites-lui que les deux filles qu’il nous a envoyées se portent bien, et font de même, et que je supplie prendre la peine nous mander* de fois à autre des nouvelles de leurs parents et amis. Ma Sœur Vincente2 voudrait bien en savoir de sa maîtresse. Je vous prie de supplier notre Cher Seigneur Crucifié de me faire la grâce de le bien aimer.
Je suis en lui, mes très chères Sœurs, Votre très humble Sœur et servante.
- Barbe Angiboust et Louise Ganset, (voir p. 14 et 20).
- Vincente Auchy, originaire de Richelieu, vient d’entrer dans la Compagnie des Filles de la Charité. Elle semble être toujours restée à Paris, à part quelques mois passés à Chars en 1652. Elle ne sait ni lire, ni écrire. C’est par une croix qu’elle signera l’acte d’érection de la Compagnie le 8 août 1655.