l’une des Filles de la Charité (à Angers)
(1640).
Ma bonne Sœur,
Que je compatis à vos peines ! Je voudrais que vous les adoucissiez par une pensée continuelle que vous êtes en l’état que Dieu vous veut ; et puis, vous ne vous soucieriez point si vous êtes à charge, si vous ne travaillez pas comme vous voudriez bien, ainsi vous rejetteriez toutes ces pensées qui vous empêchent d’être toute selon le cœur de notre bon Dieu, et peut-être aussi vous empêchent de guérir.. Pensez donc que Dieu veut que vous soyez gaie et en paix parmi toutes vos peines, et que je suis souvent auprès de vous à vous dire: ma chère Sœur, souvenez-vous que vous avez été une autre fois en l’état auquel vous êtes; et puis, Dieu vous a donné la santé, quand il a voulu que vous le servissiez. Je me plains de ce que vous ne m’avez pas écrit une seule fois de votre main depuis que je suis partie, faites-le, si vous le pouvez; mais mandez-moi bien franchement vos peines, je lirai et entendrai bien tout.
Je salue toutes nos Sœurs, encouragez-les bien dans votre affliction et me croyez, Ma Sœur, Votre Sœur et meilleure amie.