Chapitre XXI : Son égalite d’esprit
L’égalité d’esprit est une des marques les plus assurées, ou plutôt un des plus excellents fruits de la parfaite mortification: par elle on acquiert un tel empire, non seulement sur ses sens extérieurs, mais aussi sur tous les mouvements intérieurs de son âme, que tout ce qui se passe au dehors, et tout ce qu’on peut ressentir au dedans, n’est capable d’apporter aucun trouble a celui qui s’est rendu possesseur de cette vertu: de sorte qu’en la partie supérieure de son âme, il jouit d’une continuelle tranquillité, et demeure toujours dans une paisible possession de soi-même; et quelques accidents qui lui puissent arriver, en quelques rencontres d’affaires qu’il se puisse trouver, et quoi qu’on lui puisse dire ou faire, rien ne le peut altérer ni ébranler: on voit toujours reluire une même sérénité en son visage, et une même retenue en toutes ses actions et en toutes ses paroles; sa voix ne change pas même de ton; et son cœur, demeurant toujours en une même disposition, conserve tout le reste de l’intérieur dans une constante égalité, qui se fait même connaître à l’extérieur.
Voilà un petit crayon, quoique bien imparfait, de l’état auquel M. Vincent était parvenu, ou plutôt auquel il avait été élevé par la pratique de toutes les vertus, dont il a été parlé dans les chapitres précédents; et particulièrement par la mortification qui semblait lui avoir parfaitement assujetti tous les mouvements de ses passions, en sorte qu’il n’en recevait aucun trouble ni altération; retenant toujours son esprit dans une sainte égalité, qui se faisait connaître même sur son visage et sur toute la composition de son extérieur.
Or, cette constance et égalité d’esprit de M. Vincent s’est rendue remarquable; premièrement dans sa manière de vie toujours humble et portée à la piété et à la charité, sans avoir jamais été interrompue par aucun désordre de jeunesse, ni par le relâchement au progrès de la vertu, non pas même dans le déclin de son âge et dans sa caducité. Il allait toujours son train ordinaire dans les actions spirituelles et dans la voie de la perfection, marchant droit à la suite de Notre-Seigneur, et il portait les siens à la pratique des maximes de l’Évangile et des Règles de leur état, dont il leur donnait l’exemple en tous lieux et en tous temps, dans la tribulation et dans la consolation, dans la santé et dans la maladie, dans les grandes froidures et dans les excessives chaleurs, parce que toutes ces choses lui étaient égales devant Dieu, Ce qui se peut dire de même de tout le reste. L’on a souvent remarqué qu’en quelques affaires qu’il fût occupé, et même dans la plus grande presse et dans la foule des importunités, dont il était quelquefois accablé, si néanmoins quelqu’un venait pour l’interrompre et lui parler, il l’écoutait, et lui répondait avec autant de présence d’esprit et de tranquillité que s’il n’eût eu aucune autre affaire; ce qui était une marque bien évidente de l’égalité en laquelle il maintenait son esprit. Elle s’est encore montrée plus merveilleuse dans la constance avec laquelle il a persévéré en toutes ses entreprises et occupations de piété: s’étant incessamment appliqué au service des pauvres, à l’instruction des peuples, et aux moyens de perfectionner l’état ecclésiastique, sans jamais se désister de ce qu’il avait une fois bien commencé; il n’a point délaissé une chose pour en commencer une autre; et entre tant de grandes œuvres qu’il a entreprises, il n’en a abandonné aucune avant le temps; mais il les a toutes soutenues et poursuivies jusqu’au bout avec une égalité d’esprit et une constance merveilleuses, nonobstant les contradictions, traverses et persécutions, qui affermissaient son courage, au lieu de l’ébranler.
Mais ce qui est d’autant plus admirable que cela est plus rare parmi les hommes, est que M. Vincent a conservé cette égalité d’esprit parmi toutes les inégalités d’emplois et d’affaires, et même dans tous les engagements qu’il a eu dans les conseils de Leurs Majestés; et cet air de la cour est si pénétrant, qu’il ne se trouve presque aucun esprit, quelque fort qu’il puisse être, qui n’en ressente quelque altération, n’a jamais fait aucune impression sur celui de M. Vincent, lequel était aussi tranquille et aussi recueilli parmi la foule des courtisans, comme en la compagnie de ses Missionnaires, aussi humble dans la communication avec les grands, comme dans la conversation avec les petits: en sorte que tous les emplois qu’il a eus dans les Conseils, pendant plusieurs années, ne lui ont rien fait diminuer de ses exercices ordinaires, ni de son respect et de son affabilité envers chacun. Ce que considérant un jour un très vertueux prélat qui l’était venu visiter à Saint-Lazare, et admirant particulièrement une si grande humilité dans un homme élevé à des emplois si honorables et si importants, et qui d’ailleurs était Supérieur Général d’une Congrégation et instituteur de plusieurs Compagnies, il ne put s’empêcher de dire: «M. Vincent est toujours M. Vincent;» c’est-à-dire aussi humble, aussi affable, et aussi prompt à servir un chacun, qu’il était avant que d’être employé aux affaires de la Cour, faisant mentir le proverbe qui dit que les honneurs changent les mœurs.
Il a fait encore particulièrement paraître cette égalité d’esprit dans les grandes pertes qui lui sont arrivées des biens qui lui étaient nécessaires pour la subsistance de ceux de sa Congrégation, et pour le service de Dieu; et comme plusieurs maisons de la Mission avaient la plus grande partie de leur établissement assigné sur divers domaines du roi, comme sur les aides, coches, carrosses et autres semblables, on lui venait souvent dire qu’on en avait retranché un quartier, quelquefois deux, et quelquefois toute une année; et pendant les guerres on lui apportait quelquefois la nouvelle qu’une ferme avait été pillée, que les chevaux et autres bestiaux avaient été enlevés, ou bien qu’il était arrivé quelques autres pertes et fâcheux accidents, et en toutes ces rencontres on ne lui entendait dire autre chose, sinon: «Dieu soit loué, il faut nous soumettre à sa volonté et agréer tout ce qui lui plaira nous envoyer. » Et la plus grande plainte qu’il ait jamais faite fut de dire: «Je pense qu’enfin nous serons contraints d’aller vicarier par les villages, si Dieu n’a pitié de nous.»
Mais son égalité d’esprit s’est fait voir particulièrement à l’occasion de la perte de cette ferme dont il a été parlé au chapitre 18; car, comme on lui en eut apporté la nouvelle, la première parole qu’il dit fut celle-ci: «Béni soit Dieu !» ce qu’il répéta cinq ou six fois; et en même temps il s’en alla à l’église, où il demeura quelque temps à genoux devant le Saint-Sacrement. Or ce qui rend cette égalité d’esprit plus admirable en cette rencontre, est qu’il ne s’attendait nullement à cette perte, après le sentiment de huit avocats des plus fameux du parlement de Paris, lesquels avaient été consultés sur ce sujet, et qui tous unanimement avaient trouvé que le droit de la maison de Saint-Lazare était bien fondé et même le tenaient pour infaillible.
M. Vincent fit encore voir quelle était son égalité d’esprit, lorsqu’il apprit la nouvelle du naufrage des vaisseaux que feu M. le maréchal de La Meilleraye envoyait en l’île de Madagascar l et dans lesquels il y avait plusieurs Missionnaires, et quantité de hardes, de meubles, de livres, et de quoi subsister pendant plusieurs années; tout périt, à la réserve des enfants de ce charitable père, qui furent préservés par une spéciale protection de Dieu; et néanmoins toutes ces pertes et fâcheux accidents ne furent point capables d’ébranler son esprit, ni de lui faire changer la résolution de soutenir cette grande et importante entreprise; au contraire, il semble que cela ne servit qu’à augmenter son courage, car il envoya en cette même île, par les vaisseaux qui partirent depuis, un plus grand nombre de Missionnaires qu’il n’avait fait par les précédents.
Cette même égalité d’esprit a été aussi fort remarquable en lui dans la perte de plusieurs très bons sujets de sa Congrégation, qui ont été consumés par les travaux où il les avait engagés pour le service de Dieu; car, lorsqu’il apprenait la nouvelle de leur mort, quoique d’abord il en parût sensiblement touché, néanmoins recueillant aussitôt son esprit et l’élevant vers Dieu, il se conformait au bon plaisir de sa divine Majesté, et demeurait ainsi dans son égalité ordinaire.
Voici ce qu’il écrivit un jour à un de ses prêtres sur ce sujet: «Vous n’avez donc pas su (lui dit-il) les pertes que nous avons faites ? O Monsieur, qu’elles sont grandes ! non seulement pour la quantité des hommes que Dieu nous a ôtés, au nombre de dix ou onze, mais pour la qualité de leurs personnes, étant tous prêtres et des meilleurs ouvriers de la Compagnie: aussi sont-ils tous morts en servant actuellement le prochain, et d’une manière toute sainte et extraordinaire. Ce sont Messieurs, etc., desquels il y en a six qui sont morts de peste à Gênes en servant les pestiférés, sans parler d’un frère; et les autres ont donné leur vie temporelle pour procurer l’éternelle aux insulaires de Madagascar et des Hébrides. Ce sont autant de Missionnaires que nous avons au ciel; il n’y a pas lieu d’en douter, puisqu’ils se sont tous consumés pour la charité, et qu’il n’y en a pas une plus grande que de donner sa vie pour son prochain, ainsi que Jésus-Christ même l’a dit et pratiqué. Que Dieu soit donc glorifié, Monsieur, de la gloire qu’il a donnée à nos confrères, comme nous avons sujet de le croire, et qu’à jamais son bon plaisir soit la paix et le calme de nos cœurs affligés. Je ne vous dis pas quelle a été notre douleur en recevant ces fâcheuses nouvelles, qui sont venues presque toutes en même temps; il me serait impossible de vous l’exprimer: vous pourrez juger par la peine que vous en ressentirez, vous qui aimez tendrement la Compagnie, que nous n’en pouvions pas recevoir une plus grande sans en demeurer accablés.» Voilà ses sentiments douloureux sur la mort de ses plus chers enfants; mais ceux qui ont vu sa douce et- ferme tranquillité dans ces accidents disent qu’elle était incomparable, et qu’elle donnait une merveilleuse édification.
L’égalité d’esprit de cet homme de Dieu fut un jour éprouvée par une grande affliction et par une grande joie qui le saisirent subitement l’une après l’autre, sans que presque personne s’en aperçût que ceux auxquels ils le déclara par nécessité. Il envoya sur la fin de l’an 1659 quatre prêtres et un frère pour la mission de Madagascar: étant arrivés à Nantes, ils apprirent que l’embarquement se devait faire à La Rochelle, où ils s’en allèrent, les uns par terre, et les autres par mer. M. Etienne, qui était le supérieur, voulut aller par mer, et prit le frère avec lui pour conduire leurs hardes. La barque sur laquelle ils étaient fut durant douze ou quinze jours dans une continuelle agitation, et toujours sur le point de périr, n’ayant plus de mât, de voiles ni de vivres; cependant on la tenait pour perdue, et on le manda ainsi à M. Vincent, de Nantes et de La Rochelle; et peu après, cette mauvaise nouvelle fut confirmée par deux jeunes hommes qui étaient dans la barque, et qui au milieu de l’orage, voyant qu’ils allaient échouer sur un banc de sable, sautèrent dans le petit esquif, sur lequel ils arrivèrent seuls à La Rochelle, où ils assurèrent avoir vu s’abîmer la barque; ce que même l’un deux, qui était de Paris, l’écrivit même à Mme Sauvé sa mère, laquelle envoya la lettre à M. Vincent. Il avait des raisons très particulières pour regretter dans cette conjoncture la perte de ce supérieur par-dessus toute autre perte; et en effet cette nouvelle lui causa une douleur inconcevable; mais tant s’en faut qu’il se laissât aller aux plaintes ou aux exclamations, ou qu’il donnât aucun signe de tristesse, que même il cacha cet accident à sa Communauté, et défendit à trois personnes qui le savaient d’en parler à qui que ce fût, parce qu’il voulait prendre son temps pour la préparer à cette grande affliction, comme il avait coutume de faire pour de moindres pertes, afin de tenir les esprits si résignés qu’ils ne se laissassent emporter aux mouvements déréglés de la mer orageuse de cette vie; désirant qu’ils eussent tous la même égalité qu’il avait. Après cela il disposa incontinent et en secret un autre prêtre pour aller prendre la place de celui qu’il croyait mort; et pendant que celui-ci dînait pour partir, et que M. Vincent écrivait une lettre aux autres prêtres qui étaient à La Rochelle, pour leur dire qu’il leur envoyait un nouveau supérieur, voici qu’on lui apporta de la poste plusieurs paquets de lettres, entre lesquelles il s’en trouva deux dont la suscription semblait être de !a main de M. Etienne qu’il tenait pour mort. Il ouvrit ces lettres, et regardant la signature, il trouva que c’était M. Etienne lui-même qui les avait écrites, l’une de Bayonne et l’autre de Bordeaux, pour lui dire que sa barque était arrivée à Saint-Jean-de-Luz toute délabrée, qu’ils avaient été tous conservés comme par miracle, et qu’il s’en venait en poste avec le frère droit à La Rochelle, pour y arriver avant le départ du navire. Il n’y a que Dieu qui sache la consolation que ce charitable père reçut de ces lettres. Il les lut en présence de son assistant, et de celui qui écrivait sous lui, qui avaient su la mauvaise nouvelle, et ils admirèrent de le voir passer subitement d’une extrémité à une autre, et d’un état de peine à un sujet de joie, sans aucun signe extérieur de transport ni de changement, non plus de son esprit que de son visage. Il remercia Dieu, le loua et le bénit de la vie comme de la mort.
Voilà comme la volonté de Dieu lui était toujours égale, sous quelque couleur qu’elle lui apparût; c’est ce qu’il a fait connaître à ses enfants en une infinité de rencontres; et voici une règle qu’il s’était prescrite pour lui et pour eux, afin de s’attacher partout et en toutes choses à cette divine volonté: «Pour ce qui est des choses, dit-il, qui nous arrivent inopinément, comme sont les afflictions ou consolations, soit corporelles, soit spirituelles, nous les devons recevoir toutes avec égalité d’esprit, comme venant de la main paternelle de Notre-Seigneur. »
Voici dans quel esprit M. Vincent reçut en l’année 1660, sept mois avant sa mort, la séparation de son cher compagnon M. Portail, exprimée dans une lettre qu’il écrivit dès lors à un des siens: «Il a plu à Dieu (dit-il) nous priver du bon M. Portail. Il décéda le quatrième de ce mois. il avait toujours appréhendé la mort; mais la voyant approcher, il l’a envisagée avec paix et résignation, et il m’a dit plusieurs fois que je l’ai visité qu’il ne lui restait aucune impression de sa crainte passée. Il a fini comme il a vécu, dans le bon usage des souffrances, dans la pratique des vertus et le désir de se consumer, comme Notre-Seigneur, en l’accomplissement de la volonté de Dieu. Il a été l’un des deux premiers qui ont travaillé aux missions, et il a toujours contribué aux autres emplois de la Compagnie, à laquelle il a rendu de notables services en toutes les manières; en sorte qu’elle aurait beaucoup perdu en sa personne, si Dieu ne disposait de toutes choses pour le mieux, et ne nous faisait trouver notre bien en cela même où nous pensons recevoir du dommage. Il y a sujet d’espérer que ce sien serviteur nous sera plus utile au ciel qu’il n’eût été sur la terre. Lors de son trépas, Mademoiselle Le Gras était aussi à l’extrémité, et nous pensions qu’elle s’en irait devant lui; mais elle vit encore. Dieu n’a pas voulu nous accabler d’une double affliction.»
Il est à remarquer que cette double affliction lui arriva un mois après, et ensuite, celle de la mort de M. l’abbé de Chandenier, qu’il estimait, honorait et chérissait grandement. On sait que toutes ces pertes lui ont été les plus sensibles; mais pourtant il n’en perdit point la tranquillité de son esprit, ni la sérénité de son visage, pour peu que ce fût.
Non seulement il souffrait sans émotion d’être dépouillé des biens et des personnes les plus utiles à sa Congrégation, mais encore de perdre son honneur, sa santé et sa propre vie.
Il se possédait à un tel point, que quand on lui disait des paroles piquantes, des injures et des calomnies, comme cela lui est arrivé souvent, il se tenait toujours égal à lui-même, ne répondant point autrement qu’à son ordinaire, sans aigreur ni changement; ce que quelques personnes qui étaient présentes ont admiré en diverses rencontres, avouant qu’elles en ressentaient elles-mêmes quelque émotion, quoique ces injures ou contumélies ne les touchassent en rien.
Revenant un jour de la ville pendant la seconde guerre de Paris, et étant près de passer la porte pour venir à Saint-Lazare, il fut arrêté par les bourgeois qui la gardaient, lesquels témoignèrent lui vouloir faire insulte; quelqu’un d’eux menaça même de le tuer, lui faisant mettre pied à terre; il ne laissa pas pourtant de leur parler avec sa civilité et sa modération ordinaire, sans s’étonner de leurs menaces; et ces gens-là, voyant sa candeur, le laissèrent passer; mais cela lui donna seulement sujet d’envoyer chez M. le duc d’Orléans demander, pour entrer et sortir librement, un passeport qui lui fut accordé aussitôt.
Il s’est trouvé dans plusieurs périls de mort, particulièrement quand il fit le voyage de Bretagne, ayant couru deux fois le danger évident d’être noyé, et une fois d’être assassiné: néanmoins on n’a jamais remarqué en lui aucune altération d’esprit, ni même de visage.
Quelque douleur qu’il ait endurée en ses maladies, quelque longueur qu’aient eue ses incommodités, et quelque retardement que les affaires en reçussent, on ne s’est point aperçu qu’il s’en soit aucunement inquiété ni troublé: il demeurait dans sa profonde paix et dans sa constante égalité d’esprit, dont la douceur de ses paroles et la sérénité de son visage dans les attaques les plus fâcheuses étaient de fidèles témoins; et il eût même donné sujet de penser qu’il ne souffrait pas beaucoup, et qu’il était comme insensible, si d’ailleurs on ne l’eut vu diminuer et s’affaiblir, particulièrement avant sa mort, auquel temps, il se trouva alors si accablé de divers maux, que lui-même se voyait mourir, ainsi qu’il le disait, sans qu’on vît pourtant d’autre changement en son corps que celui de sa faiblesse et destruction: car il demeura toujours assis sur sa chaise, vêtu à son ordinaire, et appliqué aux affaires comme auparavant. L’on vit encore moins changer son esprit, qui parut toujours doux et tranquille jusqu’au dernier soupir; en sorte qu’il y a lieu de douter s’il s’est jamais vu une égalité plus étendue, plus entière, plus éprouvée et plus constante que celle de ce grand serviteur de Dieu.