Mon cher Monsieur,
En attendant que votre frère vous écrive lui-même, je m’empresse de vous annoncer qu’il est arrivé aujourd’hui bien portant et bien content. Son voyage ne l’a pas fatigué. Je ne puis vous exprimer avec quel plaisir j’ai embrassé ce cher enfant : comme vous avez la charité de le supposer, je me sens pour lui des entrailles de frère, Je regrette que Philémon n’ait pas répondu à l’admirable lettre de Saint Paul ; il m’aurait aidé à répondre à votre charmante lettre, Si je suis en défaut, prenez-vous en à lui, mes sentiments ne le cèdent pas aux siens. Votre frère a trop de titres à tout mon intérêt et à toute ma tendresse, pour que je puisse me faire un mérite de lui assurer tous mes soins ; par une charitable fiction, supposez que je suis un autre vous-même.
Comme voilà l’heure de la poste, je me hâte de terminer en me recommandant à vos prières, et en vous assurant que vous pouvez me compter toujours parmi vos amis les plus affectionnés et les plus dévoués, etc.
Lettre 51. — Vauris, op. cit. p. 368.