Saint-Flour, le 14 juillet 1827.
Mon très cher père,
Votre lettre m’a procuré le plus grand plaisir ; il y a longtemps que je désirais recevoir de vos nouvelles. Je vais profiter de la même occasion pour vous donner des miennes. Pendant toute cette année je me suis très bien porté. Dans ce moment-ci quoique je ne sois pas malade je me sens très fatigué ; mais je fais ma dernière classe aujourd’hui ; nos séminaristes sortiront la semaine prochaine. J’ai déjà écrit à Paris pour demander la permission d’aller vous voir. J’espère qu’elle ne me sera pas refusée. Je ne pourrai guère partir de Saint-Flour avant le 10 août, attendu qu’il doit y avoir une retraite pastorale dans le séminaire, vers la fin de ce mois. Je me propose de me rendre d’abord à Montauban ; après la distribution des prix, nous irons chez vous, mon frère et moi ; nous vous avertirons assez tôt.
Je ne vois pas grande apparence à ce que votre vin soit placé par ici ; on le trouve fort bon, mais le transport offre trop de difficultés.
En attendant que nous puissions nous voir et nous embrasser, veuillez agréer, mon très cher père, l’hommage des sentiments respectueux avec lesquels je suis.
Votre très obéissant et très dévoué fils,
J.G. Perboyre, i. p. d. l. m.1
Si je termine cette lettre sans donner à ma très chère mère aucun témoignage de piété filiale, ce n’est pas que je l’oublie, mais je sais que vous lui interprèterez parfaitement mes sentiments.
Mes respects à tous mes parents.