Jean-Gabriel Perboyre, Lettre 006. A son Père

Francisco Javier Fernández ChentoÉcrits de Jean-Gabriel PerboyreLeave a Comment

CRÉDITS
Auteur: Jean-Gabriel Perboyre · La source : Lettre 6. — Maison-Mère, original 5..
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Saint-Flour, le 2 novembre 1826.

Mon très cher père.

Je ne suis plus éloigné de vous que d’une trentaine de lieues : j’ai été envoyé à Saint-Flour où je suis professeur de théologie au grand séminaire.

Je suis très content de ma nouvelle destination. Il paraît que le climat de l’Auvergne ne me sera pas moins favorable que celui de la Picardie : ma santé ne peut être mieux. Il y a environ trois semaines que je suis arrivé ici ; des occupations importantes ne m’ont pas laissé un seul moment pour vous écrire plus tôt : j’espère que je serai l’objet de votre indulgence comme je l’ai [été] déjà tant de fois.

J’ai été ordonné le 23 septembre1, comme je vous l’avais annoncé, Toutes les fois que j’ai eu le bonheur d’offrir le saint sacrifice, je n’ai jamais manqué, mon très cher père, de vous recommander à Dieu d’une manière toute particulière, ainsi que ma très chère mère, mes frères, mes sœurs et tous mes parents ; j’ai dit plusieurs fois la sainte messe pour ma pauvre sœur Mariette, je l’ai dite aussi pour mes autres parents morts. Ce que j’ai fait jusqu’ici, je me propose de le faire toute ma vie.

Lorsque je suis parti de Paris, j’ai laissé mon frère Louis assez bien portant, sa santé se fortifie tous les jours et ne laisse presque plus rien à désirer pour un parfait rétablissement ; il est toujours très content.

Vous auriez souhaité bien vivement, mon très cher père, que je fusse allé vous voir cette année, et le moment où j’aurais pu vous embrasser aurait rempli le vœu le plus ardent de mon cœur ; mais cela a été absolument impossible : ces vacances, si je puis leur donner ce nom, j’ai été plus occupé que je n’aie jamais été dans le courant de l’année. J’espère que l’année prochaine j’irai faire un tour chez vous, à moins que la Providence n’en dispose autrement.

J’ai à vous rendre des actions de grâces pour avoir bien voulu vous intéresser pour moi auprès de Dieu, lors de mon ordination ; je réclame encore de votre bonté paternelle pour le présent et l’avenir, le secours de vos bonnes prières : j’en ai tant de besoin ! mes obligations sont si grandes et si difficiles à remplir ! J’ai appris par M. l’abbé Gizard que tout allait bien chez vous, j’en bénis le Seigneur et je le prie de continuer à vous combler de ses faveurs.

Veuillez, mon très cher père, assurer tous mes parents de mon sincère attachement. Je vous embrasse ainsi que ma tendre mère, pénétré de tous les sentiments de la piété filiale avec lesquels je suis pour la vie.

Votre très soumis et respectueux fils

J.G. Perboyre prêtre de la mission.

  1. Toutes les vies du saint, à partir de Vauris en 1853, donnent comme date de son ordination sacerdotale, le 23 septembre 1825 ; toutes font erreur, la véritable date est le 23 septembre 1826, comme en font foi les deux lettres qu’il écrivit à son Père, le 24 août 1826 et la présente. De ce fait, il ressort qu’il faut augmenter son séjour à Montdidier d’une année, et diminuer celui à Saint-Flour de la même durée.

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