Fête de la Présentation du Seigneur (A) [Patrice Sabater Pardo, cm]

Francisco Javier Fernández ChentoHomélies et réflexions, Année ALeave a Comment

CRÉDITS
Auteur: Patrice Sabater Pardo, cm · Année de la première publication : 2014.
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Remis dans les bras du Seigneur

presentation01Selon l’ancienne tradition, surtout en Provence, en Languedoc et sur le pourtour de la Méditerranée chrétienne, le Temps de Noël s’arrête en ce dimanche de la Présentation du Seigneur encore appelé Chandeleur. Tantôt on a dit que le Cycle de Noël allait jusqu’aux Noces de Cana, tantôt jusqu’au Baptême du Seigneur et, encore pour « coller » à la dimension orientale, jusqu’au 2 février. Quoiqu’il en soit le Temps de Noël est bien terminé bien que nous fassions un bond en arrière ! En effet, après avoir célébré le Baptême du Christ Sauveur à l’âge adulte, nous revoilà au cœur du Temple, autour de ce petit enfant « lumière pour éclairer les Nations », et Dieu sait si notre Monde a bien besoin de recevoir de la lumière et de la paix.

Les parents de Jésus se soumettent à la loi mosaïque. Très exactement, ils se laissent porter par obéissance à ce qui est prescrit en lisant dans les actes produits par Israël en prière, dans ses coutumes et dans ses rites la volonté de Dieu. Ils se mettent sous l’autorité de la Parole, un peu comme le prêtre ordonné évêque à qui on place les Evangiles au-dessus de sa tête pour lui signifier deux choses. La première est qu’il devra vivre en fonction de l’Evangile qu’il aura reçu, le méditer, l’annoncer à ses Frères. La deuxième est qu’il n’oublie pas qu’il n’y a pas plus grand que la Parole du Seigneur ; et cela vaut non seulement contre l’ignorance et la suffisance mais aussi contre le risque de s’approprier la Parole ou de penser qu’il est au-dessus. Ils accomplissent plus qu’un rite. Ils confient Jésus au Seigneur. Mais, en avait-il besoin, comme du Baptême, du reste, puisqu’ils savent qu’Il vient de Dieu ? C’est un Commandement pour eux. Ils doivent « accomplir » pour que le Christ Lui-même « accomplisse les Ecritures », sujet de la Loi et maître de la Loi. presentation02C’est parce qu’Il aura accompli la Loi d’Israël depuis sa plus jeune enfance qu’il pourra dire un jour qu’Il enseignera dans le Temple alors qu’il sera enfant, dans les synagogues, qu’Il guérira et qu’Il sera le Maître du Shabbat. « Je ne suis pas venu pour abolir mais pour accomplir », dira t-il un jour. Et voilà, que par Lui, va arriver la Consolation d’Israël. Cette consolation qui fait écho au beau texte d’Isaïe pendant l’Avent : « Console, console mon peuple ! » vient dire quelque chose de ce Dieu qui n’en finit pas de faire miséricorde, de nous consoler, de nous porter. Israël, comme nous aujourd’hui, attendait une parole fécondante, travaillée dans l’espérance. Le vieux Syméon plein de l’Esprit du Seigneur est la figure de cette espérance qui ne faiblit pas même dans le désespoir le plus sombre… Syméon prend ce petit bout d’homme dans les bras tandis qu’Anne montre le Ciel. Ce Ciel anticipé que nous connaissons en allant à Lourdes, dans les yeux des malades et dans la foi chevillée au corps en suivant Celle qui est la Première en chemin, et qui avec Saint Joseph nous présente Jésus. Ce Ciel anticipé que nous entrevoyons quand nous entendons une personne qui témoigne de sa foi dans la simple et limpide espérance ou de cet homme ou cette femme encore qui aime les plus pauvres, les plus démunis. Nous touchons ce Ciel également au contact des religieux et religieuses apostoliques ou des moines et moniales. Leur vie donnée et consacrée est un message lumineux de cette Consolation, de ce don sans partage dans l’accomplissement et le vécu des Conseils évangéliques. Hommes et femmes consacrés à Dieu, aux Hommes et au monde que l’on critique tant dans nos médias, lors de repas de famille ou entre chrétiens. Il est de mise de critiquer et de toujours critiquer, mais il est plus difficile de présenter à Dieu son enfant pour qu’il devienne au jour de sa naissance lui-aussi un signe au milieu des Nations ! Silence de la prière au désert. Silence de la prière dans la quiétude des cloîtres et des églises monastiques. Gestes d’amour et d’accueil posés par ces hommes et ces femmes fragiles qui désirent seulement vivre l’Evangile, non pas par procuration en étant vertueux à notre place, mais simplement, joyeusement et fidèlement. Ils essayent. Ils « s’essayent » à vivre cela, et ce n’est guère facile de se mettre du côté de l’Evangile. Nous qui avons souvent besoin de leur aide, de leur écoute ; peut-être de leur présence, ne les regardons pas comme des êtres-à-part, comme des super héros, mais simplement comme des Frères et des Sœurs appelés par le Seigneur. Heureux paratonnerres dans le monde que ces consacrés ! Malgré toutes ces bonnes dispositions, Anne annonce à la Vierge Marie « que son cœur sera transpercé par une épée ». L’Evangile n’est pas que joie puisqu’il est don, et quand on se donne on se remet en toute chose, comme dans le mariage : « pour le pire et le meilleur ».

presentation03On par-donnera les faiblesses de nos frères et de nos sœurs en Christ. On appellera sur eux la miséricorde, et on louera le Seigneur pour toutes les belles choses qu’ils auront réalisées dans nos vies à cause de l’Evangile, parce qu’ils auront pris au sérieux les Béatitudes, parce qu’ils se seront remis entre les mains du Seigneur, dans les bras du Vieux Syméon, et qu’ils auront encore attendu dans la prière et le silence, comme Anne, fille de Phanuel, que le Seigneur vienne.

Frères et Sœurs, « la grâce du Seigneur est sur chacun de nous » dans nos peines, dans nos larmes, au cœur de nos inquiétudes et de nos angoisses. La Grâce de Dieu est avec nous pour que nous sachions, nous aussi, trouver les grâces du bonheur et de la félicité pour être heureux, « délivrés » comme Jérusalem et remis à nous-mêmes d’abord dans la liberté ; mais surtout déposés devant Dieu Trois fois Saint… Ô merci ! MERCI !!!

Selon l’ancienne tradition, surtout en Provence, en Languedoc et sur le pourtour de la Méditerranée chrétienne, le Temps de Noël s’arrête en ce dimanche de la Présentation du Seigneur encore appelé Chandeleur. Tantôt on a dit que le Cycle de Noël allait jusqu’aux Noces de Cana, tantôt jusqu’au Baptême du Seigneur et, encore pour « coller » à la dimension orientale, jusqu’au 2 février. Quoiqu’il en soit le Temps de Noël est bien terminé bien que nous fassions un bond en arrière ! En effet, après avoir célébré le Baptême du Christ Sauveur à l’âge adulte, nous revoilà au cœur du Temple, autour de ce petit enfant « lumière pour éclairer les Nations », et Dieu sait si notre Monde a bien besoin de recevoir de la lumière et de la paix.

presentation04Les parents de Jésus se soumettent à la loi mosaïque. Très exactement, ils se laissent porter par obéissance à ce qui est prescrit en lisant dans les actes produits par Israël en prière, dans ses coutumes et dans ses rites la volonté de Dieu. Ils se mettent sous l’autorité de la Parole, un peu comme le prêtre ordonné évêque à qui on place les Evangiles au-dessus de sa tête pour lui signifier deux choses. La première est qu’il devra vivre en fonction de l’Evangile qu’il aura reçu, le méditer, l’annoncer à ses Frères. La deuxième est qu’il n’oublie pas qu’il n’y a pas plus grand que la Parole du Seigneur ; et cela vaut non seulement contre l’ignorance et la suffisance mais aussi contre le risque de s’approprier la Parole ou de penser qu’il est au-dessus. Ils accomplissent plus qu’un rite. Ils confient Jésus au Seigneur. Mais, en avait-il besoin, comme du Baptême, du reste, puisqu’ils savent qu’Il vient de Dieu ? C’est un Commandement pour eux. Ils doivent « accomplir » pour que le Christ Lui-même « accomplisse les Ecritures », sujet de la Loi et maître de la Loi. C’est parce qu’Il aura accompli la Loi d’Israël depuis sa plus jeune enfance qu’il pourra dire un jour qu’Il enseignera dans le Temple alors qu’il sera enfant, dans les synagogues, qu’Il guérira et qu’Il sera le Maître du Shabbat. « Je ne suis pas venu pour abolir mais pour accomplir », dira t-il un jour. Et voilà, que par Lui, va arriver la Consolation d’Israël. Cette consolation qui fait écho au beau texte d’Isaïe pendant l’Avent : « Console, console mon peuple ! » vient dire quelque chose de ce Dieu qui n’en finit pas de faire miséricorde, de nous consoler, de nous porter. Israël, comme nous aujourd’hui, attendait une parole fécondante, travaillée dans l’espérance. Le vieux Syméon plein de l’Esprit du Seigneur est la figure de cette espérance qui ne faiblit pas même dans le désespoir le plus sombre… Syméon prend ce petit bout d’homme dans les bras tandis qu’Anne montre le Ciel. Ce Ciel anticipé que nous connaissons en allant à Lourdes, dans les yeux des malades et dans la foi chevillée au corps en suivant Celle qui est la Première en chemin, et qui avec Saint Joseph nous présente Jésus. Ce Ciel anticipé que nous entrevoyons quand nous entendons une personne qui témoigne de sa foi dans la simple et limpide espérance ou de cet homme ou cette femme encore qui aime les plus pauvres, les plus démunis. Nous touchons ce Ciel également au contact des religieux et religieuses apostoliques ou des moines et moniales. Leur vie donnée et consacrée est un message lumineux de cette Consolation, de ce don sans partage dans l’accomplissement et le vécu des Conseils évangéliques. Hommes et femmes consacrés à Dieu, aux Hommes et au monde que l’on critique tant dans nos médias, lors de repas de famille ou entre chrétiens. Il est de mise de critiquer et de toujours critiquer, mais il est plus difficile de présenter à Dieu son enfant pour qu’il devienne au jour de sa naissance lui-aussi un signe au milieu des Nations ! Silence de la prière au désert. Silence de la prière dans la quiétude des cloîtres et des églises monastiques. Gestes d’amour et d’accueil posés par ces hommes et ces femmes fragiles qui désirent seulement vivre l’Evangile, non pas par procuration en étant vertueux à notre place, mais simplement, joyeusement et fidèlement. Ils essayent. Ils « s’essayent » à vivre cela, et ce n’est guère facile de se mettre du côté de l’Evangile. Nous qui avons souvent besoin de leur aide, de leur écoute ; peut-être de leur présence, ne les regardons pas comme des êtres-à-part, comme des super héros, mais simplement comme des Frères et des Sœurs appelés par le Seigneur. Heureux paratonnerres dans le monde que ces consacrés ! Malgré toutes ces bonnes dispositions, Anne annonce à la Vierge Marie « que son cœur sera transpercé par une épée ». L’Evangile n’est pas que joie puisqu’il est don, et quand on se donne on se remet en toute chose, comme dans le mariage : « pour le pire et le meilleur ».

presentation05On par-donnera les faiblesses de nos frères et de nos sœurs en Christ. On appellera sur eux la miséricorde, et on louera le Seigneur pour toutes les belles choses qu’ils auront réalisées dans nos vies à cause de l’Evangile, parce qu’ils auront pris au sérieux les Béatitudes, parce qu’ils se seront remis entre les mains du Seigneur, dans les bras du Vieux Syméon, et qu’ils auront encore attendu dans la prière et le silence, comme Anne, fille de Phanuel, que le Seigneur vienne.

Frères et Sœurs, « la grâce du Seigneur est sur chacun de nous » dans nos peines, dans nos larmes, au cœur de nos inquiétudes et de nos angoisses. La Grâce de Dieu est avec nous pour que nous sachions, nous aussi, trouver les grâces du bonheur et de la félicité pour être heureux, « délivrés » comme Jérusalem et remis à nous-mêmes d’abord dans la liberté ; mais surtout déposés devant Dieu Trois fois Saint… Ô merci ! MERCI !!!

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