1656. Marguerite Chétif (35 ans et 7 de vocation ) et Radegonde Lenfantin (19 ans et 4 de vocation) reçoivent de Monsieur Vincent leur envoi en mission. Elles partent pour Arras, appelées par des Dames d’Arras, pour les aider à mettre en place la Confrérie de la Charité dans leur ville. Comme cette ville, dévastée par la guerre, est pauvre, ces Dames ont demandé aux Dames de la Charité de Paris de les soutenir financièrement. Comme elle le fait souvent, Louise de Marillac a rédigé pour les deux Sœurs un règlement de vie. (C)
1665. Le sujet de la conférence de ce jour est sur le bon usage des peines intérieures. Monsieur de Horgny parle des difficultés qui peuvent survenir, parfois sous forme de violentes bourrasques. “Le serviteur ne sera pas mieux traité que son Maître”. Le Directeur invite les Sœurs à contempler Jésus Christ en Croix, et à savoir recourir aux Supérieurs. (C)
1668. À Paris, M. Pierre Chomel, prêtre et précédemment conseiller au Parlement, donne une rente perpétuelle de mille livres pour que puisse être fondée, dans le diocèse de Lyon, une maison de missions. Le digne ecclésiastique ajoute à ce don dix mille livres pour acheter une maison à Lyon, et mille livres pour la meubler. Enfin, il laisse M. Alméras libre d’y envoyer le nombre de prêtres qu’il jugera à propos. Le premier supérieur de cette résidence fut M. Thomas Berthe (1).
1670. Envoi de trois Sœurs pour le nouvel établissement à l’hôpital de Saint-Méen en Bretagne. (C)
1687. Arrivée à Maintenon des Sœurs Françoise Moreau et Gilette Lebas pour le service des malades de l’hôpital. Elles sont envoyées à la demande de l’Evêque de Chartres. (C)
1690. Monsieur Edouard Colbert, marquis de Villacerf, signe avec Mère Mathurine Guérin et les Sœurs officières le contrat d’établissement de deux Sœurs pour le service des malades et l’instruction des petites filles à Villacerf, Savières et autres villages dépendant du marquisat. Sœur Marie Goyer et sa compagne partent le 1er septembre. (C)
1726. Le curé de la paroisse Saint-Pierre de Cahors, ayant procuration du Consul et des administrateurs de l’Hôtel-Dieu de la ville de Gourdon, signe avec Mère Julienne Jouvin et les trois Sœurs officières le contrat d’établissement de trois Sœurs à l’Hôtel-Dieu de Gourdon. Les Sœurs sont parties dès le 21 août. (C)
1770. Les Administrateurs de l’hôpital général d’Abbeville ont, avec l’accord de l’Evêque, donné procuration à un prêtre d’Amiens pour établir et signer avec Mère Angélique Hesnard et les officières, le contrat d’établissement de trois Filles de la Charité dans leur hôpital. Ils s’engagent à fournir logement, indemnité aux Sœurs : celles-ci auront le soin des malades et des vieillards de l’hôpital et la charge d’instruire et de former au travail les filles recueillies dans cet hôpital. (C)
1855. Bienheureux Ghébré Michaël Il est difficile de connaître avec précision la date et le lieu de naissance de Ghébré Michaël. Est-il né en 1788 ou en 1791 ? à MERTULÉ MARIAM ou à DIBO-KIDANE-MEHERET (Ethiopie) ? Seule certitude ces deux villages sont situés dans le GODJAN en Éthiopie. Ghébré Michaël – dont le nom signifie « serviteur de l’ange Michel » – est baptisé dans une communauté chrétienne monophysite dont il devient moine. En recherche de la Vérité, il est impressionné par la prédication de l’Évêque catholique d’Abyssinie, Mgr Justin de Jacobis (cf. Propre au 30 juillet). Il trouve en lui un maître et un père spirituel. En 1844 dans le TIGRÉ, Ghébré Michaël opte pour l’Église Catholique. Il accompagne Mgr de Jacobis à Jérusalem et à Rome où ils sont tous deux reçus par le Pape. Le 1er janvier 1851, Ghébré Michaël est ordonné prêtre par Mgr de Jacobis. Il demande alors de postuler pour entrer dans la Congrégation de la Mission ; mais en 1853 l’empereur Théodoros lance une persécution qui décime la communauté catholique. Abba Ghébré Michaël, arrêté au cours d’une rafle par Abouna Salama, est incarcéré. Au cours d’une campagne militaire, l’armée transfère les chrétiens prisonniers dans le OUELLO (Ethiopie). Les sévices, les tortures endurés pendant deux ans ont épuisé Abba Ghébré, la marche forcée l’anéantit. Il meurt le 28 août 1855, alors qu’il venait d’être reçu dans la Congrégation de la Mission. Il est béatifié par Pie XI le 3 octobre 1926.
1954. À Hong-Kong, M. René-Joseph Flament, meurt à l’âge de quatre-vingt-douze ans. Né à Pérenchies, dans le Nord, le 14 juillet 1862, il avait vingt-quatre ails quand il entra au séminaire interne, et vingt-huit ails quand il fut ordonné prêtre. Ce qui frappe dans cette longue vie, c’est l’activité multiforme qui la remplit. La première période semblait indiquer que M. Flament serait voué à l’enseignement, dans les grands séminaires : Montpellier, en effet, le reçut dès son ordination et le garda dix ans. M. Verdier y était alors supérieur. Dans ce premier poste, M. Flament se montre déjà capable d’enseigner aussi bien le catéchisme aux petits orphelins que la physique, l’écriture sainte, l’histoire de l’Église, et l’hébreu aux grands séminaristes ; et il trouve encore le temps de se livrer à des recherches dans les archives départementales et de publier, toujours à Montpellier, et en 1897, son remarquable ouvrage : les Psaumes traduits en français sur le texte hébreu. En 1901, M. Flament est supérieur du séminaire de Châlons qui eût été heureux de garder indéfiniment ce maître et ce vicaire général honoraire ; mais la persécution contre les Congrégations était déclenchée. Dans son cœur, M. Flament qui, depuis toujours rêvait d’aller évangéliser les païens, dut bénir Émile Combes et ses lois, puisque leur sectarisme lui valut de partir pour la Chine en 1903. Dans le sud du Céleste Empire, pendant deux ans, et dans le Nord, pendant quarante-huit ans, ses talents abondants firent confier à M. Flament une variété de postes telle qu’il serait trop long de les citer tous. On peut avoir une idée — une pâle idée — de son génie universel, si l’on se rappelle que c’est M. Flament qui imagina de faire peindre une Notre-Dame qui fût vraiment de Chine, et qui, sous ses traits empruntés à l’impératrice douairière, Tseu-Hi, est devenue la populaire image du si populaire pèlerinage de Tong-lu ; et c’est le même M. Flament qui rédigea trois volumes de théologie dogmatique et de savants ouvrages de droit canonique, aussi bien que des recueils de chants… Son abord vraiment nordique et son commerce peu attirant ne diminuent en rien la valeur sacerdotale et la valeur intellectuelle de M. Flament qui a droit à toute notre fraternelle admiration (2).
- 1) Notices, III, pp. 381-382 : Annales, t. 63, pp. 136-141.
- 2) Annales, t 119-120, pp. 218-225.