1664. À Fontainebleau, naissance de M. Jean Bonnet, futur Supérieur général. Pour compléter la chrétienne éducation que lui donnera sa mère, il aura la grâce de trouver notre confrère, M. Durand, alors curé de Fontainebleau, qui entretiendra ses goûts pour l’état ecclésiastique. Bossuet, évêque de Condom, lui conférera la tonsure. L’admission de Jean Bonnet, à l’âge de dix-sept ans, dans la Congrégation, sera précédée de diverses épreuves. L’une d’entre elle n’est pas sans une saveur spéciale : le jeune homme — le pauvre ! — sera obligé de traduire en latin le premier volume d’un ouvrage de Thomassin : «La discipline ecclésiastique». Après quoi, il devra mettre en français sa propre traduction latine (1).
1748. Par bref daté de ce jour, Benoît XIV recommande, en termes élogieux, à Christophe de Beaumont, archevêque de Paris, notre confrère Jean-François Cossart, procureur général près le Saint-Siège, qui est chargé de transporter de Rome à Paris le corps du martyr saint Victor. Ces reliques doivent être placées dans l’église de l’Hôtel Royal des Invalides dont les Lazaristes, depuis 1675, assurent le service religieux (2).
1774. Les six Soeurs de l’Hôpital de Sablé refusent de prêter serment et sont conduites en prison et internées au Mans. Elles reviendront le 14 novembre 1801. (R)
1938. À Tunis , mort de M. Louis Gobaud. Ses soixante années de vie sacerdotale furent toutes consacrées à la formation du clergé, à Montpellier, Albi, Saint-Flour, Angoulême et enfin Carthage. Tout en ne laissant pas se rouiller la belle culture classique qui lui permit d’être un maître dans l’art du bien dire, M. Gobaud, sans témérité comme sans timidité, s’est montré solide théologien et subtil canoniste. Et s’il a, avec une perpétuelle jeunesse d’esprit, continué à perfectionner son enseignement, c’est parce qu’il voulait opérer dans la vérité la sanctification de ses séminaristes (3).
1944. À Varsovie , neuf Prêtres de la Mission et 5 Frères, en prison depuis le 7 février, sont dirigés vers le camp de Gross-Rosen. Quatre ne tarderont pas à mourir. Les autres travaillent aux carrières de pierre et à la filature. En août les survivants furent transférés à Bergen-Belsen : ils seront libérés le 15 avril 1945. (R)
1944. À Tientsin , mort du Frère Joseph Van Tiggel. Il avait vingt-sept ans, quand il fut reçu au Séminaire de Panningen où il prononça ses Voeux le 2 février 1904. Arrivé à Shanghai, le 7 septembre 1905, il y travailla à la Procure jusqu’au 11 septembre 1908. Et à partir de cette date et jusqu’à sa mort, c’est-à-dire pendant trente-six ans, il mit sa belle intelligence pratique à collaborer avec le procureur de Tientsin. Sa tâche n’était pas facile puisqu’elle comportait toutes les nécessités matérielles d’une Procure en pays de missions. Frère Van Tiggel fut l’homme qui, avec un aimable dévouement, «procura» aux postes, même les plus lointains, tous les objets possibles et imaginables qu’il faisait venir par wagons entiers. Chef d’entreprise, il a dirigé lui-même la construction des bâtiments de l’actuelle Procure de Tientsin et de bien d’autres immeubles. Son courage persévérant dans le service des autres, il le puisait, certes, dans sa robuste constitution de flamand, mais surtout dans sa régularité et son esprit de foi (4).
- 1) Circ ., I, p. 248.
- 2) Acta Benedicti, XIV, t. I, p. 509 ; Annales, t. 63, p 161.
- 3) Annales , t. 95, pp. 345-353.
- 4) Van den Brandt : «Les Lazaristes en Chine», p. 170.