1702. Un contrat est signé au Châtelet de Paris entre Mère Julienne Laboue et les trois officières et l’abbé commendataire de l’Abbaye de Notre-Dame d’Aubepierre (ordre de Citeaux) pour l’établissement de quatre Sœurs à l’hôpital de Blaye, au nord de Bordeaux. La Sœur Servante, Françoise Collafre, découvre un hôpital dans un grand délabrement, sans aucune hygiène. Le travail entrepris altère rapidement sa santé, elle meurt dès le 3 avril suivant. (C)
1856. À Paris, Paul Bedjan est reçu au séminaire interne. Né le 27 novembre 1838 à Khosrova, dans la province persane de Salmas, il a été un des premiers élèves de la Mission de Perse dont la fondation avait été demandée avec instance par Eugène Boré, alors simple laïc. Paul Bedjan, devenu l’une des gloires de la Perse catholique, sera la récompense de l’intervention de M. Boré et des efforts de nos premiers missionnaires. Prêtre le 25 mai 1861, Paul Bedjan, après treize mois de travaux au séminaire de Khosrova, est placé par M. Cluzel, — le futur délégué apostolique — à Ourmiah. Là, son sens apostolique lui fait mesurer le grand mal qu’est pour le clergé chaldéen et pour le peuple l’absence de livres religieux. Et le mal est d’autant plus grave que les protestants américains inondent le pays de «petits opuscules, plus méchants les uns que les autres». Alors, avec une modeste presse apportée de France, Paul Bedjan commence à imprimer. Mais ce n’est là qu’un moyen de fortune. L’imprimeur-apôtre conçoit le projet de revenir en Europe où il sera mieux outillé, et en documents et en matériel technique, pour lancer par milliers à travers son pays natal les livres catholiques. En 1880, avec toutes les approbations requises, il est à Paris, et désormais il séjournera en Europe. Tout en accomplissant les fonctions d’aumônier, — à Ans, en Belgique, pendant quinze ans, et à Cologne, jusqu’à sa mort survenue le 9 juin 1920, —- il s’adonne à ses travaux littéraires. Dieu seul peut mesurer la somme de labeur et de renoncement que lui a demandée la publication d’une quarantaine d’œuvres rédigées en divers idiomes orientaux, et dont trente-six volumes sont publiés en l’espace de vingt-sept ans ! Ils sont accueillis chaleureusement par ses compatriotes catholiques, — et même par des sectes hérétiques ou schismatiques. Et à deux reprises, le clergé et le peuple demandent à Rome de leur donner Paul Bedjan comme évêque. Mais, d’une part, notre confère tient à rester en Europe pour continuer son œuvre ; et, d’autre part, la façon dont il a procédé dans son travail de refonte du bréviaire et du missel chaldéens a provoqué chez le patriarche de Mossoul une persévérante irritation qui le préserve de l’épiscopat. Jusqu’à son dernier jour, Paul Bedjan continue son immense travail, même quand le déchiffrement, à la loupe, de textes antiques, a terriblement affaibli ses yeux. Il a consacré ses neuf dernières années à traduire en chaldéen moderne le Nouveau Testament ; malheureusement ce travail est resté à l’état de manuscrit… Les plus éminents spécialistes des littératures orientales louent l’œuvre de savant accomplie par Paul Bedjan (1).
1870. La maison des Sœurs de Soissons est détruite : elles prennent le service de deux ambulances au grand et petit Séminaire et font la classe dans une caserne abandonnée. Elles ont soigné les Français d’abord, puis 800 blessés allemands ensuite. La Charité ne connaît pas le racisme. (R)
- 1) J.-M. Voste, O.P. : Paul Bedjan, le Lazariste persan, in Orientalia christiana periodica, vol. XI. Roma 1945 ; Dictionnaire d’Histoire et de Géographie ecclésiastiques, t. VII, vol. 410-413.