En 1886, à Fou-tchéou , dans le Kiang-si, se déroulent pour la première fois les splendeurs d’un sacre épiscopal. Cette souspréfecture est devenue, sur la demande de notre confrère, Mgr Bray, vicaire apostolique du Kiang-si septentrional, le cheflieu d’un nouveau vicariat : le Kiang-si oriental. Et son premier évêque, Mgr Casimir Vic, est sacré sur place. La cérémonie baigne dans une atmosphère de joie exaltante : les vieux missionnaires comparent la pleine liberté dans laquelle s’accomplit le grand acte religieux, avec l’époque récente où la persécution sévissait. Et le doyen de ces anciens, M. Anot, qui travaille depuis quarante ans dans la région, est plus heureux que les autres : la chapelle de Fou-tchéou qui devient cathédrale, c’est lui qui l’a construite. Trois évêques lazaristes accomplissent les rites sacrés : le consécrateur, Mgr Bray, est assisté de Mgr Reynaud et de Mgr Rouger. L’élu, Mgr Vic, a trente-quatre ans, et, depuis huit ans, il est en Chine. C’est à lui qu’incombe désormais le soin d’organiser cette nouvelle portion de l’Eglise. Dans son immense territoire, dix mille chrétiens sont disséminés. Pour l’aider, l’évêque a treize prêtres, dix Chinois et trois Européens. Mais, évêque plus souvent botté que mitré, il ira, par monts et par vaux pour tout animer ; et, malgré la terrible crise de 1900, il pourra, au jour de ses noces d’argent épiscopales, constater que la population chrétienne de son vicariat aura doublé1.
En 1931, à Fort-Dauphin , Mgr Sévat préside les funérailles de M. Léon Lerouge. Européens et Malgaches, autorités civiles et militaires, toute la population est unie dans l’émotion et la consternation. C’est avant-hier que, sur une piste, à cent soixante kilomètres environ, à l’ouest de Fort-Dauphin, un jeune homme a découvert le cadavre, déjà raidi, du Père Lerouge allongé dans la flaque de son sang desséché. Il était parti, sur sa moto, faire une visite aux confrères de Tsihombé . D’après les traces relevées sur le sol on peut penser que, sa visibilité gênée par la pluie fine qui tombait le Père Lerouge n’a aperçu que trop tard un troupeau de boeufs qui lui barrait la route. Son coup de frein brutal l’a jeté par-dessus sa machine. Grande est la consternation, car Léon Lerouge, né à Cambrai en 1889, et arrivé à Madagascar dès son ordination en 1914, s’est vite et brillamment familiarisé avec la langue et la vie malgaches, et partout où il est passé, son zèle apostolique, basé sur une solide théologie et agrémenté d’une humeur charmante, l’a fait aimer de tous. Depuis 1926, plus particulièrement, la région de Fort-Dauphin l’appréciait : il administrait avec zèle les paroisses environnantes. Il est mort dans le plein épanouissement de ses quarante-deux ans — et en vérité — le sol malgache a bu tout son sang2.
1944, Soeur Geneviève, de Pologne qui avait été condamnée à huit ans de prison, a été amnistiée, mais transférée à la frontière de Chine où elle traîne deux interminables années, avant d’être appelée sous les armes avec tous les amnistiés hommes et femmes. Affectée au service d’une ambulance, elle y réussit si bien que l’on ne consent à la libérer que le 4 novembre 1946. Ce service militaire terminé, elle reprend joyeusement sa vie de Communauté. (R)
1952, nouvel interrogatoire de Sœur Raymond, en prison à Pékin depuis le 30 novembre 1951. On voudrait lui faire avouer qu’elle a tué 25 000 enfants et marié de force les grandes orphelines. (R)