En 1657, dans son entretien avec nos Premières Sœurs, saint Vincent explique comment choisir les Officières de la Compagnie : “Tout le bien et tout le mal de la Maison dépend de la Supérieure et des Officières” remarque-t-il et Il désire des filles saines de corps, à l’esprit bien fait, bonnes chrétiennes et sans aucune ambition “dans lesquelles on aura remarqué un esprit de simplicité, un grand zèle pour le service du prochain et surtout pour le salut des Pauvres, nos Seigneurs et nos Maîtres, car nous sommes serviteurs des Pauvres quoiqu’indignes de cet honneur”.
Une prière où passe tout l’esprit de Foi de saint Vincent va précéder l’élection. “Or sus, Sauveur de nos âmes, qui êtes celui qui avez choisi de toute éternité les Sœurs qui doivent être vos officières dans votre idée éternellement, ayez agréable de vous ressouvenir que ce sont vos officières que vous vous êtes choisies pour le bien de cette petite Compagnie”. Les Sœurs ayant exprimé leur choix, Sœur Jeanne de la Croix devint Assistante, Sœur Geneviève Poisson, Trésorière, et Sœur Madeleine Ménage, dépensière.(R)
En 1808, à Rome, le Souverain Pontife Pie VII accorde une indulgence plénière « toties quoties » aux membres des deux familles de saint Vincent qui, tous les jours ou au moins quelques jours de la semaine, jeûneront dans ces temps de calamité. L’attribution d’une telle faveur et la condition mise à son obtention laissent deviner l’angoisse des esprits à l’époque (1).
En 1829, à Paris, la dix-septième Assemblée générale se clôture à sa neuvième session. Dans la lettre qu’il adressa à la Compagnie, le 1er juin suivant pour lui notifier son élection, M. Salhorgne recommande aux confrères l’acceptation des emplois qui leur sont confiés, et quels qu’ils soient, cette acceptation étant le meilleur moyen pratique de prouver leur attachement à leur vocation (2).
En 1871, au moment où M. le Directeur vient pour dire la Messe à la Communauté, le Frère portier de Saint-Lazare l’arrête en le prévenant que la Maison-Mère, rue du Bac, était cernée par les gardes du 105e bataillon. En ce dimanche, nos Sœurs seront donc privées du Saint Sacrifice.(R)
En 1887, à Prime-Combe, s’achèvent les préparatifs du couronnement de la Vierge qui se déroulera les 23 et 24 mai. Mgr Besson, évêque de Nîmes, dans une fort belle lettre pastorale, a annoncé à ses diocésains le grand événement. Les paroisses des alentours de la combe mariale ont toutes collaboré à l’ornementation qui corrige l’austérité de la garrigue environnante. M. Dillies, supérieur de Prime-Combe, accueille avec sa courtoisie distinguée, les invités. Dès la journée du lendemain, la maison abritera en plus de M. Besson, huit évêques : l’archevêque d’Avignon, les évêques de Montpellier, de Clermont, de Carcassonne, de Monaco, de Marseille, de Viviers et d’Agen. Mais la grande journée sera celle du 24 mai. La nuit précédente sera une veillée ininterrompue de prières dans la chapelle de Prime-Combe et dans l’église paroissiale de Fontanès. Le lendemain matin, en présence de quatre cents prêtres, des séminaristes de Nîmes et de Montpellier, des élèves de Prime-Combe, de ceux du collège de Sommières et d’une foule de plus de vingt mille pèlerins qui ont tout envahi, et après la grand’messe pontificale qu’aura chantée l’archevêque d’Avignon et qui sera suivie d’un éloquent discours de Mgr de Cabrières, évêque de Montpellier, Mgr Besson, évêque de Nîmes, au nom de Léon XIII, posera la précieuse couronne sur le front de la Madone, honorée en ces lieux depuis mille ans (3).
En 1894, érection de la Province du Proche-Orient (Liban, Syrie Iran, Egypte, Terre Sainte). Les premières Filles de la Charité étaient arrivées en Egypte en 1844 ; au Liban et en Syrie en 1847, en Iran en 1857 ; à Jérusalem en 1886.
En 1930, à Ténès, Mgr Leynaud, archevêque d’Alger, entouré de nombreuses personnalités parmi lesquelles M. Vergès, visiteur d’Algérie, bénit une statue de Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse. Sœur Dormoy qui anime le dévouement des Filles de la Charité dans le Vieux-Ténés, a voulu ériger cette statue pour marquer le centenaire des Apparitions de la rue du Bac. Pour cette inauguration, chrétiens et musulmans sont fraternellement unis autour de la Vierge qui, désormais, du flanc de sa colline étend les bras vers la ville de Ténès (4).
En 1940, mort en prison de deux de nos Sœurs de Pologne, à Lwow. L’une avait 45 ans, 1’autre 29. (R)
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(1) Répertoire historique C.M., p. 81.
(2) Circulaires, t. II, pp. 427-432.
(3) Annales, t. 52, pp. 339-353.
(4) Bulletin des Missions Lazaristes, 1930, pp. 244-251.