Ephémérides: 20 mai

Francisco Javier Fernández ChentoÉphémérides vincentiensLeave a Comment

CRÉDITS
Auteur: Jean Gothier, C.M. · La source : Encyclopédie Vincentiennne.
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En 1906, à la demande du Prince Ghika, fondation de la Maison de Bucarest (Roumanie) avec Sœur Pucci et deux compagnes. Sœur Pucci mourra le 26 mars 1918, et Mgr Ghika aurait voulu qu’on introduise sa Cause tellement elle a fait de bien. En effet, avec la Maison du Bucarest, très vite un ouvroir et un orphelinat ouvrirent à Ciopléa, puis un Dispensaire à Jassy. Pendant la guerre des Balkans, les Sœurs se chargeront de quatre ambulances et soigneront les typhiques et cholériques. La guerre de 1914 les chassera jusqu’à Odessa. Quatre Sœurs y attrapent le typhus et deux en mourront. Quant au Sanatorium, il continuera à se développer après la mort de Sœur Pucci et deviendra un hôpital. En mai 1919, l’armée française du Danube avait pris en charge la “goutte de lait” ravitaillant plus de deux milles bébés qui sans cela seraient morts de faim. La guerre de 1940 donne l’occasion d’un grand dévouement : 200 blessés, la plupart gelés (ils ont supporté une température de — 28 à — 40) puis les réfugiés, les évadés les rapatriés. Il y aura dix aspirantes pour la Communauté en 1947, mais en 1949, c’est la nationalisation des Œuvres et il faut tout quitter.(R)

En 1929, à Paris, mort de M. Jean-Joseph Baros. Sa vie offre un remarquable exemple de la manière dont use la Providence pour acheminer une âme vers la vocation à laquelle elle la destine. Baptisé en juin 1856, en l’église Saint-Louis de Grenoble, sur les mêmes fonts que le bienheureux Clet, le petit Jean, qu’en famille, à cause de sa turbulence et de sa gaîté on surnomme « Petit Pinson », rêve, dès ses six ans, d’être prêtre. Ce n’est pas tout à fait dans les goûts du papa qui, pour combattre ceux de son fils, le met à l’école laïque. Or, en 1871, en l’espace de deux jours, une épidémie emporte et la mère et le père de Jean. Il ne lui reste que sa sœur qui, sacrifiant ses propres désirs de vie religieuse, va se consacrer totalement à, son Jean pour qu’il soit prêtre. Il est ordonné le 11 juin 1881. Professeur à Notre-Dame de Grenoble, puis, vicaire à Saint-Louis, l’appel de la vie plus parfaite retentit en lui. La pensée du sacrifice qu’il imposerait alors à sa sœur, l’arrête. Mais, brutalement, la mort emporte aussi cette sœur si maternelle. Son chagrin un peu endormi, l’abbé reprend ses rêves de vie religieuse. Il songe aux Chartreux. Mais leur vie est trop rude pour sa frêle santé. En fin de compte, l’influence de François-Régis Clet, qui sera béatifié en 1900, conduit, en 1895, son compatriote chez saint Vincent. C’était là que le bon Dieu voulait Jean Baros qui va trouver dans la petite Compagnie le climat de sanctification qui convient à son âme limpide. Sens, La Teppe, Nice bénéficieront quelque temps de son dévouement. Mais les dernières vingt-neuf années de sa vie se passeront à la Maison-Mère. Il y est d’abord l’un des aumôniers de la rue du Bac. Sa rare prudence et sa sage discrétion animées par une sensibilité toute apostolique font de lui un Père spirituel apprécié. La présence de quatre cents Filles de la Charité aux obsèques de M. Baros sera un témoignage du beau travail, caché, mais si réel, accompli par lui. Directeur de l’Archiconfrérie de la Sainte-Agonie pendant cinq ans, il est ensuite chargé de l’œuvre du Bienheureux Perboyre, et c’est lui qui lance, en 1923, le Bulletin des Missions, si vivement encouragé par le Père Verdier. Toutes ces activités, malgré sa santé toujours précaire et sa vue très faible, M. Baros les assume avec cette énergie qui le caractérise. Son influence sur tant d’âmes religieuses ou séculières s’explique en partie par sa lutte personnelle pour l’acquisition de la sainteté. La violence naturelle de son tempérament, il l’a usée à faire violence à son amour-propre et à tout ce qu’il y avait de rugueux en lui. Jean Baros n’a pas trouvé l’auréole de la sainteté dans son berceau, mais il l’a conquise de haute lutte ; et, la leçon de sa vie se résume dans le mot qu’il aimait a répéter : « Tout pour le Bon Dieu ; le ciel après. » (2)

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(1) Circulaires, t. II, p. 268.
(2) Annales t. 97, pp.453-482

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