1655. À Rome , Jean-François-Paul de Gondi, cardinal de Retz, archevêque de Paris, signe l’acte d’approbation de la Compagnie des Filles de la Charité. Cinq ans plus tôt, alors qu’il n’était que le coadjuteur de son oncle, Jean-François-Paul de Gondi a érigé la même Compagnie en confrérie. Or, un passage de cet acte d’érection, — celui où les Filles de la Charité étaient placées sous l’autorité archiépiscopale — a beaucoup inquiété sainte Louise de Marillac. Aussi a-t-elle fait démarches sur démarches pour obtenir un autre texte d’approbation où le Supérieur général de la Mission et ses successeurs seraient nommés «directeurs perpétuels» des Filles de la Charité. Dans la préparation des Statuts, sainte Louise avait insisté près de saint Vincent pour que soit reconnue sa direction et celle de ses successeurs. Voici comment elle s’exprime : « Ce terme si absolu de dépendance de Monseigneur (de Paris) ne nous peut-il point nuire à l’avenir, donnant liberté de nous tirer de la direction du Supérieur Général de la Mission. N’est-il pas nécessaire, Monsieur que… votre charité nous soit donnée pour Directeur perpétuel ?… Au nom de Dieu, Monsieur, ne permettez pas qu’il se passe rien qui donne tant soit peu de jour de tirer la Compagnie de la direction que Dieu lui a donnée car vous êtes assuré que, aussitôt ce ne serait plus ce que c’est, et les pauvres malades ne seraient plus secourus, et ainsi je crois que la volonté de Dieu ne serait plus faite parmi nous »1.
1660. À La Rochelle , quatre Prêtres de la Mission : Nicolas Etienne, Pierre Daveroult, Desfontaines, Feydin, et le Frère Philippe Patte, que Monsieur Vincent qualifie d’ «excellent chirurgien », s’embarquent pour Madagascar. C’est le sixième et dernier départ de missionnaires, pour la grande île, organisé par le saint Fondateur. Pour le mettre sur pied, il a dû, pendant des mois, naviguer parmi les difficultés nées du désaccord entre le duc de la Meilleraye et la Compagnie des Indes . Monsieur Vincent envoie cette bonne petite équipe de missionnaires au secours de Bourdaise dont il est, depuis longtemps, sans nouvelles. En fait, à cette époque, il y a déjà trois ans que Bourdaise a, dans la tombe, rejoint ses premiers compagnons… Le vaisseau sur lequel s’embarquent aujourd’hui nos confrères que dirige Nicolas Étienne, est un bateau du duc de la Meilleraye, la Maréchale . C’est ce même navire qui, cinq ans plus tôt, emmenait M. Dufour vers la grande île. Rentré de Madagascar, le 1er septembre 1657, la Maréchale vient de passer plus d’un an dans un bassin de radoub ; malgré sa remise en état, et après avoir vaillamment bourlingué, le bateau ne verra plus Mada g ascar. Le 19 mai, un fort vent d’ouest jettera la Maréchale à la côte, près du cap de Bonne-Espérance. Réparations et renflouage s’avérant impossibles, nos cinq missionnaires seront condamnés à passer dix mois au Cap. Ils y suivront admirablement l’ordre du jour de Saint-Lazare, mais ne pourront guère se livrer à l’apostolat, tant ils seront étroitement surveillés par les Hollandais, protestants et maîtres du pays. Nicolas Étienne réussira cependant à baptiser deux petites filles. Enfin, au mois de mars 1661, nos confrères pourront s’embarquer sur des vaisseaux hollandais qui les ramèneront en Hollande. Ils seront de retour à Paris le 20 juillet 1661, dix-huit mois après avoir quitté La Rochelle2.
1875. Un paquebot français emmène 108 Filles de la Charité mexicaines (dont 8 Soeurs du Séminaire) que la Révolution contraint de quitter leur pays où la Compagnie s’est implantée en 1844. En trente ans, la Communauté avait accueilli 275 jeunes Mexicaines dédiées au Service des Pauvres. (R)
1945. À l’Hôpital Saint-Lazare de Cracovie, mort de Soeur Ruskiewicz, tuée par le bombardement. (R)