Ephémérides: 18 décembre

Francisco Javier Fernández ChentoÉphémérides vincentiensLeave a Comment

CRÉDITS
Auteur: Jean Gothier, C.M. · La source : Encyclopédie Vincentiennne.
Estimated Reading Time:

1870. La guerre oblige à donner le Saint Habit aux jeunes Sœurs pour qu’elles puissent remplacer les Sœurs envoyées aux ambulances. Une trentaine prend ainsi la cornette en décembre. Le Très Honoré Père parti à Bruxelles depuis le 5 septembre annonce l’ouverture de deux Séminaires : l’un à Verviers (Belgique) pour le Nord ; l’autre au Berceau-de-Saint-Vincent pour le Sud. Paris est assiégé. La Maison d’Ivry incurables se transforme en ambulance pour 1800 soldats et l’orphelinat d’Ivry devient centre convalescence.

1937. Érection de la Province du Viet-Nam des Filles de la Charité.

1939. À l’infirmerie de la Maison-Mère, à 10 heures un quart du soir, le T.H.P. Charles-Léon Souvay meurt à l’âge de soixante-neuf ans et trois jours… “J’avais fait bien des projets, j’ai encore bien des desseins que je n’exécuterai pas. Je les abandonne à Notre-Seigneur”. Ces mots, le Père Souvay les a prononcés le 24 novembre, avant de recevoir les derniers sacrements. Mieux que la mélancolie de l’ouvrier devant la tâche à peine commencée et qu’il faut abandonner, ils disent la soumission à la volonté divine ; ils confirment aussi les espoirs suscités par l’élection du dix-huitième successeur de saint Vincent. M. Souvay avait été préparé par un soin particulier de la Providence au gouvernement de la famille vincentienne ? Elève à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, ce petit séminaire parisien qui s’honore d’avoir fourni à l’Église une élite sacerdotale ; séminariste pendant deux ans à Issy, où il expérimente la méthode sulpicienne, lui qui devait, pendant trente ans, enseigner dans les grands séminaires, soit à Saint-Flour, soit à Saint-Louis du Missouri ; formé à la Maison-Mère par des maîtres, tels que les Louwyck, les Ermoni, les David, les Pouget, sous le chaud rayonnement paternel du Père Fiat ; ayant couronné ses études par deux séjours à Rome qui firent de lui, en 1898, un docteur en philosophie, et en théologie, et, en 1912, un docteur ès-sciences bibliques ; enfin, ayant pu, pendant trente années de séjour en Amérique, — non pas seulement acquérir un authentique accent américain — mais frotter son atavisme européen à la mentalité du Nouveau Monde et faire la synthèse des richesses spirituelles de l’une et de l’autre ; M. Charles-Léon Souvay concentra, à juste titre, les suffrages de l’Assemblée de 1933 sur sa personne… Hélas ! non seulement ses six années de généralat furent trop courtes pour qu’il pût accomplir les tâches qu’avec clarté il s’était imposées pour le bien commun ; mais encore son généralat fut assombri — et géné — par de terribles épreuves : la Turquie oblige les confrères et les Sœurs à d’importantes transformations, les missions de Chine enregistrent dévastations et massacres, nos œuvres d’Espagne sont bouleversées par la guerre civile, la France est menacée de troubles, la guerre éclate soudainement dans l’Europe centrale et devient le deuxième grand conflit mondial. Cependant deux rayons de joie pure traversent ces années déprimantes : en 1934, la canonisation de Louise de Marillac, et en 1939, la béatification de Justin de Jacobis… Pour la double famille, – qui, pendant plus de sept ans, sera orpheline, en une époque de bouleversements douloureux – elle a dû être, avec toutes celles de la Mission du Ciel, une protectrice efficace, la grande âme du T.H.P. Souvay, ce dix-neuvième supérieur général qui, si courageusement porta sa croix1.

  1. Annales, t. 105, pp. 3-39 ; 87-88 : 233-256 : 338-339

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *