1615. À Ecouis, alors dans le diocèse de Rouen, aujourd’hui dans celui d’Évreux, Monsieur Vincent se présente au chapitre de la Collégiale, dont il est devenu chanoine et trésorier au mois de mai précédent. Il fait le serment de fidélité et reçoit le baiser de paix. Cette cérémonie lui donne le droit de porter l’habit de chœur. Mais le nouveau chanoine demande aussitôt et obtient un suppléant ; il est assez occupé actuellement à Paris avec son préceptorat chez les Gondi et sa charge d’aumônier des galères pour être dispensé de la présence à l’office. Le lendemain de ce jour, pour fêter, selon la coutume, «son joyeux avènement», Monsieur Vincent invite tous les membres du chapitre à dîner (1).
1664. De Paris, M. Alméras adresse à la petite Compagnie une lettre pour lui annoncer que la biographie de Monsieur Vincent est enfin achevée. Il ne mentionne pas le nom de l’auteur. C’est peut-être ce qui autorisera un jour Claude Lacour, et plus tard, au XIXe siècle, des confrères à affirmer que l’évêque de Rodez, Louis Abelly, n’a fait que signer l’ouvrage ; le travail aurait été entièrement rédigé par une équipe de Prêtres de la Mission, dirigés par Fournier, et qui, pour se conformer à la pratique recommandée par Monsieur Vincent à ses fils de ne point publier de livre, aurait demandé à Abelly d’être simplement un prête-nom. M. Coste s’est insurgé contre cette opinion et a montré comment, selon ses propres termes, Abelly a été «l’architecte et le maçon» de la biographie de saint Vincent, en ordonnant les matériaux et en construisant avec les documents que Saint-Lazare avait mis à sa disposition cette première vie de notre bienheureux Père (2).
1839. Aux environs de Tchayuenkow, dans le Hou-pé, Jean-Gabriel Perboyre est arrêté par les soldats et les commissaires du vice-roi de Ou-tchang-fou. La veille, en compagnie de notre confrère, M. Baldus, le futur évêque, et du franciscain Rizzolati, Jean-Gabriel fêtait solennellement le saint Nom de Marie, quand l’approche des mandarins et de leur escorte fut signalée. Chrétiens et missionnaires de s’enfuir. Le futur bienheureux gagne une forêt voisine. Aux premières heures du 16 septembre, il y est découvert, dépouillé, frappé, enchaîné. Son martyre d’un an commence (3).
1885. À Londres, deux confrères irlandais, MM. Antoine Boyle et Malachie O’Callaghan, s’embarquent sur le «Liguria» pour aller établir la Mission en Australie. C’est le cardinal Moran, Irlandais lui-même, archevêque de Sydney, et premier cardinal que Rome ait donné à l’Australie, qui a exprimé le désir de voir les fils de saint Vincent s’installer dans son diocèse. Son Éminence fait elle-même la traversée avec nos confrères. Après un bon voyage – par le canai de Suez – leur bateau entrera dans la baie de Sydney, le 4 novembre 1885 (4).
- 1) Coste, I, p. 86.
- 2) Circulaires, t. I, p. 67 : Coste, III p. 549. 3) Chatelet : Jean-Gabriel Perboyre, pp. 247, 264.
- 3) Annales, t. 51, pp. 208-214.