1654. Entretien de saint Vincent sur « l’orgueil caché » dont il signale les marques en constatant : « ce qui rend ce péché incurable ou quasi-incurable, c’est qu’il est toujours sous quelqu’apparence de bien ». Et en voici les signes : trop grande estime de soi-même et désir de l’estime des autres ; dire quelque chose à sa louange, faire ses actions pour plaire ; ne rien vouloir céder ; désirer des charges.
1660. À Paris, mort de sainte Louise de Marillac. Depuis une dizaine d’années, selon l’expression de saint Vincent, «elle n’avait de vie que ce qu’elle recevait de la grâce». Le 4 février 1660, une inflammation aiguë du bras gauche provoqua chez Mlle Le Gras une fièvre violente. On fit venir le curé de Saint-Laurent, et, en présence de sa famille naturelle et religieuse, la malade reçut les derniers sacrements. Dans les jours suivants, la disparition de la fièvre fit croire que le Bon Dieu laisserait encore quelque temps sur terre sa fidèle servante, mais, dès le 12 mars, on constata qu’en réalité elle était atteinte de gangrène sénile. Le 12, la malade demanda la sainte communion et le lendemain le curé de Saint-Laurent satisfit à son pieux désir. Au cours de son action de grâces, sainte Louise déclara à ses filles : «Je meurs dans une haute estime de notre vocation ; vivrais-je cent ans, je ne saurais vous demander autre chose que d’y demeurer fidèles.» Saint Vincent, retenu lui-même en sa chambre par ses infirmités, et à qui elle avait fait demander un mot d’encouragement, lui imposa un dernier sacrifice : au lieu de lui écrire il chargea un messager de lui dire : «Vous partez la première ; si Dieu me pardonne mes péchés, j’espère aller vous rejoindre bientôt au ciel.» Au cours des journées suivantes, un missionnaire, probablement M. Dehorgny, aida Mlle Le Gras à surmonter les angoisses qui la vinrent visiter. Le 15, entre onze heures et midi, après avoir, en se frappant la poitrine, prononcé un «oui» qui semblait être le résumé de si vie d’obéissance et d’humilité, sainte Louise de Marillac exhala son dernier soupir. Et le curé de Saint-Laurent s’écriait : «Oh ! la belle âme ! Elle emporte avec elle la grâce de son baptême» (1).
1912. À Rio de Janeiro , meurt M. Pierre Dehaene, visiteur du Brésil. Après avoir enseigné au petit séminaire d’Avon, et missionné à Loos et à Angers, il partit en 1900, pour le Brésil. Il y ferma deux collèges, mais ouvrit trois maisons de missions. Un journal brésilien, au lendemain de la mort de M. Dehaene, dit de lui qu’il fut un «prêtre d’une rare instruction et d’intelligence administrative supérieure, zélé et infatigable dans les travaux variés de son ministère sacré, prévoyant et courageux, mettant les intérêts suprêmes de la foi toujours au-dessus des contingences passagères de la vie humaine» (2) .
1942. À Périgueux , mort de M. Théodore Bogaert. visiteur d’Aquitaine. Sauf pendant la guerre de 1914 où il servit comme infirmier à l’hôpital de Gentilly, et pendant les trois ans qu’il fut assistant de la Maison-Mère, M. Bogaert, à Dax, à Strasbourg, à Evreux et à Périgueux, fut un excellent formateur d’âmes sacerdotales (3).
- 1) Coste , I, pp. 529-535.
- 2) Annales , t. 77, pp. 545-549.
- 3) Annales , t. 106-107, pp. 310-311.